2. Les tendances à moyen terme (1999-2001)

Les résultats obtenus pour les trois dernières années (1999-2001) de la projection obéissent aux caractéristiques suivantes :

· Après le " cycle d'investissement " des années 1997 et 1998 qui stimule la croissance globale, celle-ci ralentirait en fin de période. Elle serait en moyenne annuelle inférieure à 2 % par an (1,8 % par an en moyenne).

La croissance française serait ainsi inférieure à celle de ses partenaires , y compris dans le scénario de stimulation de l'activité par la baisse des taux d'intérêt.

· Le modèle met ainsi en évidence un problème macroéconomique spécifique à la France, puisque celle-ci ne parvient pas sur le moyen terme à égaler la performance de croissance de ses partenaires. Ainsi que la projection l'a déjà fait apparaître pour l'année 1998, ce problème réside dans la faiblesse du revenu et de la consommation des ménages. Le salaire par tête progresserait en moyenne de 0,7 % par an seulement de 1999 à 2001, contribuant ainsi à la faible progression du pouvoir d'achat du revenu des ménages (1,5 % par an en moyenne). La consommation des ménages est ainsi la composante la moins dynamique de la demande interne (1,7 % par an en moyenne) et progresse plus lentement que le PIB tout au long de la période de projection.

· La désinflation de l'économie française se confirmerait en raison de la faible progression des salaires. Les prix du PIB progresseraient ainsi de 1,2 % par an en moyenne à moyen terme (1,4 % pour les prix de la consommation). Il en résulterait une amélioration de la compétitivité des produits français. L' excédent des échanges extérieurs s'élèverait ainsi à 229 milliards de francs en 2001 et la capacité de financement de la Nation représenterait 1,8 % du PIB (dans le scénario où le différentiel de croissance négatif avec nos partenaires est le plus accusé).

3. L'emploi et le chômage

La croissance est insuffisante en projection pour faire reculer le chômage.

- Au contraire, l'augmentation du nombre de chômeurs se poursuivrait : 279.000 chômeurs supplémentaires sur les trois années de 1996 à 1998 (soit 90.000 chômeurs supplémentaires par an environ) dans le scénario le plus favorable. Les créations d'emplois (208.000 en trois ans) sont en effet insuffisantes pour absorber la croissance des ressources en main-d'oeuvre (140.000 actifs potentiels supplémentaires chaque année).

- Sur les trois dernières années de la projection, la progression du chômage serait beaucoup plus faible 2( * ) . Ce résultat peut paraître surprenant dans la mesure où la croissance est inférieure à celle de la période 1997-1998, qui est pourtant marquée par une aggravation du chômage. Ceci correspond cependant à un " cycle de productivité " habituel : les entreprises n'adaptent pas immédiatement leurs effectifs à la reprise de 1997-1998, de telle sorte que la productivité apparente du travail augmente plus rapidement sur ces deux années que sa tendance d'évolution. Par la suite, les effectifs augmentent beaucoup plus fortement, d'autant plus fortement dans la projection que celle-ci retient une hypothèse très basse d'évolution tendancielle de la productivité apparente du travail (1,3 % par an).

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