6. Exposé de M. Ivan GASPAROVIC, Président du Parlement de la République slovaque (jeudi 25 janvier)

M. Ivan GASPAROVIC, s'adressant à l'Assemblée, rappelle qu'avant de devenir membre du Conseil de l'Europe, la Slovaquie a fait l'objet d'une enquête étroite sur le respect des droits de l'homme et des minorités. La République slovaque a accepté sans réserves les avis émis par l'Assemblée et les a intégrés dans sa législation. Elle a pu devenir ainsi une société démocratique stable.

Concernant l'adhésion de nouveaux membres au Conseil de l'Europe, l'orateur pense qu'il ne serait pas judicieux de concevoir le continent européen comme un club d'heureux élus. Laisser certains pays en-dehors du club entraînerait certainement des conflits latents. Exclure la Russie reviendrait à créer un nouveau rideau de fer. Il convient de mettre sur pied une Europe démocratique avec des nations égalitaires soumises à des règles qui seront appliquées pour le bien de tous.

L'élargissement du Conseil de l'Europe et le processus d'intégration européenne finiront par arriver à leur terme. De nouvelles formes de coopération devront être envisagées. La coopération entre le Conseil de l'Europe et le Parlement européen sera de plus en plus étroite, et l'on peut se demander si ces deux institutions ne finiront pas par fusionner.

M. GASPAROVIC réitère la proposition qu'il a faite à Vienne de rédiger un livre blanc sur les minorités nationales. Cela suppose la mise en œuvre de la convention-cadre pour la protection des minorités nationales. La Slovaquie, ayant une grande expérience dans ce domaine, pourrait fournir le fil conducteur de l'élaboration de ce livre blanc.

7. Exposé de M. Milan UHDE, Président de la Chambre des députés de la République tchèque (Jeudi 25 janvier)

M. Milan UHDE s'adresse à l'Assemblée en ces termes :

" Madame la Présidente, Messieurs les députés, Mesdames et Messieurs, c'est un grand honneur pour moi que de pouvoir saluer cette Assemblée et chacun d'entre vous, et je le fais avec un plaisir sincère. Les contacts avec l'Europe, si fréquents qu'ils soient devenus, ont toujours pour moi un je ne sais quoi de spécial, au meilleur sens du terme. Nous avons été trop longtemps séparés de l'Europe, et je continue de ressentir chaque rencontre avec des collègues européens comme un moment extrêmement précieux.

" Les six mois pendant lesquels la République tchèque a présidé le Comité des ministres sont arrivés à leur terme et, chaque fois que cette période est évoquée, j'entends des commentaires favorables sur la façon dont nous avons assumé ce rôle important. Václav Havel, Président de la République tchèque, a prononcé un discours à l'occasion de l'inauguration du Palais de droits de l'homme, et ses propos ont également suscité approbation et louanges.

" Pour la République tchèque, l'année 1995 a été réellement fructueuse à tous les égards. En tant que premier pays entré dans l'ère post-communiste, la République tchèque est devenue l'un des vingt-six Etats membres de l'Organisation pour la coopération et le développement économiques, qui n'avait pas accueilli de nouveau membre depuis de nombreuses années. J'estime que cette adhésion est liée aux résultats économiques que nous avons obtenus au cours de la transformation de notre société.

" Nous avons abordé 1996 avec un budget en équilibre, tandis que l'inflation était contenue en-dessous de 9 % et que le taux de chômage ne dépassait pas 3 %. Les analystes les plus prudents prévoient une croissance de 5 % du produit national brut. En dépit de la complexité de cette transformation accélérée, rendue plus difficile encore par la scission en deux Etats de l'Ex-Fédération tchécoslovaque, il a été possible de maintenir la paix sociale, ce qui est très important. Nous avons adopté deux lois sociales fondamentales -sur la sécurité sociale et les retraites- et nous mettons actuellement la dernière main à un troisième projet de loi relatif à l'assistance sociale. Nous disposons ainsi d'instruments convaincants qui permettront de contrebalancer une augmentation assez importante et peu commune des disparités sociales.

" Au seuil de 1996, année d'élections pour la République tchèque, nous nous présentons comme une société politiquement stable, capable d'éviter les commotions et les convulsions anormales. Comme nous avons enfin trouvé un accord sur la loi relative à l'élection du Sénat en 1995, il nous sera possible, cette année, de nous acquitter de la tâche fixée dans notre Constitution de 1992 : élire un Parlement à deux chambres qui contribuera à préserver notre système juridique. Nous aurons ainsi honoré tous nos engagements à l'égard du public, à l'exception d'un seul. Il nous reste encore à accomplir une grande tâche, qui est de créer un niveau territorial supérieur, doté d'autonomie, et nous y travaillons d'arrache-pied.

" Tel est le bref message que je voulais délivrer. Je sais qu'aujourd'hui la procédure d'examen de la demande d'adhésion de la Russie entre dans sa phase finale. Il s'agit d'une question de principe extrêmement grave qui, à mon avis, appelle une évaluation approfondie, même si cela doit prendre du temps. Les membres de la délégation tchèque auront certainement une contribution à apporter au débat, fondée sur leur propre expérience et sur notre expérience commune.

" Je vous souhaite de prendre une décision mûrement réfléchie, et je terminerai en remerciant le Conseil de l'Europe et son Assemblée parlementaire de la compréhension qu'ils manifestent à l'égard des nouveaux membres, et notamment de la République tchèque. Je me félicite de l'existence de ce lieu de dialogue stimulant, en espérant qu'une disposition studieuse n'est pas incompatible avec un sentiment de bonheur extrême à se trouver ici et ensemble pour toujours. "

Les thèmes associés à ce dossier

Page mise à jour le

Partager cette page