2. Le rapport Houssin

Le rapport de mission établi par notre ancien collègue député Pierre-Rémy Houssin sur la simplification de l'Etat dans ses relations avec les collectivités locales , avait également mis en lumière la nécessité de rendre plus homogène et plus effectif le contrôle de légalité.

Le rapport avait en effet souligné que le contrôle de légalité était trop inégal au plan géographique et souvent superficiel. Il avait relevé qu'il pouvait osciller entre le rigorisme le plus excessif et le laxisme le plus blâmable.

Le même rapport formulait des propositions sur l'organisation de l'Etat déconcentré qui, sans être directement liées au contrôle de légalité, pouvaient avoir un impact sur la capacité d'expertise des services de l'Etat.

Il soulignait qu'une relation harmonieuse et équilibrée entre les collectivités locales et l'Etat déconcentré impliquait l'unité de commandement au sein des services de l'Etat. Ce qui justifierait un renforcement de l'autorité du préfet sur l'ensemble des services extérieurs de l'administration de l'Etat.

Dans un ensemble de propositions destinées à améliorer les relations des services déconcentrés avec les collectivités locales, il suggérait de regrouper en pôles de compétences , voire en services uniques, sous l'autorité du préfet, certaines fonctions communes aux différents services de l'Etat, notamment la documentation juridique.

En outre, il relevait la nécessité de simplifier l'organisation des services de l'Etat, notamment par certains regroupements de services. Une telle proposition -parmi d'autres- devait être de nature à répondre à la légitime demande des élus locaux d'avoir comme interlocuteurs des services de l'Etat en mesure de leur apporter les réponses rapides et efficaces qu'ils sont en droit d'attendre.

3. Les conclusions du groupe sénatorial de travail sur la décentralisation

Le Sénat a depuis plusieurs années mis en évidence les légitimes préoccupations des élus locaux face à la mise en cause devant les tribunaux d'actes n'ayant pas appelé d'observations de la part du contrôle de légalité.

Le rapport établi par M. Pierre Fauchon au nom du groupe de travail de la commission des Lois sur la responsabilité pénale des élus locaux, placé sous la présidence de M. Jean-Paul Delevoye (n° 328, 1994-1995), avait déjà relevé que les élus locaux pouvaient légitimement être fondés à considérer le contrôle de légalité comme un indicateur fiable de la valeur juridique de leurs actes . Il avait donc souhaité que, par des moyens renforcés, les services du contrôle de légalité soient mieux à même d'informer les collectivités locales sur la légalité de leurs actes.

M. Jacques Larché, président de la commission des Lois, dans une question écrite, datée du 23 mai 1996 et adressée au Garde des Sceaux, avait lui-même fait observer que la discordance de points de vues entre le préfet et le procureur de la République sur un même acte faisait naître chez les élus locaux un sentiment d'insécurité juridique particulièrement préjudiciable au bon fonctionnement des collectivités territoriales.

Sur le rapport de M. Daniel Hoeffel, le groupe de travail de la commission des Lois sur la décentralisation, placé sous la présidence de M. Jean-Paul Delevoye (n° 239, 1996-1997), avait par la suite souligné la confusion qui existait dans la mise en oeuvre du champ des contrôles juridictionnels.

Il avait souhaité que les services du contrôle de la légalité soient mieux adaptés aux besoins des collectivités .

Mais, estimant que les collectivités locales faisaient confiance aux préfets pour exercer le contrôle de légalité et qu'une telle création serait susceptible de dénaturer l'esprit de la décentralisation, il avait écarté l'idée d'un " ministère public de la décentralisation " qui serait confié à un commissaire spécialisé issu du corps des magistrats des tribunaux administratifs et qui serait chargé d'exercer le contrôle de légalité en dehors des préfectures.

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