CHAPITRE PREMIER

LA GESTION FINANCIERE ET ADMINISTRATIVE DU FNDS : DES EFFORTS A ACCOMPLIR

A. LA MONTEE EN PUISSANCE DU FNDS

1. Les hésitations du FNDS avant sa stabilisation

a) Du sport de haut niveau au sport de masse

Suite à la loi n°75-988 du 29 octobre 1975 relative au développement de l'éducation physique et du sport, un Fonds d'aide au sport de haut-niveau fut créé par l'article 37 de la loi de finances pour 1976. Le financement du fonds était assuré par une "taxe spéciale venant en complément du prix des billets d'entrée dans les manifestations sportives organisées en France métropolitaine". Son produit, très modeste, s'élevait à environ 15 millions de francs.

Ce fonds ne concernait que les sportifs pratiquant la haute compétition. En application de l'article 94 de la loi de finances pour 1978, une commission, présidée par Lucien Neuwirth, remit un rapport répertoriant les besoins du sport de masse 1( * ) , qui conduisit à la création du Fonds national pour le développement du sport (FNDS), institué par les articles 41 et 56 de la loi de finances pour 1979.

Le FNDS comprenait en recettes deux sections :

- la première recouvrait l'ancien Fonds national d'aide au sport de haut niveau alimenté par le produit de la taxe sur les billets d'entrée dans les manifestations sportives ;

- la deuxième recevait le produit du prélèvement de 2 % sur le loto national, affecté au financement du sport de masse.

Cette origine explique que le FNDS finance à la fois le sport de haut-niveau et le sport de masse (même si la séparation en deux sections distinctes a disparu), avec une concurrence permanente entre ces deux objectifs.

b) Des recettes mouvantes

Depuis sa création, le débat sur le FNDS a presque exclusivement porté sur le niveau de ses ressources et sur les moyens de les stabiliser.

A l'origine, le FNDS était alimenté par une taxe sur les billets d'entrée dans les manifestations sportives et un prélèvement de 2 % sur le loto national.

Entre 1979 et 1985, de nouvelles recettes ont été affectées au FNDS (l'excédent du produit de la taxe spéciale sur les débits de boissons et une partie du prélèvement sur les sommes engagées au pari mutuel urbain-PMU) et les prélèvements ont été majorés.

Puis, la loi de finances pour 1985 autorisa la création du loto sportif, avec un prélèvement sur les sommes misées au profit du FNDS.

Cependant, à partir de 1987, les ressources du FNDS furent constamment inférieures aux prévisions.

En 1992, M. Didier Migaud, député, remit un rapport d'information sur le FNDS, qui fut à l'origine de modifications intervenues dans la loi de finances pour 1993, avec l'instauration d'un prélèvement sur les jeux instantanés de loterie gérés par la Française des jeux.

Puis, la loi de finances pour 1994 procéda à une refonte totale des prélèvements alimentant le FNDS avec un prélèvement de 2,3 % sur les jeux gérés par la Française des Jeux, en remplacement des divers prélèvements (25 % sur le loto sportif, 20 % sur le match du jour, 3,5 % sur le loto national, 0,43 % sur les loteries instantanées), un prélèvement sur le PMU et le produit de l'excédent de la taxe sur les débits de boissons.

Depuis, ce prélèvement a été majoré à plusieurs reprises, à l'initiative du Sénat, puis de l'Assemblée nationale, pour atteindre 2,9 % des enjeux de la Française des Jeux, après le vote de la loi de finances pour 1998.

La loi de finances pour 2000 a supprimé la taxe sur les débits de boissons (- 33 millions de francs) et transféré une partie du prélèvement sur le PMU (- 14 millions de francs) au fonds national de développement de la vie associative (FNDVA).

En revanche, l'article 59 de la loi de finances pour 2000 a institué une contribution sur la cession à un service de télévision des droits de diffusion de manifestations ou de compétitions sportives (nouvel article 302 bis ZE du code général des impôts). La contribution est assise sur les sommes hors taxe sur la valeur ajoutée perçues au titre de la cession des droits de diffusion. Le taux de la contribution est fixé à 5 % du montant des encaissements. Le produit attendu est de 150 millions de francs en année pleine (75 millions de francs seulement pour l'année 2000, en raison de la mise en place du prélèvement au 1er juillet), cependant, cette recette pourrait progresser rapidement.

La nouvelle taxe sur les droits de retransmission télévisée

Une contribution sur la cession à un service de télévision des droits de diffusion de manifestations ou de compétitions sportives a été créée par l'article 59 de la loi de finances pour 2000. La contribution est assise sur les sommes hors taxe sur la valeur ajoutée perçues au titre de la cession des droits de diffusion. Le taux de la contribution est fixé à 5 % du montant des encaissements.

Les recettes devraient être utilisées pour abonder les crédits du chapitre 3 du FNDS (subventions de fonctionnement pour le sport de masse), sur une ligne budgétaire spécifique.

Un conseil paritaire Etat-mouvement sportif assurerait, à partir du second semestre 2000, avec la participation des services déconcentrés du ministère de la jeunesse et des sports et des comités régionaux olympiques et sportifs, la gestion de ce fonds. Un appel à projets devrait être lancé par le ministère, les projets susceptibles d'être financés pouvant être aussi variés que l'achat d'un minibus ou de lots d'équipement, des bourses pour la présence d'éducateurs, ou encore l'aménagement d'un terrain de sport.

L'instauration d'un prélèvement est lié à l'explosion des droits de retransmission télévisée de certaines manifestations sportives. Tous les organismes qui percevront des droits pour des événements sportifs nationaux, fédérations et organisateurs privés, devront cotiser à ce fonds. Cependant, seuls les contrats " franco-français " seront taxées, et non ceux conclus avec le Comité international olympique et les différentes fédérations sportives européennes et mondiales.

Les droits de retransmission ne bénéficient qu'à certaines disciplines sportives très médiatiques, notamment le football, puisque le dernier contrat signé par la Ligue nationale de football avec Canal + et TPS porte sur 8,1 milliards de francs pour 4 ans. La moyenne annuelle des droits de retransmission télévisée pour le football au cours des quatre prochaines années est évaluée à 2,92 milliards de francs, contre environ 1,35 milliard de francs en 1999.

Enfin, à titre exceptionnel, le FNDS s'est vu affecter " l'excédent " 2( * ) du comité français d'organisation de la Coupe du Monde, soit 300 millions de francs, par la loi de finances rectificative pour 1999.

2. Une situation financière redressée

a) Une amélioration des recettes

Le tableau suivant montre que les réformes de 1993 et de 1994 ont effectivement interrompu la décrue des recettes affectées au FNDS.

Evolution des recettes du FNDS 1990-1997

(en millions de francs)

 

1990

1991

1992

1993

1994

1995

1996

1997

Loto sportif

257,50

196,10

187,80

154,70

-

-

-

-

Loto national

324,90

373,30

343,60

445

-

-

-

-

Pari mutuel

25,90

26,50

30,60

33,60

33,30

32,70

33,05

32,45

T.S.D.B. 3( * )

33

33,90

32,90

33,10

34,30

35,10

36,37

36,15

Remboursement avances

0,40

0,40

0,40

0,50

0,20

0,40

0,40

0,44

Recettes diverses

0,10

0,10

0,10

0,60

0,60

-

0,07

0,09

Loterie instantanée

-

-

-

40,30

-

-

-

-

Prélèvements sur la Française des jeux

-

-

-

-

700,53

749,24

774,84

848,60

TOTAL

641,80

630,30

595,40

707,80

768,93

817,44

844,79

917,74

Après avoir augmenté de plus de 18 % en 1993, le montant des recettes du fonds s'est accru entre 1993 et 1997 au rythme de 6,7 % l'an. Il devait se trouver en 2000, selon les prévisions du projet de loi de finances initiale 4( * ) , supérieur de 70 % au niveau atteint en 1992.

Cette évolution dynamique n'est pas venue de la seule progression de l'assiette des prélèvements. Celle-ci y a certes contribué, mais de façon variable selon les années, comme le montre l'évolution récente du chiffre d'affaires de la Française des jeux (+ 0,3 % en 1994 ; + 6 % en 1995 ; + 2 % en 1996 et 1997 ; + 4,6 % en 1998 ; + 3,8 % en 1999).

L'augmentation des ressources du fonds s'est donc expliquée aussi par les relèvements successifs du taux du prélèvement sur les enjeux de la Française des jeux passé de 2,4 % à l'origine à 2,9 % depuis le 1 er janvier 1998. Sans ces relèvements, la ressource affectée au FNDS n'aurait varié que très marginalement.

Traditionnellement, les estimations de recettes du projet de loi de finances étaient d'ailleurs déjouées, les recouvrements effectifs n'atteignant pas le niveau attendu.



En effet, depuis sa création, le FNDS a connu une montée en puissance continue, jusqu'à atteindre 800 millions de francs en 1987. Puis, le fonds a enregistré un écart important entre les prévisions " optimistes " de la loi de finances initiale et des réalisations en baisse, avec des écarts ayant atteint plus de 250 millions de francs. Ce n'est que depuis 1997 que les recettes effectives dépassent les prévisions de la loi de finances et, dans le même temps, sont supérieures au milliard de francs.

Suite à l'amélioration en recettes du fonds, les délégations de crédits se sont améliorées. Ainsi, lors de la réunion du conseil de gestion du FNDS le 11 février 1999, il a été pris acte que les subventions aux clubs avaient été versées dans l'exercice.

Dans ce contexte, il importe d'indiquer qu'en 1998, dernière année connue, les recouvrements effectifs ont été supérieurs aux prévisions comme le montre le tableau ci-dessous.

FNDS - Recettes 1998


Intitulé des recettes


Dotation LFI

Recouvrements effectifs


Solde

% de dépassement prévision/LFI

% recette/total recouvré

1

2

3

4 = 3 - 2

5 =4/2

6 = 3/total

Produit du prélèvement sur les sommes misées sur les jeux exploités en France métropolitaine par la Française des jeux

949.000.000

999.626.733

50.626.733

5,33 %

93,50 %

Partie du produit du prélèvement sur les sommes engagées au pari mutuel sur les hippodromes et hors les hippodromes

32.000.000

32.702.119

702.119

2,19 %

3,06 %

Excédent du produit de la taxe spéciale sur les débits de boissons et sur les dépenses d'indemnisation


33.000.000


36.410.432


3.410.432


10,33 %


3,41 %

Remboursement des avances consenties aux associations sportives

 


235.500


235.500

 
 

Recettes diverses ou accidentelles

 

145.328

145.328

 
 

Total

1.014.000.000

1.069.120.112

55.120.112

5,44 %

 

(en francs)

L'écart constaté concerne surtout le prélèvement sur les enjeux récoltés par la Française des jeux. Il ne faut pas s'en étonner puisqu'aussi bien avec un prélèvement qui tend vers le milliard de francs, cette ressource est, de loin, et -v. infra- le projet de loi de finances initiale pour 2000 devait d'abord renforcer cette caractéristique, la source principale de financement du FNDS à qui il apporte plus des 9/10 ème de son financement.

Cependant, l'ampleur relative de l'écart avec la prévision de la loi de finances initiale (5,33 % en plus que prévu) est l'occasion d'évoquer dès ce stade une source importante de difficultés de gestion du compte spécial qui vient de l'incertitude relative à l'évolution effective de ses recettes.

3. Un fonds qui demeure fragile

Le FNDS, qui a désormais dépassé le milliard de francs, représente aujourd'hui un tiers du budget du ministère de la jeunesse et des sports, et à peu près l'équivalent des crédits destinés au sport inscrits sur ce budget (agrégat "sport et activités physiques").

Répartition des crédits en faveur du sport - loi de finances pour 2000

 

Crédits

(en millions de francs)

Répartition

Budget jeunesse et sport

(Agrégat sport et activités physiques)

1.327,5

55 %

FNDS

1.089

45 %

TOTAL

2.416,5

100 %

Dans ces conditions, il est légitime de s'interroger sur la solidité des ressources affectées au sport via le FNDS, car cette solidité conditionne l'avenir du soutien public au sport.

Après une période difficile et un redressement spectaculaire depuis 1997, peut-on dire que les ressources du FNDS sont assurées pour l'avenir ?

L'activité de la Française des Jeux est en progression depuis 1994 : + 0,3 % en 1994 ; + 6 % en 1995 ; + 2 % en 1996 et en 1997 ; + 4,6 % en 1998 et + 3 à 4% en 1999. Cette dynamique conforte les recettes du FNDS.

Pour les années à venir, l'entreprise prévoit que l'activité devrait continuer à progresser, peut-être à un niveau légèrement supérieur à 3 %.

Cette hypothèse de croissance se fonde notamment sur l'idée, simple mais concrète, que les Français, comme les Allemands et les Suisses, " jouent moins " que les européens du sud (Espagne, Italie) et du nord (Grande-Bretagne, pays scandinaves), et disposent donc d'une certaine marge de progression.

Cependant, deux éléments doivent inciter à la prudence :

1 - l'ampleur des prélèvements de l'Etat sur la Française des Jeux . Au total, ils se sont élevés à 10,8 milliards de francs en 1998, y compris l'impôt sur les sociétés et le dividende à l'Etat-actionnaire qui perçoit 72 % des bénéfices distribués.

Jusqu'à présent, la montée en charge du FNDS a moins reposé sur l'amélioration du chiffre d'affaires de la Française des jeux que sur l'augmentation du taux du prélèvement alimentant spécifiquement le fonds.

Or, la hausse de ce taux a des conséquences directes sur l'entreprise.

Tous les ans, le ministre du budget signe un arrêté de répartition des sommes jouées, une partie revenant aux joueurs, une autre à la filière d'exploitation (la Française des Jeux, les émetteurs, détaillants et courtiers) et une autre à l'Etat.

Plusieurs solutions existent lorsque le prélèvement affecté au FNDS est augmenté : soit l'Etat prélève plus pour le FNDS, mais en contrepartie réduit les autres prélèvements, soit il joue sur les autres parts des sommes jouées.

Or, les joueurs font l'activité de l'entreprise, et leurs espérances de gains ne peuvent être indéfiniment réduites : le taux de retour des jeux de la Française des Jeux est en moyenne de 57 %, bien en dessous du PMU (70 %) et des machines à sous dans les casinos (au minimum 85 %).

Parallèlement à la hausse du taux de prélèvement sur la Française des jeux, l'effort a porté, ces dernières années, sur la filière d'exploitation et sur la commission de la Française des jeux : en 1994, le taux de commission était de 8,8 % des mises, il est tombé à 6,1 % en 1999. Cette diminution a été rendue possible par des progrès de productivité.

En posant l'hypothèse que le taux de retour pour les joueurs des sommes misées, actuellement de 57 %, est une condition du succès des jeux, un accroissement du prélèvement sur la Française des jeux conduit à se poser la question de savoir si les frais de gestion (5,1 milliards de francs dont 2,9 milliards attribués aux courtiers et détaillants) pourraient être significativement réduits afin de dégager les marges nécessaires pour faire face à cet accroissement.

En bref, on peut se demander si, dans l'avenir, une hausse du taux du prélèvement pour accroître les ressources du FNDS, ne pourrait avoir un effet négatif sur l'assiette et, par conséquent, manquer son but.

En outre, force est de reconnaître que le niveau du prélèvement effectué au bénéfice du fonds résulte, en l'état des choses, d'un arbitrage portant sur les recettes de l'Etat. Le total des recettes que celui-ci tire de la Française des jeux qui s'élève, comme indiqué plus haut, à quelques 10,8 milliards de francs, est composé du prélèvement au profit du FNDS (996 millions et 9,2 % du total), du dividende payé à l'Etat (7,2 milliards et 66,7 % du total) et des recettes que celui-ci encaisse au titre de l'imposition des entreprises.

Dans ces conditions, si une certaine marge semble ainsi exister pour, le cas échéant, abonder les recettes du fonds en provenance de la Française des jeux, sa mobilisation suppose d'accepter qu'en contrepartie du relèvement du prélèvement affecté au fonds, l'Etat accepte une diminution de ses recettes fiscales et non fiscales.

2 - la très forte dépendance des crédits du FNDS par rapport à l'évolution de la Française des jeux.

Le projet de loi de finances pour 2000 comportait initialement un dispositif susceptible de renforcer encore la déjà très grande dépendance du FNDS à l'égard des jeux gérés par la Française des jeux. Il était en effet proposé de supprimer la taxe sur les débits de boisson, ce qui avait pour effet de tarir une recette, sans doute mineure mais néanmoins à la source d'une certaine diversification des financements du FNDS.

Le FNDS se serait trouvé dépendre d'une seule et unique ressource, le prélèvement sur le PMU (3 % des recettes) dont le dynamisme pâtit de l'atonie des sommes misées représentant une recette mineure.

Cette situation était évidemment préoccupante pour l'avenir du FNDS car si l'on avait pu observer en 1998 un supplément de recettes par rapport aux prévisions, ce résultat pouvait être jugé assez exceptionnel comparé à la tendance. Il tenait sans doute à des effets mal anticipés du rehaussement du taux du prélèvement au 1 er janvier 1998, à une progression particulièrement vive des enjeux due à des facteurs non récurrents et peut-être à des facteurs techniques portant sur le rythme des encaissements.

L'on doit garder à l'esprit que, sans les relèvements successifs des taux du prélèvement sur le chiffre d'affaires de la Française des jeux, le produit du recouvrement pour 1998 se serait élevé à 827,3 millions de francs et non aux 999,6 millions constatés.

Il faut donc s'interroger sur les perspectives mêmes du chiffre d'affaires de la Française des jeux dont la tendance à un développement certain quoiqu'irrégulier pourrait être sérieusement perturbée si les règles du marché unique européen devaient s'appliquer au domaine des jeux d'argent et si la concurrence des jeux accessibles via internet devait s'intensifier.

La très forte dépendance du FNDS à l'égard du prélèvement sur la Française des Jeux (qui représente en 1999, 93% des recettes) constituait ainsi un élément de risque pour l'avenir et plaidait en faveur d'une diversification des sources de financement. C'est une des raisons qui ont motivé l'instauration d'une taxe sur les droits de retransmission télévisés.

Cependant, cette taxe représentera, en 2000, seulement 7,3 % des crédits du FNDS, ce qui ne permet pas de parler, dans l'immédiat, de diversification.

Toutefois, il est possible d'espérer une hausse sensible des droits de retransmission télévisée, qui permettra, dans les années à venir, de doter le FNDS de nouveaux moyens. A en croire les estimations du ministère de la jeunesse et des sports, ces moyens financiers seront conséquents, puisque le montant des droits de retransmission télévisée pourrait doubler en quatre ans.

B. LES CONTRAINTES PARTICULIERES D'UN COMPTE SPECIAL DU TRESOR

Le fonds national pour le développement du sport, expression budgétaire d'une volonté parlementaire d'accorder une réelle priorité à la politique du sport, est, paradoxalement, soumis à des contraintes particulières liées à son statut de compte d'affectation spéciale, statut qui, à son tour, est susceptible de déposséder le Parlement de nombre de ses prérogatives budgétaires.

1. Les interrogations portant sur la gestion courante du fonds

Le montant des crédits disponibles au titre du FNDS a fait l'objet de vives discussions, notamment lors du débat sur la loi de finances pour 1998 au Sénat 5( * ) .

Ces débats ont conduit le ministère à réfléchir à la présentation du compte spécial du Trésor.

Les débats sur la gestion du FNDS : l'examen du projet de loi de finances pour 1998 au Sénat

Lors de sa séance du 26 novembre 1997, le Sénat a eu à débattre de l'augmentation du taux de prélèvement affecté au FNDS de 2,6% à 2,9%.

Un très long débat a conduit le Sénat a rejeter cette augmentation.

La commission des finances du Sénat avait remarqué l'importante trésorerie du fonds : " le FNDS bénéficie de crédits supérieurs à ses dépenses, ce qui génère des opérations de report pour un montant substantiel estimé à 183 millions de francs de 1996 à 1997. Le prélèvement qu'il est proposé d'opérer sur la Française des jeux est excessif par rapport à la consommation des crédits de ce fonds " (Alain Lambert, rapporteur général).

De nombreux arguments ont été avancés contre l'augmentation du FNDS, et notamment le phénomène de " débudgétisation ". En effet, la proposition d'accroître le FNDS pour 1998 coincidait avec une diminution de 2,1% du budget de la jeunesse et des sports. La montée en charge du FNDS accompagnait donc l'inexorable diminution du budget de la jeunesse et des sports (" Plus vous accepterez cette méthode, plus le budget de la jeunesse et des sports rétrécira comme peau de chagrin " Alain Lambert, rapporteur général).

De nombreux intervenants ont également fait état du manque de transparence dans la gestion du fonds, plusieurs parlementaires estimant ne pas savoir en fonction de quoi les décisions d'affectation des crédits sont prises. Le manque de concertation avec les collectivités locales avait également été souligné (" les élus pourraient être associés à la gestion du fonds. Mais cette association, il faut le dire très honnêtement, est pour l'instant inexistante " René Régnault).

Les interrogations du Sénat s'expliquaient d'abord par le fait qu'une véritable confusion s'était instaurée, dans la gestion du fonds par le ministère. En effet, les crédits inscrits en loi de finances de l'année en cours, et les reports de crédits non consommés de l'année antérieure étaient usuellement cumulés pour programmer les interventions du fonds.

Or, les crédits du FNDS étant ouverts au fur et à mesure des recettes constatées, les crédits correspondant aux recettes des deux derniers mois de l'année sont mécaniquement reportés sur l'année suivante, car ils ne peuvent être dépensés.

La pratique du ministère n'en tenait pas compte et aboutissait ainsi à proposer une programmation de dépenses correspondant à 14 mois de recettes.

Fin 1997, il y avait ainsi 40 millions de francs de "surprogrammation" concernant les conventions d'objectifs et 125 millions de francs concernant les équipements sportifs (soit l'équivalent d'une année de programmation pour les équipements).

Si cette "surprogrammation" a pu s'effacer en dépenses de fonctionnement, grâce à des recettes plus favorables que prévu, le rattrapage du retard en matière d'équipements sportifs n'est toujours pas complètement réalisé.

Ces modalités de gestion ont pu nourrir l'insatisfaction du mouvement sportif insuffisamment éclairé sur les contraintes de gestion du fonds qui, de fait, ne manquent pas d'un certain byzantinisme.

Une seconde source de confusion doit en effet être relevée avec le sort particulier réservé aux crédits de paiement destinés à couvrir les engagements financiers pris dans le cadre des opérations en capital du FNDS.

La clé de compréhension de la gestion du fonds réside dans la nécessité de distinguer clairement la gestion du fonds en trésorerie et sa gestion budgétaire.


Comme le souligne le rapport du contrôleur financier sur la gestion 1998 du FNDS, " les dépenses sont engagées par le ministre de la jeunesse et des sports sur la base d'une programmation établie par le conseil de gestion du fonds, dans la double limite des dotations inscrites en loi de finances et des recettes effectivement comptabilisées.

La gestion du compte fait donc l'objet d'un double suivi :

- un suivi en termes budgétaires , les dépenses engagées étant, comme pour celles du budget général, rapportées aux dotations limitatives de la loi de finances par chapitre.

- un suivi en terme de trésorerie , les dépenses étant rapportées aux disponibilités du compte.

Afin que la couverture des engagements par les recettes soit assurée, ce dernier suivi est effectué en additionnant les engagements de dépenses ordinaires et, pour les dépenses en capital, les affectations ou délégations d'autorisations de programme. Il en résulte un écart entre la trésorerie totale du compte et sa trésorerie disponible, cet écart représentant le montant des crédits de paiement non encore engagés pour couvrir les autorisations de programme en place.
"

La " réservation " des crédits de paiement et des recettes y afférentes qu'implique une telle règle de gestion engendre mécaniquement une trésorerie dont le niveau varie en fonction de celui des engagements de dépenses en capital.

En clair, plus le niveau des dépenses en capital engagées est élevé, plus la trésorerie du fonds s'accroît.

Cette " loi " des comptes spéciaux du Trésor qui peut avoir des effets pervers sur les choix d'allocation des crédits -v. infra- aboutit à un vrai paradoxe. En effet, alors que la création d'un compte d'affectation spéciale est le plus souvent justifiée par la volonté d'affirmer la priorité accordée à une intervention publique donnée, les règles budgétaires qui s'appliquent à ces comptes sont plus strictes que celles en vigueur pour le budget général. Aussi, la garantie d'affectation de recettes au soutien public au sport qu'offre le FNDS se trouve compensée par des contraintes au stade de la consommation des crédits auxquelles n'est pas soumise systématiquement la consommation des crédits du budget général.

2. Les questions récurrentes posées par l'évaluation des recettes

Il résulte, pour le fonds national de développement du sport, des articles 23, 24 et 25 de l'ordonnance n°59-2 du 2 janvier 1959 portant loi organique relative aux lois de finances que :

1 - les dotations annuelles de crédits ne peuvent excéder le montant des recettes du compte telles qu'elles sont prévues dans la loi de finances ;

2 - les crédits ne peuvent être consommés que dans la limite des recettes effectivement comptabilisées ;

3 - les crédits qui n'ont pas été consommés en fin d'année sont reportables sur l'exercice suivant et le solde du compte est reporté d'année en année, sauf disposition contraire d'une loi de finances ;

4 - des crédits supplémentaires peuvent être ouverts si, en cours d'année, les recettes apparaissent supérieures aux évaluations retenues dans la loi de finances initiale.

Ces quatre points ont des conséquences précises.

En premier lieu, le montant des recettes effectives est primordial.

Les dépenses du FNDS dépendent étroitement de la bonne tenue des recettes. L'écart observé de 1987 à 1997 entre les prévisions de la loi de finances et les réalisations montre bien que, à l'inverse de la situation qui prévaut dans le cadre du budget général de l'Etat, l'inscription d'un crédit n'entraîne pas la faculté de dépenser. Des programmations de dépenses ont dû être annulées du fait de l'insuffisance de trésorerie du fonds.

En second lieu, le montant de recettes inscrit en loi de finances initiale a une importance capitale, en cas de bonne santé du fonds.

En effet, l'article 25 de l'ordonnance organique du 2 janvier 1959 dispose que " si, en cours d'année, les recettes d'un compte d'affectation spéciale apparaissent supérieures aux évaluations, les crédits peuvent être majorés par arrêté du ministre des finances dans la limite de cet excédent de recettes ". Cette disposition permet au seul ministre des finances de décider de l'augmentation de dépenses publiques.

Outre qu'il serait légitime de se demander si cette décision ne devrait pas revenir au Parlement, qui adopte, pour chaque compte spécial du Trésor, un plafond de dépenses, cette disposition est source de controverses continues entre le ministère de la jeunesse et des sports et le ministère du budget.

Lorsque les recettes effectives du fonds sont supérieures à celles inscrites en loi de finances, le ministère de la jeunesse et des sports tend à estimer que ce supplément ne peut qu'être affecté au FNDS.

Mais, il n'en est rien. Ainsi, sur 25 millions de francs de recettes supplémentaires constatées en 1996, une partie n'a pas été utilisée pour abonder les crédits du FNDS, soit 12,4 millions de francs (ce que confirme le compte général de l'administration des finances).

Cette décision s'est traduite à due proportion par une augmentation, inutile -v.infra-, de la trésorerie du compte.

Quant à elle, l'annulation en 1997, de 55 millions de francs de crédits (arrêté du 9 juillet 1997) s'est ajoutée à cette première décision. Au total, ces deux éléments permettent de chiffrer à 67,4 millions de francs le "manque à gagner" pour le FNDS.

Ces sommes qui figurent toujours en trésorerie au compte du FNDS ne peuvent être dépensées. Il conviendrait de régulariser cette situation.

En conclusion, il est essentiel que le ministère du budget inscrive dans les évaluations de la loi de finances initiale, une somme correspondant le plus parfaitement possible aux recettes attendues.


Pendant longtemps, la loi de finances a inscrit des prévisions de recettes qui n'étaient pas atteintes, de 1987 à 1996 : cette situation était très délicate puisque l'ensemble des projets ne pouvaient être financés. Depuis quelques années, le FNDS enregistre une situation inverse : les recettes sont supérieures aux prévisions.

Mais, depuis près de trois ans, l'amélioration des encaissements ne s'est pas traduite par un changement dans les évaluations en loi de finances initiale, qui sont donc régulièrement dépassées (le dépassement s'élève à 55 millions de francs en 1998) laissant ainsi une marge d'appréciation excessive au ministère des finances pour gérer le FNDS.

L'on peut sans doute remarquer que dans la loi de finances pour 2000, la recette provenant du prélèvement sur la Française des Jeux a été réévaluée de 47 millions de francs.

Mais, l'on doit regretter que cette réévaluation n'ait pas eu pour objet principal de présenter une évaluation exacte des recettes, mais de compenser exactement la suppression de la taxe sur les débits de boissons (-33 millions de francs) et le transfert d'une partie du prélèvement sur le PMU (-14 millions de francs) au profit du Fonds national pour le développement de la vie associative (FNDVA). Elle vise donc à masquer une réduction des prélèvements au profit du FNDS.

Ainsi, grâce à une inscription insuffisante de recettes lors des deux précédentes loi de finances, il a été possible de supprimer deux taxes sans que cette suppression n'ait aucune incidence sur l'équilibre de la loi de finances, ce qui traduit un manque de sincérité budgétaire. Par contre, l'incidence sur le FNDS lui-même est réelle, puisque les taxes qui l'alimentaient sont supprimées.

3. Un régime budgétaire exorbitant qui affaiblit la portée de l'intervention du Parlement

La gestion du FNDS est soumise au régime des comptes d'affectation spéciale, dont il faut souligner incidemment que les règles gagneraient à être précisées, qui est sur plusieurs points dérogatoire aux règles budgétaires de droit commun.

Les particularités des règles applicables au FNDS comportent également des entorses sérieuses aux prérogatives du Parlement qui impliquent des difficultés sérieuses de gestion et engendrent une certaine incompréhension chez les bénéficiaires potentiels.

Celles-ci consistent, en matière budgétaire, à autoriser la dépense publique dans les limites d'un plafond qui est celui des crédits qu'il consent à ouvrir pour l'année d'exécution du budget. Le consentement du Parlement est donc assorti d'une double condition, l'une de montant, l'autre de durée.

Pourtant, plusieurs dispositions applicables aux comptes d'affectation spéciale restreignent la portée de l'autorisation parlementaire dans leur cas.

a) Les conditions tenant aux recettes

La première de ces dispositions est que, quel que soit le montant des crédits votés par le Parlement, leur exécution dépend de l'existence de recettes suffisantes pour en assurer le financement .

Cette limite qui résulte de la première phrase du second alinéa de l'article 25 6( * ) de l'ordonnance n° 59-2 du 2 janvier 1959 portant loi organique relative aux lois de finances a pour effet de conditionner implicitement l'autorisation de dépenses accordée par le Parlement à la réalisation d'une condition, certes exogène à la volonté de chacun mais que le gouvernement est cependant mieux à même que le Parlement de maîtriser -v. infra.

Cette condition qui ne se retrouve pas s'agissant des crédits du budget général a quelque chose de paradoxal puisque l'un des objectifs poursuivis par l'instauration d'un compte d'affectation spéciale consiste précisément à affirmer la priorité d'une action publique.

b) Les arrêtés de majoration de crédits

La seconde limite, véritablement exorbitante, se trouve dans les prérogatives accordées au ministre des finances - et non au ministre chargé de la gestion de chaque compte - pour ajuster les crédits votés par le Parlement à la hausse.

La troisième phrase du second alinéa de l'article précité 7( * ) lui permet en effet de majorer les crédits par simple arrêté si, en cours d'année, les recettes apparaissent supérieures aux évaluations. L'entorse ainsi apportée aux prérogatives du Parlement est alors de sens opposé à celle précédemment évoquée : un simple acte administratif peut alors permettre aux services d'excéder le plafond des crédits autorisés par le Parlement.

Le caractère exorbitant de cette faculté est accentué par les incertitudes portant sur les conditions d'examen de ces dépassements de crédits par le Parlement. Une application stricte de l'article 34 de l'ordonnance semble exempter ces arrêtés de majoration de crédits de l'obligation qui y est prévue pour les décrets d'avance - qui forment une autre exception au caractère limitatif de l'autorisation parlementaire - de les soumettre à la ratification du Parlement dans les lois de finances rectificatives de l'année.

Ils ne sont donc examinés qu'à l'occasion de lois de règlement. Or, les particularités des lois de règlement, leur objet, les délais dans lesquels elles sont examinées, sont loin de garantir un contrôle parlementaire effectif de tels arrêtés. La présentation de ces lois ne permet d'ailleurs pas toujours de les identifier.

Il apparaît donc qu'une partie des dépenses des comptes d'affectation spéciale qui peut atteindre des proportions non négligeables du fait des conditions dans lesquelles sont évaluées leurs recettes -v. infra- puisse intervenir sans que la volonté éclairée du Parlement n'ait été sollicitée et ne se soit prononcée en ce sens.

c) La portée ambiguë des reports de soldes

Une importante source de restriction mise à la portée de l'intervention du Parlement en matière de crédits doit être soulignée même si, dans les faits, elle est restée jusqu'à présent à l'état de pure virtualité. Elle s'attache aux règles particulières, associées en pratique à l'importance des soldes des comptes d'affectation spéciale, qui prévalent en matière de reports de leurs résultats.

La première phrase du deuxième alinéa de l'article 24 de l'ordonnance organique 8( * ) énonce une règle dérogatoire dont la substance mérite d'être précisée. Il s'agit de la disposition selon laquelle les soldes des comptes d'affectation spéciale sont, sauf disposition contraire de la loi de finances, reportés d'année en année. Ainsi, contrairement au solde d'exécution du budget général nécessairement imputé aux résultats de l'année, le régime particulier des comptes d'affectation spéciale permet d'exempter leurs soldes d'un tel traitement et d'éviter ainsi leur transfert au compte permanent des découverts du Trésor.

Pour lever toute ambiguïté, il convient de préciser que l'aspect exceptionnel de cette disposition consiste non dans un quelconque sort particulier réservé, sous l'angle de leur report, aux crédits de ces comptes mais dans un traitement exceptionnel du solde de leurs opérations. En effet, même si des doutes ont pu naître la règle s'applique non aux crédits mais bien aux soldes.

Du reste, les projets de loi de finances prennent la précaution de faire figurer dans l'état H de recensement des crédits reportables les crédits des comptes d'affectation spéciale C'est dire alors que lesdits crédits obéissent, en dépit de la règle formulée par l'article 24 de l'ordonnance, au régime général des reports de crédits.

En revanche, il est aisé de démontrer que cette règle est susceptible d'engendrer une faculté de restriction considérable du pouvoir que le Parlement exerce en matière de comptes d'affectation spéciale .

Le report d'un excédent d'une année sur l'autre pourrait en effet être considéré comme donnant naissance à un de ces suppléments de recettes qui pourrait autoriser le ministre à majorer les crédits proprio motu dès lors que les prévisions de recettes figurant dans les lois de finances initiales n'intègrent pas la trésorerie des comptes.

Or, en pratique, c'est bien ainsi qu'il en va, les estimations de recettes de la loi de finances éludant la situation de trésorerie des comptes d'affectation spéciale sans que le Parlement soit effectivement en mesure de corriger cette omission.

Si cette faculté n'a semble-t-il pas été utilisée, sa simple existence est choquante au regard de l'exigence d'une intervention parlementaire complète et éclairée.

d) Les reports de crédit

Mais, de ce dernier point de vue, la pratique constante des reports de crédits constitue la principale source d'insatisfaction. Elle affecte, par son ampleur, la signification même du débat budgétaire.

Les reports de crédits de paiement en 1998 (en francs)

Subventions pour l'aide au sport de haut niveau

1.169.762

Avances aux associations sportives

663.000

Subventions de fonctionnement pour l'aide au sport de masse

2.292.293

Sous-total fonctionnement

4.125.055

Equipements de l'Etat

 

Autorisations de programme

49.090.789

Crédits de paiement

33.415.521

Etudes travaux, équipements à vocation olympique

 

Autorisations de programme

500.986

Crédits de paiement

0

Equipements liés à la Coupe du monde de football

 

Autorisations de programme

430.000

Crédits de paiement

10.825.200

Subventions d'équipements sportifs

 

Autorisations de programme

162.924.400

Crédits de paiement

99.513.058

Sous-total investissement

 

Autorisations de programme

212.946.175

Crédits de paiement

143.753.779

Total des reports de crédits de paiement

147.878.834

Ainsi, en 1998, les reports de crédits de paiement ont atteint 147,9 millions de francs, soit 14,6 % de la dotation ouverte en loi de finances, tandis que, pour les autorisations de programme, les reports ont atteint, avec 212,9 millions de francs, une somme à peu près équivalente à celle des ouvertures de la loi de finances.

Aux termes de ces règles et pratiques, le vote des recettes et des crédits par le Parlement est très loin de conditionner une exécution budgétaire dont le ministre des finances est maître dans une proportion d'autant plus importante que les soldes des comptes atteignent un niveau conséquent.

4. Conséquences pratiques sur la gestion financière du FNDS

a) Les difficultés liées à la condition portant sur les recettes

Au terme de l'ordonnance organique - article 25, second alinéa- , le total des engagements et des ordonnancements au titre d'un compte d'affectation spéciale et, donc, au titre du FNDS ne peut, on l'a vu, excéder le total des recettes du même compte.

Du fait de cette règle et des délais de centralisation des recettes les gestionnaires du fonds ne peuvent mobiliser la totalité des recettes prévues en cours d'année. La fixation au 30 novembre de la date-limite des engagements de dépenses accentue cette contrainte.

Pour 1998, ses conséquences sont estimées dans le rapport de gestion du FNDS à 214,5 millions de francs (43,5 % du solde d'exécution).

Une présentation à l'équilibre des dépenses et des recettes aboutit ainsi mécaniquement à la formation d'un solde excédentaire et de réserves de crédits reportables.

L'idée selon laquelle la présentation budgétaire pourrait corriger ce phénomène en calibrant les crédits de sorte que leur niveau soit compatible avec les prévisions de recettes effectives aboutirait au vote du compte en excédent. Or, certaines exigences la rendent inopérante.

b) Les difficultés liées à la " pré-réservation " des crédits de paiement

Pour les dépenses d'équipement du FNDS, l'engagement d'une autorisation de programme destinée à être exécutée sur plusieurs années, suppose l'existence de crédits de paiement correspondants qui font donc l'objet d'une sorte de " pré-réservation ". Le total des engagements est donc nécessairement supérieur au total des utilisations de crédits de paiement à hauteur des crédits de paiement nécessaires pour couvrir les engagements nés une année, au cours des années suivantes.

Cette dernière contrainte est estimée dans le rapport de gestion du fonds pour 1998 à 156 millions de francs (31,6 % du solde), soit plus de 77 % des dépenses d'équipement de l'année 1998.

c) L'augmentation des soldes annuels de gestion

L'ensemble de ces pratiques aboutit à la constitution d'excédents des recettes sur les dépenses et, ainsi, à une sous-utilisation des recettes du FNDS.

Les soldes d'exécution du FNDS après avoir baissé à mesure que les recettes du compte s'étiolaient au début des années 1990 enflent à nouveau depuis 1993. Il en résulte une augmentation importante de la trésorerie du compte.

Soldes d'exécution du FNDS

1990

1991

1992

1993

1994

1995

1996

1997

1998

286,3

234,8

184,2

175

236,2

327,6

332,3

364,2

493,1

En 1998, le solde du compte atteint, avec 493,1 millions de francs, pas loin de 50 % des crédits ouverts en loi de finances et s'accroît de 35,4 % par rapport à la situation de trésorerie du début de l'année. Selon les explications du rapport de gestion du fonds, la décomposition de ce montant permet d'identifier les différentes contreparties suivantes.


Plus-value de recettes 1996 constatée mais non reportée en 1997

12.393.055 F

Recettes correspondant aux crédits de paiement annulés en 1997 (arrêté du 10/7/97)

55.000.000 F

Plus-value de recettes 98 (arrêté de report du 9/6/99)

55.120.112 F

Montant des crédits de paiement bloqués pour couvrir les autorisations de programme ouvertes mais non soldées

156.042.368 F

Autres ressources parvenues après la date limite d'engagement

214.508.336 F

La diversité des facteurs expliquant le solde constaté fin 1998 est à elle seule une illustration des difficultés de gestion du FNDS.

Quelques observations incidentes s'imposent pour, d'abord, s'étonner à nouveau de la contribution au solde d'exécution 1998 d'une plus-value de recettes constatée en 1996 et non reportée l'année suivante. Les dispositions de la loi organique mentionnées ci-avant ne laissent en théorie pas place à ce type d'inscription comptable puisqu'aussi bien le solde d'un exercice est soit reporté, soit transporté au découvert du Trésor. Il y a donc là une anomalie regrettable.

Il est intéressant également de remarquer la singularité des effets des annulations des crédits des comptes d'affectation spéciale. Les règles concernant les reports des soldes de ces comptes ont pour effet de conférer aux annulations de crédits un impact favorable sur la trésorerie des comptes qui lui-même est susceptible de contribuer positivement au financement de leurs interventions les années suivant celle de l'annulation. Cet effet paradoxal qui ne se rencontre pas à l'occasion des annulations de crédits du budget général, devrait être pris en considération lors de la présentation des recettes du compte.

Enfin, il est notable que l'augmentation du solde reportable en 1998 s'explique partiellement en 1998 par une plus-value de recettes de 55,1 millions de francs par rapport aux prévisions de la loi de finances. Au vu de donnés rétrospectives, cet écart confirme une inversion de tendance puisque ce n'est que depuis 1996 que des plus-values de recettes apparaissent sur le compte, faisant suite à des moins-values considérables les années antérieures.

Ecart entre les prévisions et les réalisations de recettes du FNDS

 

1992

1993

1994

1995

1996

1997

1998

Prévisions

830

850

nd

884

820

916

1.014

Réalisations

595,4

707,8

nd

817,5

844,8

917,7

1.069

Ecart

- 234,6

- 142,2

nd

- 66,5

+ 24,8

+ 1,7

+ 55

Cette inversion provient tout à la fois d'un meilleure dynamisme des recettes au cours de la plus récente période et d'une programmation des recettes plus prudente.

d) La sous-exécution des crédits

Le taux de consommation des crédits du compte a connu des fortunes diverses mais semble s'améliorer depuis les plus récents exercices.

Evolution du taux de consommation des crédits

(En %)

 

1990

1991

1992

1993

1994

1995

1996

1997

1998

Dépenses effectives/crédits de la loi de finances initiale

73,5

81,6

83,6

82,9

82,4

82,3

104,5

98,7

98,1

Dépenses effectives/crédits ajustés par lois de finances rectificatives

223,8

101,7

104,1

89,7

113,3

89

103

98,5

98,1

Cependant, l'exécution des crédits reste très inégale selon leur nature.

Le taux de consommation des crédits de paiement par chapitre en 1998

(En millions de francs)

 

Crédits disponibles

Paiements

Taux de consommation

Subventions pour l'aide au sport de haut niveau

228,2

228,2

100

Avances aux associations sportives

1,2

0,6

51,6

Subventions de fonctionnement pour l'aide au sport de masse

572,3

562,3

98,2

Sous-total fonctionnement

801,7

791,1

98,7

Equipements de l'Etat

83,4

21,6

25,9

Coupe du monde de football

102,3

92,2

90,1

Subvention d'équipements sportifs

174,5

35,5

20,3

Sous-total équipements

360,2

149,3

41,4

Total

1.161,9

940,4

80,9

Les crédits de fonctionnement connaissent un taux de consommation nettement plus élevé que les crédits d'équipement.

Cette situation ne provient pas seulement des règles particulières de " pré-réservation " des crédits de paiement dans le cadre des opérations d'investissement conduites à partir du fonds.

Le tableau ci-après en témoigne et montre que la consommation des autorisations de programme demeure sensiblement inférieure à son niveau théorique.

Taux de consommation des autorisations de programme en 1998

(En millions de francs)

 

Autorisations de programme disponibles

Autorisations de programme engagées

Taux de consommation

Equipements de l'Etat

99,1

66,2

66,8

Etudes à vocation olympique

0,5

0

0

Coupe du Monde de football

91,9

91,9

100

Subventions d'équipements sportifs

429,4

201,5

46,9

Totaux

620,9

359,6

57,9

Cette situation semble traduire une réelle difficulté à " monter " des dossiers d'équipement concrets à partir de l'enveloppe théorique qui est allouée à ce type d'interventions. Mais l'on doit aussi souligner que la tentation est grande, pour remédier aux contraintes d'exécution du fonds, de minorer la mobilisation des autorisations de programme et de " sacrifier " ainsi la partie du FNDS consacrée aux équipements .

En effet, la mobilisation des crédits de fonctionnement est plus aisée en ce qu'elle ne suppose pas de " pré-réserver " les crédits de paiement des années à venir. Il est possible que cette considération ait pu motiver la priorité donnée à l'engagement des subventions de fonctionnement aux fédérations et aux associations soulignée dans le rapport de gestion 1998 du fonds. Les contraintes portant sur l'utilisation des crédits en capital des comptes spéciaux du Trésor créent ainsi une tentation permanente de financer des équipements à travers des crédits de fonctionnement. L'importance des subventions dans les interventions du FNDS pourrait d'ailleurs favoriser cette pratique. Seul un examen exhaustif de la destination finale des subventions de fonctionnement accordées permettrait de garantir que tel n'est pas le cas en pratique.

En tout état de cause, il est frappant d'observer que la part des dépenses en capital du FNDS s'est rétractée depuis 1991 passant de 20,7 % cette année là à 17,2 % dans le projet de budget 2000.

Enfin, il importe surtout d'observer que les données mentionnées plus haut d'où il semble ressortir une amélioration de l'exécution financière du fonds ne permettent aucunement de poser un diagnostic incontestable sur l'effectivité des dépenses
. En effet, les crédits du fonds sont, pour la plus grande partie, versés à des structures intermédiaires, via une série de subventions, si bien que seuls des contrôles réalisés auprès de chaque partie prenante, dont la systématisation est exclue compte tenu du nombre des opérations en cause, permettraient de vérifier l'utilisation réelle des crédits.

C. UNE GESTION FINANCIÈRE À CLARIFIER

1. Une information budgétaire étique

Les modalités d'intervention du F.N.D.S sont marquées par la très nette prédominance de la subvention.

Il n'est dans ces conditions pas étonnant que les documents budgétaires annexés au projet de loi de finances ne donnent qu'une idée très imprécise de la destination effective des crédits.

Crédits du FNDS pour 2000

(En millions de francs)

I. Investissement :

 

Equipements de l'Etat

60,5

Subventions

115

Sous-total

175,5

II. Fonctionnement :

 

Sport de haut niveau

dont :

227,5

- Subventions

227

- Avances aux associations

0,5

 
 

Sport de masse

dont :

611

Subventions

611

Sous-total

838,5

Total

1014

Source : bleu budgétaire

Le tableau qui précède est directement issu des informations données par les documents budgétaires sur les crédits prévus pour 2000. De données aussi agrégées on ne peut guère tirer d'observations sinon sur la répartition des crédits entre les opérations d'investissement (17,3 % du total) et de fonctionnement qui, avec 82,7 % des crédits, absorbe la très grande majorité des moyens.

Ces données confirment en outre que le moyen d'action privilégiée du FNDS est la subvention puisque celles-ci représentent près de 94 % des crédits.

Elles rappellent enfin la triple orientation du fonds avec une intervention dans le domaine des équipements sportifs, l'aide apportée au sport de masse et celle accordée au sport de haut niveau.

Une présentation un peu moins agrégée commande d'examiner les différents chapitres identifiés dans les documents budgétaires . Ceux-ci comportent en effet 10 chapitres mais seuls 5 d'entre eux sont dotés en loi de finance initiale pour 2000.

En effet, les chapitres de la section de fonctionnement " Frais de gestion ", " Restitutions de sommes indûment perçues " et  " Dépenses diverses " ne sont pas plus dotés que les chapitres de la section d'investissement " Études, travaux, équipements à vocation olympique " ou " Études, travaux, équipements liés à la Coupe du monde de football ". Cette caractéristique, naturelle pour les dépenses devenues sans objet comme celles abritées auparavant dans le dernier chapitre cité, ne l'est plus s'agissant de dépenses qu'il est possible d'identifier et de prévoir. Elle renforce s'il en était besoin, le diagnostic d'une entière opacité des documents budgétaires annexés à la loi de finances .

Leur contenu ne permet aucunement d'appréhender la réalité des crédits du FNDS et, encore moins, bien entendu, d'apprécier les résultats de la gestion du fonds.

Crédits demandés pour 2000 par chapitre

(En millions de francs)

I - Section d'investissement

175,5

dont :

 

Chapitre 9 : Equipements de l'Etat contribuant au développement du sport


60,5

Chapitre 12 : Subventions pour la réalisation d'équipements sportifs


115

II - Section de fonctionnement

838,5

dont :

 

Chapitre 1 : Subventions pour l'aide au sport de haut niveau

227

Chapitre 2 : Avances consenties aux associations sportives pour l'aide au sport de haut niveau


0,5

Chapitre 3 : Subventions de fonctionnement pour l'aide au sport de masse


611

TOTAL I + II

1.014

Il faut donc pour espérer l'évaluer se reporter à des documents externes présentant les conditions effectives dans lesquelles le FNDS intervient. Les principales sources d'information usuelles sont le rapport annuel de gestion du fonds et les réponses aux questionnaires parlementaires qui comportent en particulier la transmission du rapport du contrôleur financier.

L'approche développée par le rapport de gestion du FNDS consiste à présenter successivement les subventions de fonctionnement -part nationale et part régionale- et les dépenses d'équipement.

Basée sur les dépenses effectives du FNDS, elle permet d'établir (données 1998) une structure plus développée des interventions.

Structure des dépenses du FNDS en 1998

(en millions de francs)

 

Niveau 9( * )

Part du total

I. Subventions de fonctionnement

dont

A - Part nationale :

dont

791,7

501,7

79,8

50,6

Sport de haut niveau

228,2

23

Sport de masse

272,9

27,5

Avances aux sportifs de haut niveau

0,6

0,006

B - Part régionale

289,3

29,2

II. Equipements

201,5

20,2

Coupe du Monde

91,9

9,2

Equipements de l'Etat

66,2

6,7

Subventions

43,4

4,3

Total

992,5

100

Une des caractéristiques majeures du FNDS apparaît alors avec la répartition de ses interventions entre plusieurs grandes enveloppes dont la destination et la gestion obéissent à des principes différents .

Mais le rapport de gestion du FNDS ne comporte aucun développement permettant d'apprécier sérieusement les objectifs poursuivis et encore moins les résultats atteints. Il importe donc d'imposer aux gestionnaires du FNDS de situer leur intervention dans le cadre d'un vrai contrat d'objectifs et de moyens.

2. Une gestion des crédits fractionnée...

On distingue quatre types d'interventions du FNDS :

1) Les subventions de fonctionnement de la part nationale , destinées principalement aux fédérations sportives dans le cadre des conventions d'objectifs conclues avec l'Etat ;

2) Les subventions de fonctionnement de la part régionale , concernant les crédits dont la gestion est effectuée au niveau régional ou départemental en application du décret n°97-65 du 4 février 1987 ;

3) Les subventions d'équipement ;

4) Les dépenses diverses .

Le FNDS finance donc trois grandes catégories d'actions : le soutien aux fédérations sportives, par le biais des conventions d'objectifs, le soutien au sport de masse par la part régionale et enfin la subvention des équipements sportifs.

Chaque catégorie d'action du FNDS fait l'objet d'une gestion administrative spécifique et autonome , ce qui témoigne encore une fois de la complexité de gestion des crédits.

a) Les crédits de la part nationale

Les subventions de fonctionnement de la " part nationale du FNDS " représentent la moitié des dépenses du fonds avec un peu plus de 500 millions de francs dépensés en 1998.

La part nationale est imputée sur trois chapitres budgétaires :

le chapitre 1 de subventions de fonctionnement pour le sport de haut niveau : 228,2 millions de francs.

le chapitre 3 de subventions de fonctionnement pour le sport de masse : 272,9 millions de francs.

le chapitre 2 d'avances aux sportifs de " haut niveau " : 0,6 million de francs.

Le cadre de gestion de ces crédits est à titre principal constitué par les conventions d'objectifs conclues entre le ministère de la jeunesse et des sports et les fédérations sportives (496,8 millions de francs de dépenses à partir du FNDS, soit 98 % de la part nationale des subventions).

S'agissant des conventions d'objectifs , la négociation a lieu directement entre la direction des sports et les fédérations sportives, tant en ce qui concerne le montant des subventions que la nature des actions subventionnées. Le montant global des conventions d'objectifs et leur répartition est seulement soumis, pour avis et surtout information, au conseil de gestion du FNDS.

Dans les dépenses liées aux conventions d'objectifs, il y a lieu de noter la place particulière des aides personnalisées dont le montant a atteint 50,2 millions de francs en 1998. Réparties entre 2.750 sportifs, ces aides sont incluses dans les conventions d'objectifs mais ne transitent pas par les fédérations sportives. Elles sont en effet gérées par le Comité national olympique et sportif français (CNOSF) qui les verse à chaque sportif ayant la qualité de sportif de haut niveau, selon les propositions nominatives des fédérations.

b) Les crédits de la part régionale

Concernant la part régionale , la procédure est plus formalisée. Une note d'orientation est préparée par la direction des sports à la demande du ministre de la jeunesse et des sports, qui en fixe les grandes orientations. La note d'orientation est discutée avec le mouvement sportif représenté par le comité national olympique et sportif français (CNOSF) et les représentants des comités régionaux et départementaux (CDOS et CROS), dans une réunion avec la direction des sports. Enfin, la note est présentée au conseil de gestion du FNDS. Les commissions régionales décident de l'attribution précise des crédits. Les directions régionales de la jeunesse et des sports informent l'administration centrale du ministère, qui doit s'assurer que les instructions données dans la note d'orientation sont bien respectées.

c) Les crédits d'équipement

Un travail spécifique est réalisé sur les équipements . Le bureau chargé des équipements de la direction des sports fait une fiche par dossier. Il retient les dossiers complets et travaille en liaison avec les directions régionales et départementales de la jeunesse et des sports. Certains petits équipements sont toutefois financés sur le titre VI du budget de la jeunesse et des sports.

3. ...Dont la complexité s'est encore accrue récemment

La procédure de gestion du FNDS est encore venue se complexifier récemment avec la création du fonds dit " Fernand Sastre " et l'annonce d'une gestion spécifique des recettes résultant de la nouvelle taxe sur les droits de retransmission télévisée.

Les sommes correspondant à l'excédent du Comité français d'organisation, soit environ 300 millions de francs, seront gérées par une procédure dérogatoire au sein du FNDS. L'article 3 de la convention du 12 juillet 1999 entre l'Etat et la Fédération française de football dispose qu'un " arrêté conjoint du Ministre de l'Economie, des Finances et de l'Industrie et de la Ministre de la Jeunesse et des Sports sera pris afin de créer un conseil de gestion spécifique du fonds Fernand Sastre. Ce conseil sera composé de 15 membres et présidé par le ministre chargé des sports ou son représentant. Il comprendra, outre son président :

- six représentants de l'Etat,

- un représentant du Comité national olympique et sportif français,

- Sept représentants de la Fédération française de football (FFF).

Deux maires représentant les villes organisatrices de la Coupe du Monde de Football, participent avec voix consultative aux séances du conseil de gestion.
".

Ainsi, une nouvelle instance est créée, au sein même du FNDS, avec une procédure spécifique d'attribution des crédits.

Le ministère de la jeunesse et des sports indique que " le conseil de gestion examinera les projets présentés :

- soit par la FFF dont la première proposition concerne un plan national de développement du football par le biais de soutiens financiers aux clubs amateurs qui encourageront le football féminin ou qui formeront ou recruteront des éducateurs ou techniciens ;

- soit par l'une des 10 villes sites, leurs projets feront l'objet d'un examen prioritaire ;

- soit par d'autres fédérations sportives pour soutenir les pratiques sportives favorisant une demande d'insertion sociale ;

- soit par les collectivités locales et associations sportives ayant pour objet le fonctionnement des équipements de proximité ou facilitant l'accès aux pratiques sportives ou permettant le développement de l'emploi.
"

Ce n'est qu'au flou de ses stipulations que cette convention doit de n'apparaître pas totalement contraire à la règle de non-affectation des recettes au sein d'un compte d'affectation spéciale.

Outre le fonds " Fernand Sastre " qui, doté de 300 millions de francs, sera temporaire, une gestion distincte des recettes provenant de la taxe sur les droits de retransmission télévisée se profile.

La gestion des sommes prélevées sur les droits de retransmission des manifestations sportives fera l'objet d'une nouvelle procédure de gestion spécifique dans le cadre du FNDS. Les clubs amateurs seront appelés à proposer des projets examinés par une commission, qui décidera du versement d'une subvention. Cette commission devrait être composée de représentants de l'Etat et du mouvement sportif, le ministre de la jeunesse et sports ayant souligné que ce fonds " sera cogéré par l'Etat et le mouvement sportif ".

Architecture et dotations du Fonds national de développement pour le sport en 2000 et 2001

 

Compte d'affectation spéciale n° 902-17
" Fonds national pour le développement du sport "

Les différents fonds au sein du FNDS

FNDS " classique "

Fonds " Fernand Sastre "

Fonds " de mutualisation "

Dotation pour l'année 2000 (en millions de francs)


1.014


300 (*)


75 (*)

Dotation estimée pour 2001 (en millions de francs)


?


(reliquat)


150 à 180 (*)

(*) estimations

Cette nouvelle " démultiplication " du FNDS altère encore la cohérence et la lisibilité de l'emploi des fonds.

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