Appartenance politique :
Membre du Groupe socialiste
État civil :
Né le 29 novembre 1913
Décédé le 20 août 1983
Profession :
Gouverneur de la France d'Outre-mer
Département :
Tarn
Vème République

Ancien sénateur de la Ve République


Travaux parlementaires

Ve République  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

Ve République

SPENALE (Georges, Léon)

Né le 29 novembre 1913 à Carcassonne (Aude)

Décédé le 20 août 1983 à Paris

Député du Tarn de 1962 à 1977

Sénateur du Tarn de 1977 à 1983

Fils d'un employé des Postes, Georges Spénale effectue ses études secondaires dans le Tarn-et-Garonne, au lycée Ingres, à Montauban. Il adhère très jeune à la Section française de l'internationale ouvrière (SFIO). Licencié en droit, il réussit le concours de l'Ecole nationale de la France d'Outre-mer en 1934. Il a notamment pour camarade de promotion Pierre Messmer, à qui une amitié fidèle le lie pendant presque cinquante ans. A l'issue de sa scolarité, Georges Spénale est affecté au bureau des affaires économiques en Guinée, puis nommé administrateur-adjoint de la France d'Outre-mer en 1939 et chef de subdivision en Haute-Volta en 1941. Administrateur de la France d'Outre-mer en 1945, il prend la direction du cabinet du haut-commissaire en Afrique équatoriale française en 1946, puis devient directeur de cabinet du haut-commissaire au Cameroun en au début des années 50. Il est ensuite nommé secrétaire général de ce territoire, puis regagne la métropole pour remplir les fonctions de directeur-adjoint des affaires politiques au ministère de la France d'Outre-mer en 1955. Il est nommé gouverneur de la France d'Outre-mer en 1956 et remplace en avril son ami Pierre Messmer comme directeur de cabinet de Gaston Deferre, ministre de la France d'Outre-Mer dans le gouvernement de Guy Mollet. Il y est notamment chargé de veiller à l'application de la loi-cadre qui réforme profondément le mode d'administration des anciennes colonies. En 1957, le nouveau ministre de la France d'Outre-mer l'envoie au Togo en qualité de haut-commissaire. Georges Spénale accompagne l'évolution de ce territoire vers l'indépendance et prend sa retraite en 1960. Il s'installe alors à Saint-Sulpice-la-Pointe, dans le département du Tarn.

La carrière politique de l'ancien haut fonctionnaire commence à l'automne 1962. Sollicité pour porter les couleurs de la SFIO face au député de la troisième circonscription du Tarn, l'indépendant Henri Yrissou, maire de Gaillac, Georges Spénale l'emporte le 25 novembre 1962 dans une triangulaire qui l'oppose au sortant, partisan de l'Algérie française, et au candidat de l'Union pour la nouvelle République (UNR). Il est élu conseiller général de Rabastens en 1964, puis maire de Saint-Sulpice-la-Pointe l'année suivante. Réélu député en 1967, 1968 et 1973, l'ancien directeur de cabinet de Gaston Defferre est très actif au Palais-Bourbon. Il intervient notamment dans les débats où sont abordés les problèmes de la coopération avec les pays africains, de l'aménagement du territoire ou de la viticulture. Membre du groupe socialiste à l'Assemblée nationale, il appartient également successivement à cinq des six commissions permanentes : il siège à la commission des finances de 1962 à 1965, à la commission des affaires étrangères de 1966 à 1967, à la commission des affaires culturelles, familiales et sociales en 1969-1970, à la commission de la défense nationale et des forces armées de 1967 à 1969, puis en 1972-1973. C'est aux travaux de la commission des lois qu'il apporte le plus longtemps son concours, en 1965-1966, de 1970 à 1972 et enfin de 1973 à 1977.

Elu représentant de la France au Parlement européen le 17 décembre 1964, il y préside la commission d'association avec la Grèce en 1966-1967, puis la commission des finances de 1967 à 1974. Président du groupe socialiste en 1974-1975, Georges Spénale accède à la présidence du Parlement européen en mars 1975. C'est à ce titre qu'il est l'un des artisans des accords de Lomé comme de l'acte de 1976, qui décide de l'élection au suffrage universel du Parlement européen. Il préside les travaux de l'Assemblée de Strasbourg jusqu'en mars 1977, date à laquelle l'ancien président du Conseil italien Emilio Colombo, issu de la démocratie chrétienne, lui succède. Georges Spénale devient alors premier vice-président du Parlement européen, et le demeure jusqu'en juin 1979.

Le député du Tarn se porte candidat aux élections sénatoriales du 25 septembre 1977 et conduit la liste d'« Union de la gauche socialiste et démocrate » où le sortant Louis Brives, président du Conseil général du Tarn, figure en seconde position. Le soutien de 529 grands électeurs sur 906 permet à Georges Spénale d'être élu sénateur du Tarn dès le premier tour de scrutin.

L'ancien gouverneur de la France d'Outre-mer s'inscrit au groupe socialiste du Sénat. Il siège à la commission des affaires culturelles de la Haute assemblée jusqu'en mai 1979, puis à la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées. Membre du Parlement européen jusqu'aux élections de 1979, il est ensuite vice-président de la délégation du Sénat pour les Communautés européennes jusqu'en 1983. Le 9 décembre 1980, ses collègues le choisissent en outre pour siéger à l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe.

Le sénateur du Tarn prend la parole dix fois dans l'hémicycle du Palais du Luxembourg entre 1977 et 1981. Les problèmes européens, le dossier de la Coopération avec les pays africains et les questions de finances locales retiennent surtout son attention. Georges Spénale intervient par exemple dans le débat sur l'indemnité des parlementaires européens à l'été 1979. Le Gouvernement défend alors deux amendements qui empêchent d'assimiler, sur le plan fiscal, le statut des parlementaires européens à celui des sénateurs et députés, au motif que l'Assemblée de Strasbourg ne serait pas un vrai Parlement doté du pouvoir législatif. S'exprimant au nom du groupe socialiste, Georges Spénale juge au contraire que le Parlement européen dispose d'un « pouvoir budgétaire fort » et indique qu'il votera contre les amendements du Gouvernement (29 juin 1979). Quelques semaines plus tard, c'est à nouveau au nom des socialistes du Sénat que l'élu tarnais, qui a été vice-président du Conseil régional de Midi-Pyrénées en 1975-1976, exprime son soutien à l'adhésion de la Grèce, mais aussi de l'Espagne et du Portugal, à l'Europe communautaire. Il pose cependant plusieurs conditions à cette approbation. Le lancement d'une programmation ambitieuse en faveur du Sud-ouest de la France figure à ce nombre, car cette « région [...] frappée par l'exode et le sous-emploi » pourrait être déstabilisée par l'entrée de l'Espagne dans la Communauté européenne (séance publique du 9 octobre 1979).

La discussion du budget de la Coopération, le 28 novembre 1979, offre à Georges Spénale l'occasion de réagir à des propos de Robert Galley, en charge de ce portefeuille dans le gouvernement de Raymond Barre. Membre du Rassemblement pour la République (RPR), Robert Galley a en effet insisté dans le débat sur le rôle du général de Gaulle à l'origine de la politique de coopération. Georges Spénale réagit avec humour à ce discours. Il observe en effet qu'à l'image de « l'ayatollah Khomeiny, pour qui tout est né avec le Coran, version chiite », « certaines personnes en France pensent que tout commence avec le général de Gaulle ». Le sénateur du Tarn rend ensuite hommage à l'ancien chef de la France Libre, mais note qu'« il n'a ni inventé le monde, ni inventé la rotation de la Terre, ni initié la coopération ». Ces propos sont salués par des applaudissements sur les bancs socialistes et « sur certaines travées de la gauche démocratique », du groupe centriste et des Républicains indépendants (28 novembre 1979).

Georges Spénale ne manque pas de défendre les intérêts du Tarn et demande au Gouvernement un plan de redéploiement de l'activité minière dans la région de Carmaux lors de la séance publique du 9 mai 1980. Lorsque le projet de loi autorisant la ratification de la Convention de Lomé est examiné par le Sénat, c'est tout naturellement à l'ancien président du Parlement européen que le groupe socialiste confie le soin d'exprimer la position commune. Georges Spénale salue alors ce texte comme « une grande oeuvre où se rencontrent générosité et réalisme », mais regrette que « la défense des droits de l'Homme » n'y soit pas mentionnée (17 juin 1980). L'élu tarnais s'oppose au gouvernement de Raymond Barre entre 1977 et 1981, comme en témoigne son rejet de la loi « sécurité et liberté » le 19 décembre 1980. Il se réjouit de l'élection de François Mitterrand en mai 1981 et vote l'abolition de la peine de mort le 30 septembre 1981. Comme les autres membres du groupe socialiste, le maire de Saint-Sulpice-la-Pointe s'abstient lors du scrutin sur le projet de loi sur la décentralisation, le 26 janvier 1982 : le vote porte en effet sur le texte tel qu'il a été modifié par un Sénat où les centristes, les modérés et les gaullistes dominent.

La maladie contraint Georges Spénale à limiter ses activités publiques à partir de décembre 1981, même s'il dépose encore un rapport d'information au nom de la délégation du Sénat pour les Communautés européennes en avril 1983. Il meurt à Paris à l'âge de 69 ans. Le président du Sénat Alain Poher rend un hommage ému à son ancien collègue au Parlement européen et au Sénat lors de la séance du 25 octobre 1983 et retrace la « vie discrète en toutes circonstances mais exceptionnelle en tous points » de ce « citoyen de l'Europe ». Le ministre de l'intérieur Gaston Defferre, dont Georges Spénale avait été le collaborateur en 1956, salue également la mémoire d'un homme « modeste » et pourtant « doué d'une qualité très rare, une immense imagination ».

Le sénateur du Tarn était officier de la Légion d'honneur et décoré de nombreux ordres étrangers. Il avait également obtenu le prix Eurafrique en 1976 et le prix Joseph Bech pour son action en faveur de la construction européenne en 1981. Georges Spénale était passionné de poésie et ses héritiers font paraître un recueil de ses oeuvres en 1985, à titre posthume.

Elu le 25 septembre 1977
Fin de mandat le 20 août 1983 (décédé)

Membre de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées
Membre du Groupe socialiste

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaires
de Georges SPENALE

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