Le mardi 10 juillet, M. Louis DUVERNOIS, président du groupe d’amitié France-Pays de la Corne de l’Afrique, M. René BEAUMONT, président délégué pour Djibouti, se sont entretenus avec M. ILYAS MOUSSA DAWALEH, Ministre de l'Économie et des Finances de Djibouti ; M. HASSAN ISSA SULTAN, Inspecteur général d’État ; Son Excellence M. Rachad FARAH, Ambassadeur de Djibouti en France et M. Philippe MAZE-CENSIER, executive director, APCO Worldwide.
De cet entretien il ressort que :
- la création d’un Etat du Soudan du Sud et l’essor de l’Ethiopie ouvrent de larges perspectives de développement économique à la République de Djibouti, seul Etat francophone de la région, qui présente en outre l’avantage d’offrir un débouché stratégique sur le Golfe d’Aden. Plusieurs chantiers de grande ampleur sont en cours dans le domaine de l’hydro-électricité, des énergies vertes (géothermie, éoliennes, à l’horizon 2020), du chemin de fer (dans les mois à venir). Un accord tripartite entre le Soudan du Sud, l’Ethiopie et Djibouti a été mis en place prévoyant un comité de coordination économique pour la réalisation des grands projets d’infrastructures routières, de chemin de fer, de câbles optiques, etc. Par ailleurs, on observe une reprise économique en Somalie.
L’objectif est également de créer à partir de Djibouti une voie alternative à celle qui serait envisagée par le Kénya pour un pipe-line. Or la société Total dispose d’un bloc stratégique (118.000 km2) au nord du Soudan du Sud à proximité de la frontière éthiopienne. Il conviendrait donc de faciliter l’établissement de contacts entre le Gouvernement djiboutien et la société française de pétrole. MM DUVERNOIS et BEAUMONT ont proposé de rencontrer très prochainement les dirigeants de Total concernés.
La République de Djibouti a également engagé un vaste projet en faveur de la formation professionnelle dans le domaine des transports logistique et de la mécanique notamment. Le ministre a regretté que les universités françaises proposent encore trop souvent des formations trop académiques, mal adaptées aux métiers concernés. Il a signalé l’engagement des entreprises chinoises dans ce domaine, tel que l’opérateur de Télécom Weiwei qui finance une cinquantaine de Bourses d’étude. M. Louis DUVERNOIS a fait valoir l’excellence des formations plus courtes et techniques telles que les BTS et les IUT, qui pourraient facilement s’exporter.
Afin de favoriser la contribution de la France aux projets régionaux de la République de Djibouti, de l’Ethiopie et du Soudan, plusieurs idées ont été avancées :
- et d’abord celle de relancer un Forum d’affaires régional, réunissant des entrepreneurs français, djiboutiens, éthiopiens et soudanais, sur le modèle de celui qui avait été organisé au Sénat en mars 2006 à Paris ;
- ensuite, la rédaction d’une tribune libre dans la presse nationale annonçant le Forum et visant à souligner l’importance pour la France et pour les pays de l’Union européenne en général, de s’impliquer dans la région la Corne de l’Afrique a également été mentionnée comme un élément de nature à favoriser le développement des investissements français et européens dans la région ;
- l’organisation d’une série de rencontres à Paris et en province lors d’une prochaine visite du ministre des finances a été envisagée à l’automne prochain ou au début de l’année 2013.
- enfin, le groupe d’amitié a confirmé son projet de déplacement dans la région à la fin de 2012 et plus vraisemblablement au début de 2013.
Autre sujet de préoccupation : l’avenir de l’Hôpital Bouffard. M. Louis DUVERNOIS et M. René BEAUMONT ont redit leur souhait que la France, avec le soutien de l’Agence Française de Développement et l’apport de crédits européens et autres, puisse maintenir l’activité de l’hôpital afin qu’il soit en mesure d’offrir des soins de qualité. Son Excellence M. Rachad FARAH s’est dit préoccupé par le sort qui pourrait être réservé à l’hôpital, rappelant qu’il couvre une large zone sanitaire, au-delà de Djibouti, pour les pays voisins. Son existence est précieuse en particulier pour les militaires et leurs familles présents dans la région.
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- Anne-Laure SAINT-DIZIER
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