En 1921, Lénine instaure une célébration officielle du 8 mars en hommage aux ouvrières révoltées de 1917. La Chine adopte la même disposition en 1924 et les pays de l'Est suivent en 1946. En mars 1948, à l'appel du parti communiste, 100 000 femmes défilent à Paris. Dans les pays du bloc soviétique, la fête revêt une solennité particulière. Sans que le jour soit chômé, l'ambiance dans les entreprises est particulièrement chaleureuse à l'égard des ouvrières, qui reçoivent des cadeaux. Cependant le 8 mars mobilise moins les femmes pour leurs droits propres que pour la promotion du communisme. C'est l'occasion pour le parti d'adresser aux femmes des messages spécifiques.

Au début des années cinquante, en pleine guerre froide, les communistes, notamment français, jugent que l'ancrage exclusivement socialiste de la fête risque de nuire à sa diffusion. Dans le même temps, ils craignent la concurrence d'un féminisme détaché de la cause ouvrière. C'est alors que se forge le mythe d'une grève d'ouvrières américaines sévèrement réprimée, le 8 mars 1857. Ces faits sont relatés pour la première fois dans l'Humanité en 1955. Cette origine américaine, spontanée mais néanmoins ouvrière, connut un grand succès. Son inexistence a été démontrée en 1982.

Une fête universelle