Le mercredi 6 octobre 2021, MM. Cédric PERRIN (Les Républicains – Territoire de Belfort), président du groupe d’amitié France-Pays de la Corne de l’Afrique, Olivier CIGOLOTTI (Union Centriste – Haute-Loire), président délégué pour Djibouti, Hugues SAURY (Les Républicains – Loiret), président délégué pour le Soudan, Michel CANÉVET (Union Centriste – Finistère) et Mme Vivette LOPEZ (Les Républicains – Gard) se sont entretenus avec MM. Ali Ismaël HASSAN, Représentant du Somaliland en France, Christian FRÉMAUX et Joël BROQUET, sur la situation au Somaliland.


Le Somaliland, territoire d’à peine 4 millions d’habitants, des Issas pour l’essentiel, correspondant à l’ancienne Somalie britannique, a fait sécession du reste de la Somalie en 1991, à la suite du renversement du régime de Siad BARRÉ. Son indépendance n’est toutefois pas reconnue par la communauté internationale, mais certains pays affichent leur soutien à une telle reconnaissance, Taïwan et Dubaï par exemple, ou, à tout le moins, au statu quo territorial, telle que l’Éthiopie. La Somalie revendique ce territoire comme partie intégrante de sa fédération. Le Somaliland se mobilise auprès de l’Union africaine et fait appel à des juristes spécialistes du droit international à la fois pour étudier le tracé de ses « frontières » et les voies et moyens de sa reconnaissance internationale, faisant observer que certains territoires ont, dans le passé, été admis au sein de certaines agences de l’ONU sans être reconnus de jure, par exemple l’Autorité palestinienne à l’UNESCO. Toutefois, force est de constater que la « Constitution » du Somaliland, adoptée en 2000, ne facilite pas cette reconnaissance en ce qu’elle est basée sur la charia.

En réponse à une question de M. Cédric PERRIN, président, M. Ali Ismaël HASSAN a indiqué que l’aide humanitaire destinée au Somaliland transite essentiellement par Djibouti et par les agences de l’ONU. Pour lutter contre la pandémie de Covid-19, la France a envoyé du matériel de protection ayant transité par Nairobi et Mogadiscio.

Le Représentant du Somaliland a insisté sur le caractère démocratique des élections qui y sont organisées. Ainsi des élections municipales et législatives ont-elles été tenues le 31 mai dernier, qui ont vu l’opposition au président de la République, Muse Bihi ABDI, remporter cinq municipalités, tandis qu’à la Chambre des représentants, le parti présidentiel a dû céder la place à une coalition formée par les deux partis d’opposition. Par ailleurs, le Somaliland ne connaît pas de problèmes de sécurité, même si la situation reste fragile à la « frontière » avec le Puntland.

Des actions de coopération entre le Somaliland et la France seraient possibles en matière culturelle – rappelons que c’est sur le territoire du Somaliland que Rimbaud a débarqué dans la Corne de l’Afrique. Mme Edna Adan ISMAIL, la veuve du premier président de la République somalilandais, a développé un centre francophone dans la « capitale », Hargeysa. Une bibliothèque française a également été créée au sein de l’université de Borama. Surtout, les fouilles archéologiques ayant permis de découvrir, sous direction française, des peintures rupestres à Laas Geel, qui ont ensuite été cartographiées par une équipe de l’université Paul-Valéry de Montpellier, auraient sans doute intérêt à reprendre. D’autant plus que ces peintures constituent désormais une attraction touristique en développement. Par ailleurs, la structuration de l’industrie de la pêche du Somaliland pourrait également bénéficier de conseils d’entreprises françaises. Le ministre somalilandais de la pêche pourrait se rendre prochainement en France pour en discuter.

Enfin, M. Ali Ismaël HASSAN  a indiqué que des élections présidentielles et sénatoriales se tiendraient au Somaliland en 2022. Il a conclu en évoquant l’éventualité d’un déplacement d’une délégation du groupe d’amitié dans son territoire.

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