En décembre 2017, à l’instigation de la Slovénie, l’Organisation des Nations unies (ONU) a proclamé le 20 mai « Journée mondiale des abeilles ». Pour la deuxième année consécutive (cf. compte rendu de la rencontre 2018), le groupe d’amitié France-Slovénie s’est associé à l’ambassade de Slovénie pour marquer cet événement dédié à l’apiculture et, plus largement, à la défense des insectes pollinisateurs.

Le 19 juin 2019, Mme Colette Mélot, présidente du groupe interparlementaire d’amitié France-Slovénie, Mme Marie-Thérèse Bruguière et MM. Claude Kern, Cyril Pellevat et Dany Wattebled, membres, ont ainsi reçu une délégation de l’ambassade de Slovénie conduite par M. Andrej Slapnicar, ambassadeur, deux représentants de l’Union nationale de l’apiculture française (UNAF), MM. Dominique Cena, administrateur et porte-parole, et Sylvain Halftermayer, coordinateur, ainsi que M. Thierry Duroselle, président de la Société centrale d’apiculture (SCA).

Les apiculteurs ont dressé le tableau de la situation des abeilles, frappées par une mortalité massive due principalement, par ordre décroissant d’importance, aux pesticides, à l’insuffisante rotation et diversité des cultures, aux maladies et parasites, et enfin à la colonisation de l’ensemble du territoire français par le frelon asiatique en une quinzaine d’années. S’y ajoutent ponctuellement, comme en 2019, les symptômes du dérèglement climatique.

Cette réduction du nombre d’abeilles entraîne une chute de la production de miel en France comme en Slovénie, compensée par les deux pays en recourant de manière croissante à l’importation, la consommation n’y étant plus couverte qu’à hauteur de 25 à 30 % par la production nationale. Exposés à une concurrence internationale contre laquelle l’absence de transparence sur la provenance des miels, notamment, leur donne peu de moyens d’action, les apiculteurs professionnels – environ 60 000 en France – sont confrontés à des baisses de revenus très sensibles.

Or, qu’ils soient amateurs ou professionnels, les apiculteurs fournissent un service d’intérêt collectif sur l’ensemble du territoire national : leurs ruches soutiennent la pollinisation, et donc la biodiversité. Par ailleurs, le miel et l’apiculture, auxquels beaucoup de citoyens sont très attachés, sont porteurs de lien social, comme l’illustre le succès d’initiatives prises par des associations ou des collectivités locales afin d’œuvrer à la sensibilisation des populations : animations dans les établissements scolaires, développement de ruchers écoles, etc. La ruche représente ainsi souvent une porte d’entrée vers l’observation de la nature et les problématiques environnementales.

Plusieurs pistes d’action ont été évoquées, tant par les Sénateurs que par les représentants de l’UNAF et de la SCA : meilleure formation au sujet de la pollinisation et de la protection des pollinisateurs dans les lycées agricoles ; développement de la vente directe des produits de l’apiculture, y compris auprès des acheteurs publics, et soutien aux circuits courts ; prise en compte, notamment au plan fiscal, des externalités positives de l’apiculture ; mobilisation pour de nouvelles interdictions de produits phytosanitaires par l’Union européenne, etc.

Les participants sont convenus de se réunir à nouveau pour la prochaine journée mondiale de l’abeille, en 2020.

Mme Colette Mélot, présidente du groupe d’amitié France-Slovénie du Sénat,
et M. Andrej Slapnicar, ambassadeur de Slovénie en France

Contact(s)