HAUSSONVILLE Charles-Louis-Bernard, comte d'Haussonville

Pair de France

HAUSSONVILLE (CHARLES-LOUIS-BERNARD DE CLÉRON, COMTE D'), pair de France, né à Paris le 1^er novembre 1770, mort à Gurcy-le-Châtel (Seine-et-Marne) le 1^er novembre 1846, « fils de très haut et très puissant seigneur Joseph-Louis-Bernard de Cléron, comte d'Haussonville, baron de Bazarne, seigneur de Gurcy, Doubilly et autres lieux, maréchal des camps des armées du roi, et de très haute et très puissante dame Antoinette-Marie de Régnier de Guerchy, son épouse, » servit d'abord au régiment du roi. Son père s'était montré, à la Révolution, partisan des idées nouvelles, ce qui ne l'empêcha pas de donner trois cents louis à son fils en lui ordonnant de rejoindre l'armée des princes: « A votre âge, lui dit il, il faut faire ce que font les jeunes gens de sa génération. » Le jeune d'Haussonville émigra donc en 1792, servit à l'armée des princes, et revint en France à l'époque du consulat. Devenu colonel d'état-major et chambellan de l'empereur, après s'être distingué durant les campagnes de Prusse et de Pologne, il fut créé comte de l'Empire le 27 septembre 1810. Son adhésion au retour des Bourbons lui valut, à la seconde Restauration, un siège à la Chambre des pairs (17 août 1815). Il vota constamment avec les défenseurs de la monarchie constitutionnelle, se prononça pour la mort dans le procès du maréchal Ney, et, aux journées de juillet, tenta en vain de sauver la couronne du duc de Bordeaux. Le 2 août 1830, il adressa à Louis-Philippe une lettre pressante, l'engageant à conserver intacte la couronne à Henri V : « C'est une superbe tâche, écrivait-il, si grande et si difficile qui vous est réservée, Monseigneur. Déjà un de vos ancêtres, en protégeant Louis XV, vous a légué un bel exemple qu'il vous est donné de surpasser. » Sa voix ne fut pas entendue, mais M. d'Haussonville n'en garda pas rancune au nouveau roi; il prêta serment comme pair, et siégea à la Chambre haute jusqu'à sa mort.