MATHIEU DE LA REDORTE David-Maurice-Joseph, comte Maurice Mathieu

Pair de France

MATHIEU DE LA REDORTE (DAVID-MAURICE-JOSEPH, COMTE), pair de France, né à Saint-Affrique (Aveyron) le 20 février 1768, mort à Paris le 1^er mars 1833, descendant d'une famille protestante du Rouergue, entra, en 1783, comme cadet dans le régiment suisse de Meuron, devint ensuite sous-lieutenant dans le régiment de Luxembourg, et fut envoyé aux Indes, où il resta jusqu'à la Révolution. En 1789, de retour en France, il fut promu lieutenant au Royal-Dragons, et, en 1790, capitaine au corps. Attaché alors à l'armée du Rhin, il participa aux campagnes de 1792 à 1796. Adjudant-général cette dernière année, et versé à l'état-major de Macdonald, il suivit le général en Hollande, puis à l'armée de Sambre-et-Meuse, alla ensuite en Italie où il se distingua particulièrement dans les expéditions de Rome et de Naples, d'abord à la prise de Terracine, à la suite de laquelle il fut nommé général de brigade, puis a la victoire d'Ottricoli, qui décida de la retraite de l'armée napolitaine; il fut nommé peu de temps après, à la fin de 1799, général de division. Appelé au commandement de la 11^e division militaire (Bordeaux), il fut fait grand-officier de la Légion d'honneur (19 frimaire an XII), fit la campagne de 1805 à la tête d'une des divisions du corps d'armée d'Augereau, et celles de Prusse et de Pologne, en 1806 et en 1807, où il fut plusieurs fois cité à l'ordre du jour de l'armée. Au moment de la guerre d'Espagne, il fut attaché au corps de Moncey, se signala à Tudela, où il enfonça le centre des troupes espagnoles et décida la victoire, prit part à la poursuite de Castanos, le battit de nouveau à Alacuha, puis passa sous les ordres de Ney qui le nomma gouverneur commandant de Barcelone. Créé comte de l'Empire le 26 avril 1810, il secourut, en 1812, le fort de Belaguer, et fit lever le siège de Tarragone, reçut, le 3 avril 1813, la grand'croix de l'ordre de la Réunion, et rentra en France, en 1814, avec les débris de son armée, tenant toujours tête à l'ennemi. Lors des Cent-Jours, il eut le commandement de la 10^e division militaire ; après le retour de Gand, il se retira dans ses terres d'Houdowe. Il ne reprit du service qu'en 1817, fut nommé à cette époque commandant de la 18^e division militaire à Lyon, obtint, la même année, le droit de joindre à son nom celui de la Redorte, et fut nommé pair de France le 5 mars 1819, et grand'croix de la Légion d'honneur le 20 août 1820. Mis en disponibilité en 1823, il fut admis à la retraite, comme lieutenant-général, le 26 juin 1831, et mourut peu d'années après. Il avait épousé Mlle Clary, belle-soeur du roi Joseph Bonaparte.