LAITY François-Armand-Rupert

avant 1889

LAITY (FRANÇOIS-ARMAND-RUPERT), sénateur du Second Empire, né à Lorient (Morbihan) le 13 juillet 1812, mort à Paris¹ le 8 septembre 1889, fut élève de l'École polytechnique, puis de l'École d'application de l'artillerie et du génie à Metz. Il en sortit avec le grade de lieutenant en second dans le bataillon des pontonniers de Strasbourg. Il se trouvait en garnison dans cette ville lorsque le prince Louis-Napoléon Bonaparte tenta de soulever la garnison contre le gouvernement de Louis-Philippe (1836). Le lieutenant Laity, qui avait adopté avec enthousiasme la cause du neveu de Napoléon 1^er, parvint à entraîner son bataillon de pontonniers (30 novembre); mais il fut arrêté presque aussitôt avec les chefs de cette échauffourée. Traduit comme ses complices devant la cour d'assises de Strasbourg, pendant que Louis-Napoléon était rendu à la liberté et envoyé en Amérique, M. Laity obtint un acquittement et donna sa démission d'officier en 1837. Une brochure qu'il publia peu après sur l'affaire à laquelle il venait de prendre part: Relation historique des événements du 30 octobre 1836 (Strasbourg, 1838), amena de nouveau son arrestation, et lui valut, devant la Cour des pairs, une condamnation à 10.000 francs d'amende et à cinq ans de prison. Après l'élection présidentielle du 10 décembre 1848, M. Laity reprit du service dans l'armée, devint capitaine, officier d'ordonnance du Prince-président, et donna sa démission en 1852 pour entrer dans l'administration. Préfet des Basses-Pyrénées en 1854, il fut appelé, le 12 août 1857, à siéger au Sénat impérial. Il y soutint de ses votes le gouvernement de Napoléon III jusqu'à la révolution de 1870, qui le rendit à la vie privée Grand officier de la Légion d'honneur du 6 août 1860.

¹ Léonce de Brotonne, Les sénateurs du Consulat et de l'Empire. Tableau historique des Pairs de France (1789, 1814-1848). Les sénateurs du Second Empire. Paris, E. Charavay, 1895, p. 299 : décédé à Bagnères-de-Bigorre (Hautes-Pyrénées).

Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Robert et Cougny (1889)