Les six audiences suivantes sont consacrées à l'interrogatoire au fond des accusés. Buffet  réfute tout lien avec les coaccusés nationalistes et antisémites sauf « celui de la défense de notre admirable armée des outrages dont on l'abreuve ». Cette allusion à l'affaire Dreyfus provoque un certain remous sur les bancs sénatoriaux. Le Président Fallières Après l'audition des accusés royalistes, Déroulède se lève et déclare qu'on a fait asseoir ces derniers à ses côtés dans l'unique intention de le compromettre, alors que la cause de la Ligue des patriotes est absolument distincte de la leur. Puis, s'enflammant contre le régime parlementaire de 1875, il conteste l'élection d'Emile Loubet à la tête de l'Etat : « A présidence indigne, présidence troublée ! » lance-t-il, provoquant un tumulte général. La Haute Cour se réunit en comité secret et délibère plusieurs heures avant de condamner Déroulède à trois mois de prison pour outrage au Président de la République.
L'audition des accusés se termine avec l'antisémite Cailly qui distrait les sénateurs par sa faconde et déclenche même l'hilarité générale à plusieurs reprises.

Interminable, le procès se poursuit par l'audition des témoins de la défense et ceux de l'accusation au cours des 26 audiences suivantes. Selon Léon Prieur « La Haute Cour est transformée en « pétaudière » où sénateurs, accusés, président, procureur, tout le monde parle à la fois et si fort que les témoins seuls ne parviennent pas à se faire entendre. »

De plus en plus, les sénateurs-juges, lassés, quittent l'hémicycle après avoir fait enregistrer leur présence. La défense demande que soient écartés de la suite des débats les sénateurs absents. La requête est rejetée. Cailly est exclu de deux audiences pour avoir protesté un peu trop violemment. L'accusé Barillier est condamné à un mois de prison pour avoir crié « c'est honteux ! » lors de l'expulsion d'une vieille dame. L'avocat de Guérin, mécontent d'une décision de la Haute Cour, abandonne la défense de son client ; un autre avocat est frappé d'une peine de trois mois de suspension d'exercice de sa profession pour avoir dit « Monsieur le Président, je ne parlerai que quand je n'entendrai plus les hurlements des sénateurs ».