ROYAUME-UNI



Le Royaume-Uni ne possède pas de législation générale limitant la durée globale du travail ou son aménagement. Il n'y a pas en effet de durée légale du travail. Celle-ci, variant généralement de 35 à 40 heures sur 5 jours selon le secteur concerné, est régie par les dispositions des conventions collectives applicables. Il en est de même du nombre maximum et de la rémunération des heures supplémentaires.

Cette absence de textes, législatifs ou réglementaires, associée au nombre élevé d'heures supplémentaires, explique notamment le fait que le gouvernement britannique a saisi la Cour de Justice afin qu'elle annule la directive 93/104 sur l'aménagement du temps de travail.

JAPON



Depuis 1987, une politique de réduction du temps de travail a été engagée. Elle s'est déroulée en plusieurs étapes qui ont permis un abaissement de la durée hebdomadaire de 48 à 46 heures au 1er avril 1988 et de 46 à 44 heures au 1er avril 1993.

En juillet 1992, le gouvernement a adopté un programme quinquennal de réduction de la durée du travail avec comme objectif une baisse de la durée maximale annuelle du travail à 1 800 heures avant la fin de l'année fiscale 1996 (31 mars 1997), alors qu'en 1987, celle-ci atteignait 2 100 heures.

La loi n° 79 du 1er juillet 1993 a donc modifié la loi sur les normes de travail et a notamment permis :

- de réduire de 44 à 40 heures la durée légale hebdomadaire ;

- d'augmenter le sursalaire des heures supplémentaires et du travail les jours de congé au-delà des 25 % précédemment en vigueur ;

- d'étendre de 3 mois à 1 an la période d'étalement des horaires flexibles du travail.

I - LA DUREE LEGALE DU TRAVAIL

Aux termes de l'article 32 de la loi sur les normes de travail, la durée hebdomadaire de travail ne peut excéder 40 heures, la durée maximale journalière étant fixée à 8 heures. Plusieurs dérogations à ces règles ont cependant été prévues.

Il s'agit tout d'abord de dispositions transitoires permettant aux petites entreprises ou à celles dont l'activité est précaire de fixer une durée hebdomadaire de travail de 44 heures jusqu'en avril 1997.

Par ailleurs, la loi a prévu plusieurs autres dérogations, encourageant les formules souples d'aménagement du temps de travail. Celles-ci supposent le calcul de la moyenne des heures travaillées.

1) La moyenne mensuelle

Lorsque les durées quotidienne et hebdomadaire du travail sont définies dans le règlement de travail, et à condition que la durée moyenne hebdomadaire de travail sur une période maximale d'un mois soit inférieure à 40 heures, il est possible d'effectuer certains jours ou certaines semaines des heures en sus de la durée normale.

2) Les horaires mobiles

Lorsqu'un accord a été conclu entre l'employeur et un syndicat majoritaire ( 1( * ) ) et que le règlement de travail précise que les heures de début et de fin de journée de travail sont laissées à l'initiative du salarié, ce dernier pourra travailler plus de 40 heures par semaine ou plus de 8 heures par jour, si la durée moyenne hebdomadaire de travail sur une période maximale d'un mois n'excède pas 40 heures.

3) La moyenne annuelle

Un accord écrit entre l'employeur et un syndicat majoritaire (1( * )) doit définir la durée quotidienne et hebdomadaire du travail dans la limite d'une moyenne de 40 heures par semaine.

Dans ce cas, il est possible d'effectuer certains jours ou certaines semaines des heures en sus de la durée normale du travail dans les limites :

- de 10 heures par jour et 52 heures par semaine lorsque l'accord est établi sur une période de référence maximale de 3 mois ;

- de 9 heures par jour et 48 heures par semaine lorsque la période de référence est supérieure à 3 mois.

En outre, les commerces de détail, les hôtels et restaurants employant moins de 30 personnes, dont l'activité est souvent sujette à de larges fluctuations non prévisibles, peuvent allonger la journée de travail à 10 heures si un accord a été signé au sein de l'entreprise.

II - LA LIMITATION APPORTEE AUX HEURES SUPPLEMENTAIRES

1) La définition des heures supplémentaires

Il s'agit de toute heure effectuée au-delà de la durée légale du travail, qu'il s'agisse de la durée générale de 40 heures par semaine ou 8 heures par jour, ou de celle résultant de dispositions dérogatoires.

2) La limitation des heures supplémentaires

La seule limite légale apportée au nombre d'heures supplémentaires concerne les travaux en sous-sol et d'autres travaux réputés dangereux pour la santé, dont la liste a été établie par ordonnance, pour lesquels la loi fixe un maximum de 2 heures par jour.

En dehors de ces cas particuliers, l'article 36 de la loi sur les normes de travail autorise l'employeur à demander à son personnel d'effectuer des heures supplémentaires, dès lors qu'il a conclu un accord général avec un syndicat majoritaire (2( * )) et l'a soumis à l'inspection du travail.

Toutefois, l'accord général doit respecter certaines formes, et notamment stipuler :

- les raisons concrètes pouvant donner lieu à des heures supplémentaires ;

- les différentes tâches pouvant être demandées ;

- le nombre d'employés concernés;

- les heures de la journée et la période pendant lesquelles les employés peuvent être amenés à effectuer des heures supplémentaires.

Le ministère du travail a élaboré des directives afin d'encadrer ce type d'accord. Les dernières directives, qui sont applicables depuis le 1er janvier 1993, limitent le nombre d'heures supplémentaires hebdomadaire, mensuel et annuel, respectivement à 15, 45 et 360 heures.

Même si les directives n'ont pas force de loi, la majorité des entreprises s'y conforme.

III - LA COMPENSATION DES HEURES SUPPLEMENTAIRES

La loi ayant fixé plusieurs formules de flexibilité dans l'aménagement du temps de travail, la compensation des heures supplémentaires est uniquement financière. Elle prend la forme d'un supplément de salaire variant entre 25 % et 50 % de l'heure normale.

Les heures supplémentaires effectuées un jour de congé doivent être au minimum majorées de 35 %.

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