C. LA SIDÉRURGIE : UN MARCHÉ DE PLUS EN PLUS MONDIAL, EN VOIE DE CONCENTRATION

La sidérurgie française, marquée par la privatisation d'Usinor en 1995 et par un désengagement total de l'Etat en 1997, avec la vente des dernières actions détenues, se situe sur un marché, celui de l'acier, dont la globalisation s'est sensiblement accélérée depuis le début des années 1990. La demande est fortement liée à la conjoncture mondiale. La crise asiatique intervenue en 1998 avait ainsi provoqué une baisse de la production mondiale d'acier brut de 2,7 %. Ses effets ont commencé à s'estomper en 1999 et la production mondiale a augmenté de 1,4 %, à 788 millions de tonnes. L'évolution de la production mondiale selon la zone géographique a été la suivante :

- le groupe des pays industrialisés a été confronté à un repli de sa production de l'ordre de 1,6 %, principalement du fait de l'Union Européenne (-2,9 %) et des autres pays d'Europe. Pour l'ensemble de l'OCDE, le recul de la production a été de 1,1 %. Les Etats-Unis étaient en repli de 1,4 % et le Japon faisait à peine mieux qu'en 1998 (+0,7 %) ;

- un examen plus précis de la zone de l'Union Européenne révèle des différences notables. Parmi les quatre premiers européens (Allemagne, Italie, France, Royaume-Uni) seule la France est parvenue à confirmer ses résultats de 1998, avec une progression de 0,4 %, à hauteur de 20,4 millions de tonnes . Les trois autres pays ont connu une baisse de leur production, la plus forte concernant le Royaume-Uni avec -6,0 %;

- les pays d'Asie , hors Japon, ont connu une nette reprise avec une croissance de la production de 4,9 % à 214 millions de tonnes. La Chine conserve en 1999 son rang de premier producteur mondial , avec 124 millions de tonnes, en hausse de 8,0 % par rapport à 1998. Notons que la Corée a retrouvé la croissance (+2,9 % en 1999 contre -6,2 % en 1998) ;

- la production de la CEI a connu une forte progression avec une hausse de 15,7 %, à 85 millions de tonnes. La Russie, en particulier, a enregistré une croissance de sa production de 17,5 %. En revanche, les PECO 3 ( * ) ont vu leur production baisser de 13,9 %.

En France, le principal opérateur demeure USINOR, qui réalise 90 % environ de l'activité du secteur. En tonnage, compte tenu de la fusion avec le Belge Cockerill Sambre, effective depuis février 1999, USINOR se situe au troisième rang mondial après le Japonais NIPPON STEEL et le Coréen POSCO. Cependant, compte tenu de la technicité de ses produits à haute valeur ajoutée, USINOR se maintient au second rang mondial par le chiffre d'affaires (89,5 millions de francs en 1999).

L'activité du secteur étant liée à l'activité économique en général, les derniers bilans des sociétés au premier trimestre 2000 montrent des résultats globalement satisfaisants. Depuis le début de l'année, la conjoncture est marquée par une demande très forte, que les sidérurgistes ont parfois du mal à satisfaire. Les prix, en particulier, se sont redressés sur le premier semestre de l'année, effectuant un net rattrapage après l'effondrement qu'ils avaient connu à la fin de l'année 1998 et au début de l'année 1999, sous l'effet de la crise asiatique.

Les mouvements de concentration du secteur observés en 1999 pourraient n'être que les prémisses d'une évolution qui pourrait s'accélérer au niveau mondial dans les années à venir. Aujourd'hui, le premier mondial, le Coréen POSCO, réalise en effet moins de 4 % du total de la production mondiale d'acier, les dix premiers 25 % et les vingt premiers 37 %. Ces chiffres sont loin d'atteindre ceux de certains secteurs clients ou concurrents tels que l'automobile, l'emballage, la chimie ou l'aluminium.

* 3 Pays d'Europe centrale et orientale

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