2. Des niveaux de revenu qui restent très disparates

Les comparaisons interdépartementales sur la base du niveau moyen de résultat agricole par actif permettent de relativiser les évolutions récentes.

Bien que les départements d'élevage aient parfois connu de fortes hausses de leur résultat sur 2000 et 2001, ils restent parmi ceux qui dégagent les résultats les moins élevés .

Ainsi, sur la période 1990 à 1992, le résultat par actif des départements d'élevage extensif du Massif Central était en moyenne inférieur de 40 % à la moyenne nationale et celui de l'élevage laitier de la même zone géographique de 50 %. Grâce à des évolutions favorables de leur résultat durant la décennie, ainsi qu'en 2000 et 2001 pour l'élevage laitier, cet écart s'est réduit à respectivement 30 % et 45 %.

En élevage laitier de l'Est et de l'Ouest, les progressions sont beaucoup moins marquées. Pour l'Ouest, le résultat reste inférieur de 15 % en moyenne, mais recouvre des disparités, la position relative s'étant dégradée pour l'Orne et le Calvados, tandis qu'elle progresserait dans les autres départements. Dans l'Est, le mouvement est plus global mais reste modeste, puisqu'on passe d'un écart de 26 % à environ 20 % sur la fin de période.

Enfin, malgré un fort redressement des résultats sur 2000 et 2001, la position des départements d'élevage hors sol de l'Ouest est légèrement en deçà de celle du début des années 1990, avec un résultat inférieur de 5 % en moyenne. L'écart est toutefois resté négatif de plus de 10 % dans les Côtes-d'Armor et le Morbihan, et seul le Finistère améliore sa position en passant d'un résultat proche de la moyenne en début de période à un résultat supérieur de 10 % en fin de période grâce à la forte croissance de l'année 2001.

Les départements de cultures maraîchères et fruitières ou associant polyculture et élevage connaissent des résultats de niveau équivalent à ceux des départements d'élevage avec, en moyenne, un résultat inférieur de 40 % au résultat national. Dans le Sud-Est, le résultat est largement supérieur à la moyenne nationale dans le Var et le Vaucluse, où la viticulture est importante, et dans les Bouches-du-Rhône où les productions légumières et fruitières sont prédominantes. Dans le Sud-Ouest, les Landes et le Gers ont un niveau de résultat plus proche de la moyenne nationale. Cependant la position des Landes s'est dégradée, tandis que, dans le Gers, le résultat est devenu supérieur au résultat moyen en fin de période.

A l'inverse, les départements de grandes cultures et de viticulture sont ceux qui engendrent les niveaux de résultat les plus élevés sur toute la décennie . C'est surtout le cas pour ceux associant ces deux types de cultures puisque leur résultat moyen est supérieur de 80 % à celui de l'ensemble des départements, contre 20 % pour les départements de forte spécialisation viticole. Ces moyennes cachent cependant de très fortes disparités puisque seuls la Marne, la Gironde et la Côte-d'Or ont des niveaux de résultats très largement supérieurs à la moyenne nationale tant en début qu'en fin de période. L'écart à la moyenne se réduit en fin de période pour la Marne et la Gironde, mais augmente pour le Rhône moins touché par les crises viticoles. Mais à l'exception du Gard, le résultat de plusieurs départements viticoles du Sud reste inférieur à la moyenne nationale. Il le devient en fin de période pour les Charentes qui passent d'un écart positif de 20 % à un résultat inférieur de 10 %.

A côté des grands départements viticoles, c'est dans les départements de grandes cultures du Bassin parisien et du Nord que l'on observe les plus forts niveaux de revenus . Ainsi, en Ile-de-France, le résultat agricole par actif représentait presque le double de la moyenne nationale au début des années 90 et reste supérieur de 40 % sur les trois dernières années.

En Picardie et dans le Nord, l'écart au résultat national est moins important, mais il s'est agrandi depuis le début de la décennie passant respectivement de 30 % à 40 % et de 6 % à 30 %. En région Centre, la situation est plus mitigée, les résultats sont de 10 % à 50 % plus élevés que la moyenne nationale, sauf pour l'Indre et le Loir-et-Cher. Dans les départements de grandes cultures et d'élevage du Nord-Est, le résultat est supérieur de plus de 10 % à la moyenne nationale en début de période, sauf pour la Moselle et la Haute-Marne où il est plus proche des niveaux observés en élevage.

Les niveaux de résultats des départements d'Outre-mer restent en deçà du résultat moyen des départements métropolitains, avec un écart de l'ordre de 40 % . Ce niveau moyen change peu entre le début et la fin de la période 1990-2001. La position relative de la Guadeloupe s'est améliorée, passant d'un écart de 50 % à 40 % car, sauf en 1992 et 1995, le résultat a augmenté. A l'inverse l'écart se creuse particulièrement pour la Guyane où le résultat a été en baisse pratiquement une année sur deux. Inférieur de seulement 10 % au résultat moyen métropolitain au début des années 1990, la différence s'agrandit pour atteindre 45 % en fin de période. Pour la Martinique, l'écart reste de l'ordre de 40 % et il est un peu moins fort pour la Réunion avec 30 %. Dans les deux cas, il se creuse légèrement en fin de période.

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