A. LA DÉCENTRALISATION DU FINANCEMENT DES CONTRATS D'APPRENTISSAGE
1. Des prévisions réalistes
Ces dernières années, la croissance de l'apprentissage a été rapide : le nombre de contrats conclus a augmenté de 86 % dans la seconde moitié de la décennie 90. Depuis les lois de décentralisation, ce sont les régions qui sont majoritairement compétentes en la matière.
Les contrats d'apprentissage
Le
contrat d'apprentissage, d'une durée au moins égale à
celle du cycle de formation qui fait l'objet du contrat (un à
trois ans), est destiné aux jeunes de 16 à 25 ans
révolus ayant satisfait à l'obligation scolaire. Il peut aussi
bénéficier aux jeunes d'au moins 15 ans, s'ils justifient
avoir effectué la scolarité du premier cycle de l'enseignement
secondaire. Dans tous les cas, l'apprenti suit une formation
générale théorique et pratique en vue de l'obtention d'une
qualification professionnelle sanctionnée par un diplôme de
l'enseignement professionnel ou technologique du second degré ou du
supérieur, ou un ou plusieurs titres d'ingénieurs ou titres
homologués. Dans l'entreprise, le maître d'apprentissage contribue
à l'acquisition des compétences correspondant à la
qualification recherchée et au titre ou diplôme
préparé par l'apprenti.
Ces contrats ouvrent droit à une indemnité compensatrice
forfaitaire (qui n'est pas applicable au secteur public) composée d'une
indemnité au titre de soutien à l'embauche (914,69 euros) et
d'une indemnité de soutien à l'effort de formation
(1.524,49 euros ou 1.829,39 euros par an avec majorations possibles).
Toutefois, en application de l'article 131 de la loi de finances pour 1999
et de l'article 119 de la loi de finances pour 2001, l'aide à
l'embauche est désormais réservée aux seuls apprentis
titulaires d'un diplôme de niveau inférieur au niveau du
baccalauréat et employés dans les entreprises de vingt
salariés au plus.
Tous les employeurs, y compris les employeurs du secteur public non industriel
et commercial, peuvent conclure un contrat d'apprentissage sur la base d'une
déclaration en vue de la formation d'apprentis. Selon leur taille et
leur activité (artisans et employeurs de moins de
onze salariés, employeurs de plus de dix salariés), les
entreprises bénéficient de deux régimes différents
d'exonération de charges sociales. L'employeur s'engage à verser
un salaire et à assurer une formation au jeune qui s'oblige en retour
à travailler et à suivre la formation dispensée en centre
de formation d'apprentis. Ce salaire varie de 25 % du SMIC pour les 16-17
ans au cours de la première année de leur contrat, à
78 % du SMIC (ou du salaire minimum conventionnel correspondant à
l'emploi occupé s'il est plus favorable) pour les plus de 20 ans
à partir de la troisième année.
Les contrats d'apprentissage sont financés par une prime d'apprentissage
et bénéficient d'une exonération des cotisations sociales.
En 2004, les crédits consacrés, dans le budget de l'État,
à l'apprentissage devraient
diminuer de 31 %
par rapport
à l'année précédente, passant de 1,5 à
1
milliard d'euros. Mais cette diminution n'est qu'apparente.
Elle s'explique en grande partie par la
réduction des primes à
l'embauche (- 62,5 %)
, en raison du transfert aux régions,
d'ici 2006, de la charge des primes relatives à l'embauche et à
la formation des apprentis pour les contrats d'apprentissage conclus à
partir du 1
er
janvier 2003, soit 756 millions. Ainsi, en
2003, 46,5 millions ont été transférés et, en
2004, plus de 454 millions suivront, soit plus des deux tiers des
transferts prévus. Le reste de la dotation sera transféré
en 2005 et 2006.
Quant aux
exonérations de cotisations
sociales
qui restent
à la charge de l'État, elles baisseront de 3 % en 2004.
Cette baisse s'explique par la modification au 1
er
janvier 2004
de la base de calcul des cotisations sociales, au regard des gels
budgétaires annoncés.
Votre commission espère que la diminution des exonérations,
auxquelles les employeurs sont plus sensibles qu'ils ne le sont aux primes,
n'aura pas un impact négatif sur le développement de
l'apprentissage.
Evolution des crédits consacrés à l'apprentissage entre 2003 et 2004
(en millions d'euros)
Article |
Libellé |
LFI 2003 |
PLF 2003 |
43-70-77 |
Primes d'apprentissage |
715,74 |
265,41 |
43-70-12 |
Exonérations de cotisations sociales |
814,52 |
791,34 |
|
Total |
1.530,26 |
1.056,75 |
Source : Ministère des affaires sociales, du travail et de la solidarité
C'est la raison pour laquelle le Gouvernement prévoit une baisse du nombre de contrats d'apprentissage de 2 % en 2004, par rapport aux prévisions 2003. Mais si l'on tient compte des réalisations effectives de cette année, qui ont été en réalité inférieures aux prévisions de la loi de finances pour 2003, le nombre de contrats prévus pour 2004 augmentera de 10 % .
Flux annuels d'entrées en contrats d'apprentissage
|
LFI 1997 |
LFI 1998 |
LFI 1999 |
LFI 2000 |
LFI 2001 |
LFI 2002 |
LFI 2003 |
Exécutions
|
PLF 2004 |
Nombre de contrats |
212.000 |
214.000 |
224.000 |
233.000 |
235.000 |
225.000 |
240.000 |
230.000 |
235.000 |
Evolution annuelle |
+ 6,9 % |
+ 1 % |
+4,5 % |
+ 4 % |
+ 1 % |
- 4,1 % |
+ 6,6 % |
- 2 % |
- 2% |
Source : Ministère des affaires sociales, du travail et de la solidarité