II. LA FORMATION EN ALTERNANCE AU CoeUR DE LA POLITIQUE DE L'EMPLOI EN 2004

Un million de personnes est aujourd'hui concerné par les formations en alternance, soit trois fois plus qu'il y a vingt-cinq ans.

Cette évolution s'explique, en partie, parce que :

- l'insertion professionnelle des jeunes auxquels une scolarité classique ne convient pas, comme celle des adultes désireux de réintégrer le marché du travail, nécessite d'individualiser les formations en fonction des candidats ;

- les évolutions démographiques commandent un développement rapide de la formation dans la mesure où il n'y a que 650.000 jeunes environ pour remplacer chaque année 850.000 personnes très qualifiées partant à la retraite.

C'est pourquoi, en 2002, les chiffres de l'alternance ont été bons. Selon une enquête de la DARES, les contrats en alternance sont les dispositifs qui enregistrent le taux d'insertion professionnelle le plus élevé. Vingt-sept mois après leur sortie du dispositif, environ 85 % des bénéficiaires d'un contrat de qualification ou d'apprentissage avaient un emploi , contre 72 % des bénéficiaires de contrats initiative-emploi (CIE) et moins de 60 % des bénéficiaires d'un contrat emploi solidarité (CES).

Taux d'insertion professionnelle des bénéficiaires des
contrats aidés en mars 2002

(en %)

 

Emploi

Emplois aidés

Chômage

Etudes ou formation

Inactivité

Contrat de qualification

84,2

3,3

7,8

2,6

2,1

Apprentissage

75,5

8,0

11,3

3,5

1,7

CES

33,9

24,8

29,3

4,8

7,2

CIE

70,9

1,0

18,9

1,2

8,0

Source : DARES

Dans un contexte de profonde réforme des contrats en alternance, les crédits diminuent de près de 27 %, pour s'élever à 1,44 milliard d'euros pour l'année 2004, contre 1,96 en 2003. Cette baisse n'est qu'apparente, puisqu'à structure constante, la dotation n'est réduite que de 2 %. En effet, il convient de prendre en compte :

- le transfert aux régions de la gestion des primes d'apprentissage ;

- l'achèvement de la suppression des crédits budgétaires relatifs aux exonérations spécifiques de cotisations sociales liées aux contrats de qualification adultes ;

- la réforme, à compter du 1 er janvier 2004, de la base forfaitaire de calcul des cotisations de sécurité sociale des apprentis.

La baisse apparente de 4 % des flux d'entrées en alternance, par rapport aux prévisions de la loi de finances initiale pour 2003, est également trompeuse. Certes, en 2003, le nombre d'entrées réalisées a été très inférieur aux prévisions initiales. Ce résultat décevant s'explique principalement par la conjoncture : lorsque celle-ci est mauvaise, les emplois en alternance sont, comme les autres emplois, peu dynamiques.

C'est sur ces réalisations que le Gouvernement s'est appuyé pour inscrire au budget 2004 une hausse de 10 % des flux d'entrées en alternance.

Nombre de contrats en alternance

 

LFI 2003

Exécution 2003

PLF 2004

PLF/LFI

PLF/ Exécution

Contrats d'apprentissage

240 000

230 000

235 000

- 2 %

2 %

Contrats de qualification

135 000

100 000

125 000

- 7%

25 %

Contrats de qualification adultes

14 000

10 000

13 000

- 7 %

30 %

Total

389 000

340 000

373 000

- 4 %

10 %

Source : Ministère des affaires sociales, du travail et de la solidarité

De plus, ces chiffres constituent de simples estimations, antérieures, qui plus est, à la réforme de la formation professionnelle décidée par les partenaires sociaux. Lors de son audition devant votre commission 5( * ) , le ministre s'est engagé à relever les dotations inscrites au budget pour 2004 si, sous l'effet de cette réforme, ou bien d'une amélioration rapide de la conjoncture, il constatait une progression plus rapide que prévu du nombre de contrats en alternance.

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