2. L'apprentissage en mutation

Le projet de loi relatif aux responsabilités locales , tel qu'adopté en première lecture par le Sénat 6( * ) , prévoit la modification du régime de l'indemnité compensatrice forfaitaire versée aux employeurs au titre des contrats d'apprentissage. Il est proposé de procéder à une unification de l'aide à l'embauche et de l'indemnité de formation qui composent la prime.

En outre, dans un objectif de simplification, les critères d'attribution de l'aide à l'embauche, qui varient pour l'instant en fonction de la taille de l'entreprise et du niveau de formation de l'apprenti, seraient supprimés.

Le projet de loi relatif à la formation professionnelle tout au long de la vie et au dialogue social prévoit également de nouvelles dispositions relatives à l'apprentissage, avec pour objectif de porter le nombre de contrats à 500.000 en 2007. Le « livre blanc » sur l'apprentissage présenté le 16 octobre dernier par M. Dutreil proposait les mesures suivantes :

* le quota réservé au financement de l'apprentissage pourrait passer de 40 à 50 % du montant de la taxe d'apprentissage afin de financer les coûts supplémentaires liés à l'augmentation du nombre d'apprentis ;

* la part de la taxe d'apprentissage versée par les entreprises au Trésor public serait versée intégralement au fonds national de péréquation de la taxe d'apprentissage, auquel il serait confié un véritable rôle de péréquation interrégionale pour compenser les déficits de trésorerie de certains centres de formation d'apprentis ;

* les conseils régionaux participeraient davantage aux décisions de répartition de la taxe non affectée par les entreprises ;

* les entreprises de moins de dix salariés accueillant des apprentis pourraient bénéficier d'une contrepartie financière à la dégradation de l'équilibre économique du contrat, sous forme de crédit d'impôt apprécié à partir du temps consacré par le maître d'apprentissage à la formation de l'apprenti. Le bénéfice de cette contribution, qui serait forfaitaire, serait ouvert en fonction de critères tels que la formation des nouveaux maîtres d'apprentissage, le contrôle du respect de la progression pédagogique...

* l'apprenti serait rémunéré non seulement en fonction de son âge mais également aussi du niveau du diplôme visé, afin d'éviter les différences de rémunération en cas de poursuite de la formation au sein d'une nouvelle entreprise dans l'optique d'un diplôme plus élevé ;

* l'amélioration des conditions matérielles de l'apprenti pourrait aussi passer par un maintien des allocations familiales au profit d'un plus grand nombre de familles d'apprentis ou encore par l'instauration d'une prime au premier équipement. Une carte d'apprenti pourrait ouvrir des droits similaires à la carte d'étudiant ;

* la limite d'âge pour signer un contrat d'apprentissage (25 ans) devrait être assouplie afin de favoriser les parcours en filière des entrants tardifs ;

* la possibilité d'insérer une période d'apprentissage au début ou au sein d'un contrat à durée indéterminée devrait être ouverte au profit de contrats jeunes à faible niveau de formation, à l'image de la période de professionnalisation prévue par l'accord paritaire sur la formation professionnelle.

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