3. 2004, « annus horibilis »

La crise profonde qui a touché les producteurs de fruits et légumes en 2004 trouve en grande partie son origine dans une très forte baisse des prix . Celle-ci a été estimée par l'Insee à 26,5 % entre juillet 2003 et juillet 2004, la chute étant de 32 % pour les fruits et de 20,7 % pour les légumes. Une analyse plus détaillée révèle que la déflation s'est précipitée depuis le mois de mai : l'indice des prix 7 ( * ) , qui était alors de 115,9, est tombé à 94,7 au mois de juillet.

Plus globalement, les fruits et légumes d'été ont connu d' importantes difficultés de commercialisation . En 2003, les cours de plusieurs fruits et légumes s'étaient envolés et avaient permis de compenser les baisses de production occasionnées par la sécheresse et les restrictions d'arrosage. La campagne 2004 a été marquée par une production d'abord limitée -hormis pour la tomate- en raison des conditions climatiques froides et pluvieuses du printemps, puis atteignant de bons niveaux. Mais elle n'a pu être valorisée, malgré une excellente qualité, du fait de la baisse des prix précédemment évoquée.

Plusieurs raisons peuvent être avancées pour l'expliquer. Tout d'abord, de grosses difficultés d'écoulement dues à une faiblesse notable de la demande intérieure, du fait notamment du climat atypique de l'été. Ensuite, la concurrence extérieure a été particulièrement dure, qu'il s'agisse des produits espagnols, grecs ou italiens, mais aussi marocains ou hollandais, pesant à la fois sur les prix internes et sur le niveau des exportations. Enfin, la grande distribution a mis en place des opérations promotionnelles ciblées pour une durée limitée, qui ont certes permis d'assainir le marché, mais ont sans doute également contribué à conserver des cours peu élevés.

Enfin, il convient de mentionner, en tant que facteur aggravant pour l'année 2004, l'augmentation spectaculaire des cours du pétrole. La hausse du prix du fuel à usage agricole a en effet eu une incidence notable sur les coûts de production d'un secteur où le machinisme agricole est largement développé, même si le recours à des techniques de plantation ou de récolte manuelles reste encore important.

* 7 Base 100 pour l'année 2000.

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