CHAPITRE III -

L'ACTION DES POUVOIRS PUBLICS AU NIVEAU NATIONAL

I. LA CRISE DU SECTEUR DES FRUITS ET LÉGUMES

A. UNE SITUATION CONJONCTURELLE DIFFICILE

1. Présentation générale du secteur

Avec plus de 15 millions de tonnes de fruits et légumes frais produits en 2003 -dont 3 de fruits, 6,1 de légumes et 6,2 de pommes de terre-, la France est le troisième producteur de fruits et légumes de l'Union européenne . Elle prend place derrière l'Italie (23,5 millions de tonnes) et l'Espagne (22,2 millions de tonnes), mais devant la Grèce (6,8 millions de tonnes).

Le secteur représente 12,6 % de la valeur de la production agricole et occupe environ 630.000 hectares, soit près de 2,5 % de la surface agricole utilisée (SAU). Il concerne environ 34.000 exploitations spécialisées (hors pommes de terre) qui emploient près de 100.000 unités de travail annuel (UTA), ce qui représente 5,4 % des exploitations agricoles mais près de 10 % des UTA de l'ensemble des exploitations françaises.

Les principales productions sont, pour les légumes : la tomate, la carotte, le chou-fleur, la salade, le poireau, les haricots verts et le maïs doux. Pour les fruits, ce sont : la pomme, la pêche, le melon, la poire, l'abricot, la prune et le raisin de table. Très nombreuses et « saisonnalisées », ces productions se caractérisent par une répartition géographique extrêmement diversifiée.

2. Des résultats pour 2003 bénéficiant de « l'effet canicule »

L'année 2003 a été marquée par des conditions climatiques extrêmes (gel de printemps, canicule estivale) qui ont largement affecté les productions de fruits et légumes en volume. Ainsi, toutes espèces confondues, la production métropolitaine de fruits a baissé de 15 % et celle de légumes de 3 %.

Cette baisse de la production a toutefois provoqué une augmentation du niveau général des prix (jusqu'à 18 % pour les fruits) qui a permis de compenser en valeur ce qui avait été perdu en volume . Ainsi, les trois sous-secteurs fruits, légumes et pommes de terre ont connu en 2003 une progression de la valeur globale de leur production de respectivement 1,47 %, 7,8 % et 65,4 %, pour s'élever respectivement à 2,7 milliards d'euros, 3,4 milliards d'euros et 1,9 milliard d'euros.

Plus globalement, cette conjonction de facteurs contraires a permis d'assurer une hausse du revenu agricole moyen par actif de 4,6 % , après une année 2001 très favorable suivie d'un net recul en 2002. Ces résultats, cependant, varient fortement selon les régions et l'impact des évènements climatiques sur les productions.

Le commerce extérieur des fruits est en déficit de près de 2 milliards d'euros, les importations s'établissant à 3,6 milliards d'euros (dont 1,4 pour les seuls fruits tropicaux et agrumes) et les exportations à 1,6 milliard (dont 0,4 pour les fruits tropicaux et agrumes). La balance commerciale des légumes est en léger déficit de 0,4 milliard d'euro, avec des importations s'élevant à 1 milliard d'euro et des exportations à 0,6 milliard d'euro.

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