III. LE PRÉ-BILAN DE L'ANNÉE 2004

Le bilan conjoncturel provisoire de l'année 2004, élaboré par le SCEES et publié en novembre, donne des premières indications assez précises sur l'évolution des productions et des prix cette année. D'une façon générale, les conditions climatiques plus clémentes ont permis aux cultures d'été d'être abondantes et au secteur animalier de renouer avec des conditions normales d'affouragement. L'environnement économique se détériore toutefois, avec un renchérissement du prix de l'énergie et une baisse des prix importante par rapport aux niveaux très élevés atteints en 2003.

Les grandes cultures ont globalement bénéficié d'une augmentation des volumes de production due au retour à de bons rendements et à une augmentation des surfaces, ce qui a provoqué toutefois une baisse des prix. Celle-ci est cependant limitée pour les céréales, qui bénéficient d'un système de soutien des prix et pour lesquelles le bon niveau des moissons devrait permettre de couvrir les besoins intérieurs, de reconstituer les stocks et d'exporter.

Après une faible récolte l'année passée, les vendanges 2004 sont abondantes dans l'ensemble des pays européens. Dans un contexte de vive concurrence internationale toutefois, les prix du début de campagne sont orientés à la baisse et accentuent la crise traversée par la filière.

Si les productions de toutes les viandes ont fléchi, cette baisse a été compensée par une bonne tenue du niveau des prix. En effet, ces derniers restent élevés pour les herbivores et sont moins mal orientés que l'année précédente pour les productions hors sol. La forte hausse du prix du pétrole et des aliments pour animaux pèse toutefois lourdement sur le coût total des intrants.

D'un point de vue économique, la forte croissance du volume des productions agricoles devrait avoir un effet positif sur le revenu. Elle pourrait cependant être contrebalancée par plusieurs éléments négatifs : baisse des prix des produits du fait d'une hausse des rendements, augmentation des charges due à l'inflation du prix du carburant et recul des subventions dû à la non reconduction des aides calamités liées à la sécheresse. Il n'est pas encore possible, toutefois, de déterminer laquelle de ces deux tendances sera prééminente.

IV. LA COMPARAISON AVEC NOS PRINCIPAUX PARTENAIRES ET CONCURRENTS

D'après les comptes prévisionnels européens publiés par EUROSTAT, le résultat agricole net par actif en termes réels augmente légèrement en 2003 (+0,6 %), après avoir reculé de façon conséquente en 2002 (-4,4 %). Cette hausse n'est due toutefois qu'à une poursuite de la baisse de la main d'oeuvre agricole (-2,1 %), qui surcompense un recul du résultat agricole net global (-1,5 %). Ce dernier, qui affecte 12 pays sur 15, s'explique par une baisse de la valeur de la production en termes réels (-1,9 %) sous l'effet de mauvaises récoltes dues aux conditions climatiques et d'une dégradation du prix des animaux, porc et lait notamment.

Comme en 2002 , l'Allemagne et le Danemark présentent les plus intenses baisses de résultats, (respectivement -12,7 % et -10,6 %), en raison des fortes diminutions des prix du porc et du lait. Le Royaume-Uni présente quant à lui, pour la troisième année consécutive, la hausse la plus importante (+18,4 %). Cette augmentation spectaculaire intervient, il est vrai, après les fortes chutes de revenu provoquées par les crises sanitaires ayant affecté les productions animales, le revenu moyen restant d'ailleurs encore inférieur au niveau qui était le sien au milieu des années 90.

Les dix nouveaux Etats adhérents ont connu en 2003 une diminution substantielle de leurs revenus agricoles due tant à une baisse de la production (-4,4 %), notamment végétale (-8,8 %), qu'à un net recul des prix de la production animale (-7,4 %).

Ainsi, en Pologne, dont la valeur de la production agricole équivaut à celle des neuf autres adhérents réunis, le revenu agricole net par actif a chuté de 12 % du fait essentiellement de la sécheresse. Cette baisse a dépassé 10 % dans chacun des dix pays, à l'exception de la Lituanie et de la République tchèque où elle a été plus limitée.

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