b) Les conclusions du séminaire sur l'attractivité culturelle, du 14 juin 2006

Ce séminaire, auquel votre commission a participé, a permis de développer la réflexion autour de plusieurs thèmes : « l'attractivité et le dynamisme économique », « la culture autour de l'attractivité touristique », « l'accueil des créateurs étrangers » et « la compétitivité des activités et industries culturelles ».

SYNTHÈSE DES PROPOSITIONS

1) Décloisonner les politiques de valorisation des actifs culturels, trop souvent encore à la marge des politiques publiques (exemple : dans les contrats de projet Etat-région ), afin qu'elles puissent jouer un rôle transversal (par rapport aux politiques d'équipement ou en faveur des nouvelles technologies...) : il s'agit d'intégrer le caractère de plus en plus immatériel de l'économie contemporaine. Sur ce registre, il conviendrait aussi de lier plus étroitement l'économique et le culturel en particulier à l'exportation .

2) Mobiliser plus largement et plus efficacement l'ensemble des ressources culturelles régionales, comme leviers de développement et d'attractivité internationale (un nombre encore trop limité de régions ont adopté une telle orientation, outre l'Ile-de-France : la Bretagne, PACA...) : il s'agit de faire de la diversité des ressources culturelles régionales un facteur d'attractivité et de développement économique fort, pour chacune des régions (y compris l'outre-mer) et pour l'ensemble du territoire national. Sur ce point, les efforts d'attractivité des collectivités locales devraient être mieux connus et appuyés.

3) Faire passer l'économie culturelle « invisible » dans une économie « visible », qui permette aux acteurs locaux de récupérer le fruit de leur créativité sous forme de revenus et d'emplois, qui favorise les activités irriguées par la culture du territoire et qui facilite la mobilisation des populations locales, bénéficiant des effets positifs des activités culturelles.

4) Conforter l'attractivité touristique de la France par « la ressource culturelle » en agissant à trois niveaux : au niveau de l'événementiel, au niveau de la médiation et de la logistique et enfin, à celui de l'identité culturelle.

? En matière d' événementiel , il s'agit, à l'échelle des villes, de renforcer et de professionnaliser les manifestations existantes pour améliorer les possibilités d'activités culturelles pour les touristes en soirée, et à l'échelle nationale, des manifestations identitaires à l'instar du bicentenaire de la Révolution...

? En matière de médiation , il reste encore et toujours nécessaire de renforcer les moyens et supports de compréhension et d'appropriation intellectuelle de toutes les ressources culturelles par les visiteurs (étrangers comme français) et, sur le plan logistique, de veiller à une bonne articulation entre offre culturelle d'une part et capacités d'accueil et d'hébergement et moyens de communication d'autre part.

? Il s'agit enfin, sur le plan identitaire , de protéger l'atout culturel identitaire de la France en ne le laissant pas devenir un simple décor, une image ou une ambiance sans contenu culturel réel : éviter le « syndrome Marrakech », protéger les « marques culturelles » françaises et valoriser la reconnaissance ministérielle (les labels nationaux ) en direction des touristes.

5) Encourager la réciprocité des échanges culturels , gage d'une meilleure continuité, et pour cela améliorer la coordination des différents acteurs : en privilégiant la participation à des réseaux collaboratifs européens et internationaux et en assurant le suivi des accueils lors du retour des créateurs dans leur pays d'origine. Dans cet objectif, les « saisons culturelles » pourraient également être mobilisées comme leviers de réciprocité.

6) Améliorer la fiscalité pour attirer les talents ; passer de dispositifs de soutien « défensifs » à des dispositifs plus « offensifs », c'est-à-dire pas seulement destinés à éviter les départs ou les délocalisations mais plutôt capables d'attirer (les hommes, les activités) sur la base d' avantages comparatifs nationaux (exemple : les tournages cinématographiques).

7) Développer les liens écoles/entreprises dans les secteurs des industries culturelles et structurer le potentiel de recherche (et développement) existant dans une logique partenariale avec ces industries (exemple : jeux vidéos).

8) Améliorer et faciliter l'ensemble des systèmes d'aides existants encore trop souvent pénalisant pour les petites entreprises (TPE ou PME) : passer pour l'administration d'une logique de guichet à une logique de service.

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