b) Les timides débuts de l'apprentissage junior

Instituée par la loi n° 2006-396 du 31 mars 2006 pour l'égalité de chances, la formation d'« apprenti junior » est destinée à se substituer aux classes d'initiation préprofessionnelle en alternance (CLIPA) et aux classes préparatoires à l'apprentissage (CPA), qui seront supprimées à la rentrée 2007. Le décret n° 2006-764 du 30 juin 2006 a précisé les modalités de cadrage de ce nouveau dispositif, mis en place à partir de la rentrée 2006.

La formation, ouverte aux jeunes volontaires âgés de 14 à 16 ans, se décline en deux phases :

- un « parcours d'initiation aux métiers » qui de déroule, sous statut scolaire, soit en lycée professionnel, soit en centre de formation d'apprentis ; un projet pédagogique personnalisé, élaboré par l'équipe pédagogique, détermine le contenu et la durée des enseignements visant à poursuivre l'acquisition du socle commun de connaissances et de compétences, et organise les stages en entreprise et la découverte des filières et des métiers ;

- une phase sous contrat d'apprentissage, accessible aux élèves de 15 ans, ayant atteint, à l'issue de la première année, le niveau nécessaire pour poursuivre l'acquisition du socle commun sous statut d'apprenti.

Par ailleurs, un tuteur est désigné au sein de l'équipe pédagogique pour suivre le jeune tout au long de sa formation.

Le premier bilan de l'ouverture de formations d'apprentis junior traduit des premiers pas timides : 70 sections ont ouvert à la rentrée 2006 (la moitié en remplacement de CLIPA, les autres créées ex nihilo en lycée professionnel notamment), accueillant environ 900 « apprentis junior » ; on dénombre, en parallèle, 387 CLIPA et CPA, accueillant près de 9 000 jeunes, soit un total de près de 10 000 places, stable par rapport à l'an passé, alors que l'objectif pour la rentrée 2006 était fixé à 15 000.

La répartition des sections et effectifs varie fortement selon les régions : 9 académies n'avaient ouvert aucune formation à la rentrée 2006, alors que l'on compte, à cette date, près de 200 apprentis junior dans les académies de Strasbourg ou de Toulouse, et plus de 60 dans les académies de Dijon, Limoges ou de la Martinique notamment.

Les formations sont proposées soit en lycée professionnel (31 en LP public et 8 en LP privé), soit en centre de formation d'apprentis (23 en CFA public et 8 en CFA privé).

Selon le ministre de l'éducation nationale, interrogé à ce sujet lors de son audition devant la commission, des possibilités d'« allers et retours » existent entre la formation d'apprenti junior et le cursus général ; par ailleurs, les élèves n'auraient pas eu, dans l'exemple de l'Alsace, de difficultés à trouver des lieux de stage. Ce cas apparaît néanmoins spécifique, compte tenu de la « tradition » d'apprentissage développée dans cette région.

Votre rapporteure rappelle, à cet égard, que la réussite de ce dispositif doit s'appuyer sur des exigences en matière d'acquisition des connaissances générales de base , nécessaires pour rendre effectives les passerelles avec la voie générale, pour faciliter l'intégration des élèves lors des périodes de stages en entreprise et pour offrir aux jeunes un tremplin leur permettant d'évoluer dans leur formation et, au-delà, dans leur carrière professionnelle.

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