C. DÉFINIR UNE STRATÉGIE EN VUE DE CONSOLIDER LA PLACE DU FRANÇAIS COMME LANGUE INCONTOURNABLE DE LA SCÈNE INTERNATIONALE

1. Prendre conscience du rôle moteur que le continent africain est appelé à jouer en faveur de la Francophonie

Défendre l'avenir de la langue française se résume encore aujourd'hui à définir une stratégie destinée à permettre au français de résister à la progression constante de l'anglais sur tous les supports de communication, en particulier au niveau des nouvelles technologies de l'information et de la communication (TIC). Au sein même de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF), les avis demeurent partagés quant à la démarche à emprunter :

- un certain nombre de pays africains tels que le Sénégal, le Rwanda ou la Guinée sont favorables à une posture d'ouverture de la francophonie disposée à faire coexister la pratique du français avec celle d'autres grandes langues internationales telles que l'anglais. Le Rwanda, certes pour des raisons principalement d'ordre politique, a fait le choix du bilinguisme français-anglais, sans pour autant avoir les moyens d'assurer la formation de ses maîtres en anglais. L'admission au sein de l'OIF de nouveaux États membres tels que l'Uruguay et le Qatar, respectivement en tant que membre observateur et membre associé, pays dans lesquels le français n'est pas la langue majoritaire, voire y occupe une place encore très minoritaire, est le signe de l'ouverture croissante de la francophonie ;

- d'autres pays ou provinces, tels que le Québec et la République démocratique du Congo, sont partisans d'une francophonie protectrice , attachée à la défense de la place du français, en particulier face à la progression de l'anglais.

Si le français est aujourd'hui parlé par près de 220 millions d'individus, on estime que le nombre de francophones devrait s'élever, à l'horizon 2050, à 715 millions de personnes, dont 85 % d'Africains. La prédominance de l'Afrique au sein de l'espace francophone a conduit l'OIF à réaffirmer sa position en faveur d'une meilleure représentation de l'Afrique au sein des organes décisionnels des instances internationales , en particulier au niveau du Conseil de sécurité de l'Organisation des Nations unies (ONU). La déclaration finale des chefs d'État et de gouvernement participant au XIV e sommet de la Francophonie à Kinshasa plaide, en effet, pour la mise en place « d'un système multilatéral équilibré garantissant une représentation permanente et équitable de l'Afrique au sein des organes de décision ». À ce titre, les pays représentés à l'OIF réclament l'invitation de deux pays africains au sommet et aux rencontres préparatoires du G20, auxquels seule l'Afrique du Sud a jusqu'ici été conviée.

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