II. UNE « MANoeUVRE RH » QUI SE POURSUIT

La réduction des cibles de déflations ne remet pas en cause l'existence d'une « manoeuvre RH » qui se trouve renouvelée par les nouvelles priorités.

Les principales lignes de cette manoeuvre nécessaire à la mise en oeuvre de la LPM demeurent (maintien d'un flux de départs suffisant, dépyramidage, rééquilibrage des effectifs entre personnel civil et personnel militaire...), la dynamisation du recrutement constituant toutefois un enjeu prioritaire pour 2016.

A. RELEVER LE DÉFI DU RECRUTEMENT

Garantir le dynamisme du recrutement est un besoin constant compte tenu de la nécessité de renouveler régulièrement les hommes dans les armées et d'apporter du sang neuf.

Pour 2016, il l'est d'autant plus en raison de la nécessité de recruter massivement des militaires, essentiellement des militaires du rang , pour renforcer la force opérationnelle terrestre.

Plusieurs leviers sont mobilisés à cet effet.

Au niveau national, il s'agit des campagnes de communication institutionnelles menées par les armées, en particulier, s'agissant de Sentinelle, par l'Armée de terre.

Celle-ci doit en effet réaliser 11 000 recrutements supplémentaires en deux ans, dont 5 600 en 2015 et le reste en 2016 . Ces recrutements s'ajoutent à ceux qu'elle doit réaliser pour renouveler son personnel, de sorte que le nombre total de recrutements à réaliser est de 9 000 en 2015 et de 16 000 en 2016.

Dans les unités, les chefs de corps (commandants de régiments) ont reçu comme mission de dynamiser le recrutement local, recréant pour cela des cellules de recrutement. La chaîne de recrutement , articulée autour de cinq groupements de recrutement et de sélection (GRS) et de 104 centres d'information et de recrutement des forces armées (CIRFA) a également été renforcée.

Selon le Général Bosser, chef d'état-major de l'armée de terre, les objectifs quantitatifs pour 2015 seront atteints (4 400 par recrutement initial, 1 200 par fidélisation). Pour 2016, ce sera plus difficile, l'armée de terre devant recruter notamment 14 000 militaires du rang, soit 16 % de plus qu'en 2015.

Comme l'a souligné le Général Wattecamps, directeur des ressources humaines de l'armée de terre, l'une des difficultés est de ne pas descendre en-dessous d'un certain taux de sélectivité (actuellement de deux candidats pour un poste) afin de garantir la qualité des recrues.

La fidélisation devra encore compléter en 2016 les recrutements directs. Il s'agit de garder les militaires du rang (MDR) plus longtemps, en renouvelant leurs contrats. Les MDR servent en moyenne durant 6 ans ; l'objectif serait de pouvoir les garder 8 à 9 ans.

Le ministère de la défense estime pouvoir couvrir ¾ des besoins grâce au recrutement et ¼ par la fidélisation.

Une piste pourrait être également d'attirer les recrues en leur proposant au départ des contrats plus courts (deux ans, contre cinq ans en général).

Enfin, il faut noter l'impact très net des attentats sur les recrutements . Le lendemain des attentats du 13 novembre a été enregistré le plus grand nombre de demandes jamais atteint en une seule journée. Cette tendance avait déjà été observée après les attentats du 8 janvier 2015.

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