B. UNE PRIORITÉ À LA POLITIQUE TOURISTIQUE MAIS DES FINANCEMENTS EN ATTENTE

1. Les principales orientations de la politique touristique de la France
a) Une relance depuis les Assises du tourisme de 2014

Le secteur du tourisme a été marqué par plusieurs plans de relance, depuis la clôture des « Assises du tourisme » en juin 2014. Le Conseil de promotion du tourisme qui a suivi a permis de faire émerger des propositions concrètes afin de répondre au défi du développement du secteur. En octobre 2015, s'est tenue une conférence annuelle du tourisme, qui fut l'occasion de présenter les mesures déjà mises en oeuvre et les perspectives pour l'année à venir. Elle sera renouvelée pour une deuxième édition en novembre 2016.

Ces différents travaux ont permis d'identifier les principales faiblesses du secteur touristique français et les mesures prioritaires à adopter pour renforcer l'attractivité de la destination.

Une stratégie a été formulée autour de cinq axes d'amélioration :

- L'offre dont la qualité et la diversité doivent être rehaussées. Cela passe par la constitution de pôles d'excellence (dont la gastronomie, l'écotourisme...) et suppose de poursuivre la mobilisation autour des « contrats de destination » et des contrats de Structuration de Pôles Touristiques Territoriaux (SPOTT).

- L'accueil des touristes. Ceci implique des mesures dans les aéroports, dans les gares (notamment la gare du Nord à Paris), ainsi que des mesures d'assouplissement des procédures de délivrance des visas. A l'occasion de la conférence du 8 octobre 2015, le ministre des affaires étrangères a annoncé l'extension du dispositif « visa en 48h » à Singapour, la Turquie et l'Indonésie.

- Des actions pour développer le numérique. Par exemple le wifi gratuit dans les aéroports ou encore le développement de services innovants. En octobre 2015, le site France.fr est devenu le nouveau site du tourisme français.

- La formation des professionnels. Il s'agit notamment d'améliorer la visibilité des offres de formation en matière de tourisme. En octobre 2015, a été annoncée une « Conférence des Formations d'Excellence du Tourisme » (CFET), dont l'objectif est de renforcer la visibilité nationale et internationale des formations françaises d'excellence en matière de gastronomie, d'hôtellerie et de tourisme.

- L'investissement. En octobre 2015 le Ministre des affaires étrangères, a annoncé un fonds d'investissement dans le tourisme : France Développement Tourisme . Il comporte trois dispositifs : une foncière dédiée à l'hébergement touristique, Foncière Développement Tourisme, portée par la Caisse des Dépôts et Consignations et dotée d'un montant de 500 M€ ; une enveloppe d'intervention dédiée aux territoires, portée par la Caisse des Dépôts et Consignations, dotée d'un montant de 400 M€ ; un fonds de capital développement doté de 100 M€, le fonds France Investissement Tourisme, créé et porté par BPI France pour soutenir l'innovation.

Des travaux spécifiques ont par ailleurs été menés sur le secteur des croisières fluviales et maritimes et concernant nos destinations ultra-marines.

b) Le rôle d'Atout France

L'agence Atout France est l'opérateur unique de l'État en matière de tourisme. À ce titre, il a pour mission de contribuer au renforcement de l'attractivité de la France et à la compétitivité de ses entreprises, filières et destinations en couvrant de nombreux champs d'intervention : l'observation et la veille touristique, l'ingénierie et l'assistance au développement, la promotion et l'aide à la commercialisation. Atout France est également chargée du classement des hébergements touristiques. Pour la réalisation de ses missions de promotion de la destination France et d'accompagnement des acteurs du tourisme, Atout France dispose d'un réseau à l'international constitué de 33 bureaux (210 employés) répartis dans 30 pays (avec une zone d'intervention sur plus de 70 pays) et de 146 personnes au siège. Le nombre total d'employés est de 356 personnes, dont 33 agents de l'État mis à disposition.

Il s'appuie sur le réseau diplomatique de la France, qui oeuvre à la promotion du tourisme français par le biais des services économiques et culturels des ambassades. En 2016, le ministère des Affaires étrangères et du développement international a renforcé le réseau international pour le secteur du tourisme en nommant, dans toutes les ambassades, des correspondants tourisme.

En 2015, Atout France a réalisé plus de 2 800 actions de promotion sur 70 marchés d'intervention (contre 2 000 en 2012), dont plus de 600 événements professionnels qui ont été organisés à l'international, près de 3 000 professionnels formés par vidéo-conférence, 150 événements tourisme d'affaires accueillant 4 100 participants et 256 événements Presse à l'international. En outre 1 800 blogueurs et journalistes ont été accueillis en France.

Depuis 2015 et pour la première fois depuis sa création, les subventions cumulées de l'État pour l'opérateur ne sont plus en baisse. En 2016, les sources de financement d'Atout France proviennent principalement des subventions de l'État (36,3 M€, dont attributions de produits - droits additionnels sur les visas - à hauteur de 4,5 M€, soit 53,9 %) dont principalement la subvention pour charge de service public du programme 185 (31,5 M€ soit 46,8 % de son budget), les activités de promotion et d'ingénierie (28,8 M€ soit 42,8 %) et les cotisations des adhérents (2,2 M€ soit 3,3% de son budget). C'est un modèle de financement quasiment paritaire entre l'État et les partenaires de l'opérateur.

Avec un budget total de 67,3 M€ , Atout France a un budget inférieur de 21 % à celui de Turespaña (agence nationale espagnole) mais celui-ci est presque deux fois supérieur à celui de DMZ (agence nationale allemande).

2. Des plans d'urgence qui se succèdent
a) La subvention d'Atout France, un indicateur insuffisant

La subvention d'Atout France s'élève à 33 millions d'euros, en baisse de 0,8 % , dont 400 000 euros sont fléchés pour la sécurité.

Ces crédits du programme 185 doivent être complétés , dans le cadre des plans de relance du tourisme adoptés en 2015 puis en 2016.

Un premier plan de relance , annoncé lors de la conférence annuelle du tourisme d'octobre 2015, prévoit l'attribution de produit des recettes additionnelles des droits de visa, pour un montant de 4,5 millions d'euros . Ce montant a été réparti ainsi : 1,5 M€ pour la campagne de relance « Made in... », 2 M€ pour le financement de la nouvelle stratégie digitale d'Atout France et 1 M€ pour renforcer la structure et les actions de promotion de l'opérateur.

Seul 1 million d'euros a pour le moment été versé à Atout France, qui attend le reliquat .

En 2017, au regard de la conjoncture et de la contraction prévue des recettes de visas, des moyens supplémentaires ont été annoncés. Par ailleurs, 10 millions d'euros ont été promis par le ministre, lors du comité d'urgence économique pour le tourisme du 13 septembre 2016 . Les recettes issues des droits sur les visas peuvent rapporter au mieux 4 à 5 M€. Des incertitudes demeurent donc pour l'opérateur quant au montant et à l'échéance de ce versement.

b) Un nouveau plan de relance de 42,7 millions d'euros

Enfin, de nouveaux engagements ont été annoncés en comité interministériel du tourisme le 7 novembre 2016.

Ces engagements, qui s'élèvent au total à 42,7 millions d'euros, sont les suivants :

- Un plan d'action immédiat pour garantir la sécurité des touristes sur le territoire : 15,5 M€ ;

- Des moyens supplémentaires pour renforcer les actions de promotion auprès des touristes français et étrangers : 10,5 M€ ;

- Des mesures de soutien aux professionnels et aux salariés du secteur touristique : plus de 11 M€ ;

- Des mesures pour encourager le départ en vacances des Français les plus modestes : 5,7 M€.

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