B. LA CRISE SANITAIRE AMPLIFIE DES DIFFICULTÉS DE FINANCEMENT

Si certaines activités de recherche ont pu être aisément exercées à distance, la crise sanitaire a cependant engendré du retard dans la conduite de projets , comme le projet ITER, visant à développer un réacteur de fusion nucléaire, mené par le CEA avec plus de 35 États. Bien que les retards ne soient pas encore précisément évalués, la réalisation des travaux de recherche a été au mieux décalée de plusieurs mois . Le CEA craint également que la persistance de faibles investissements de l'État ne conduise à la réduction parallèle des investissements privés issus de ses partenariats jusqu'en 2022.

Par ailleurs, certaines ressources propres des opérateurs risquent d'être réduites . Ainsi, l'Ifpen subira en 2020 une diminution mécanique de certaines redevances, liée à une baisse de ses prestations (reports ou annulations d'études commandées par leurs partenaires). De même, l'arrêt des chantiers d'assainissement et de démantèlement de centrales nucléaires pendant dix semaines, dont le CEA assure la maîtrise d'ouvrage, engendre un retard (évalué entre trois à six mois) qui ne pourra pas être rattrapé et se répercutera en termes de coûts (estimé, à titre temporaire, entre 120 et 180 M€).

En outre, l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) fait également face à une difficulté de recrutement compte tenu du montant des rémunérations proposées, certes antérieure à la crise sanitaire. Cette perte d'attractivité du secteur public dans le domaine de la recherche est préoccupante .

Enfin, pour faire face aux conséquences financières de la crise sanitaire, l'Ifpen pourrait être contraint de réduire ses effectifs , notamment par le biais du non-renouvellement de départs à la retraite.

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