E. PRÉPARER LE FUTUR

Les crédits destinés à la presse inscrits dans le plan de relance s'élèvent à 140 millions d'euros sur 2021 et 2022. En plus des axes déjà évoqués, comme la préservation de la distribution via l'aide à France Messagerie, l'aide renforcée au pluralisme ou le crédit d'impôt, plusieurs mesures ont pour objet de permettre à la filière de se restructurer et ce, dans trois secteurs en particulier :

Ø les imprimeries , qui bénéficieront de 31 millions d'euros sur trois ans pour permettre aux structures industrielles de s'adapter à la baisse continue des flux. Un fonds pour la transition écologique doté de 8 millions d'euros en 2021 et 2022 est par ailleurs mis en place pour financer des projets d'investissements destinés à réduire l'empreinte carbone et pour accompagner la fin de l'éco-contribution en nature dont bénéficient aujourd'hui les éditeurs ;

Ø la transformation du modèle économique de la presse . Le Fonds stratégique pour le développement de la presse, initialement doté de 16,5 M€, qui permet de subventionner les dépenses d'investissement des éditeurs et des agences de presse voit ses crédits abondés à hauteur de 22,5 millions d'euros par an ;

Ø la lutte contre la précarité, avec un fonds doté de 18 millions d'euros par an qui doit être mis en place afin d'accompagner les acteurs les plus fragiles de la profession (pigistes, photojournalistes, dessinateurs de presse...) dans cette période de transformation.

F. NE PAS REPRENDRE D'UNE MAIN..

La presse a reçu une attention particulière des pouvoirs publics saluée par la totalité des interlocuteurs du rapporteur pour avis. Au-delà de ce soutien bienvenu et à la hauteur de l'importance de la presse, l'attention du rapporteur pour avis a été attirée à plusieurs reprises sur de possibles « effets induits » par des réformes générales potentiellement complexes à gérer pour la presse. Ainsi, le secteur pourrait souffrir de deux handicaps :

- l'évolution d'un cadre réglementaire qui garantissait jusqu'à présent des recettes à certains secteurs de la presse, avec la réforme des annonces légales évoquée l'année dernière par le rapporteur pour avis, la levée des seuils au-delà desquels les marchés publics doivent faire l'objet d'une publicité, ou encore la possibilité pour les chaînes de télévision de diffuser de la publicité « ciblée » ;

- de nouvelles normes écologiques , comme l'interdiction d'emballages plastiques, la fin de la faculté d'acquitter l'éco contribution en « nature », ou bien l'interdiction à l'horizon 2025 des huiles minérales pour l'impression des titres.

Dans les deux cas cependant, les pouvoirs publics ont prévu des mécanismes d'accompagnement, en particulier sur l'aspect écologique. Si aucune de ces contraintes n'est contestable dans son principe, il convient d'en tenir compte pour avoir une bonne appréhension de l'état du secteur et de l'effort budgétaire en sa faveur .

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