C. DE FORTES INÉGALITÉS DANS LES POSSIBILITÉS DE DÉPART

3 facteurs jouent sur l'inscription de l'enfant à un départ en colonie de vacances :

- le lieu de résidence : les enfants résidant dans les communes rurales et les communes de moins de 20 000 habitants sont moins susceptibles de partir en colonies de vacances ;

- le revenu des parents : les enfants dont les parents disposent de hauts et de bas revenus sont ceux qui partent le plus en séjour collectif. Fait saillant de ces dernières années, on constate une diminution du nombre d'enfants d'employés d'entreprise ou d'ouvriers qualifiés partant en colonies de vacances. La montée en gamme des séjours proposés par les comités d'entreprise, et donc de leur prix expliquent sans doute cette baisse : les parents des classes moyennes inférieures n'ont plus les moyens d'y envoyer leur enfant ;

- la catégorie socio-professionnelle des parents : malgré les aides auxquelles peuvent prétendre leurs parents (CAF, aide des collectivités territoriales), les enfants d'ouvriers comptent parmi ceux qui partent le moins souvent en colonie de vacances.

IV. RELANCER LES COLONIES DE VACANCES : UN ENJEU DE COHÉSION NATIONALE ET DE PROMOTION DE L'ENGAGEMENT

A. UN OUTIL D'ÉMANCIPATION ET DE CONSTRUCTION DE LA JEUNESSE

Les colonies de vacances sont un outil important de découverte et de promotion du vivre-ensemble ainsi que de construction et d'émancipation de l'enfant.

Ces temps de vacances et de découverte participent pleinement aux apprentissages. L'éducation populaire constitue, aux côtés de l'éducation scolaire et de l'éducation familiale, la troisième branche de la construction de l'enfant en devenir . Le rapporteur rappelle d'ailleurs que tout accueil collectif de mineurs doit présenter en préfecture un projet éducatif pour pouvoir ouvrir.

Le lien entre la participation à des séjours collectifs et l'engagement est fort, puisque très souvent les candidats au BAFA y ont eux-mêmes participé. Moins d'enfants qui partent, c'est un vivier de candidats potentiels au BAFA qui se rétrécie.

B. S'APPUYER SUR LA DYNAMIQUE ACTUELLE POUR RELANCER LES COLONIES DE VACANCES

Paradoxalement, cette diminution chronique des départs en colonie de vacances se fait dans un contexte d'opinion publique favorable à ce type de séjour : près de ¾ des Français estiment que partir en séjour collectif est une chance pour les enfants, notamment au début de l'adolescence .

des Français favorables aux colonies de vacances

Preuve de cet attrait pour les séjours collectifs, le scoutisme connait une augmentation ces dernières années.

En outre, les premiers retours de l'expérience des vacances apprenantes sont positifs. Dans leur très grande majorité, les parents sont satisfaits de ces séjours. Surtout, elles ont permis de toucher un nouveau public, puisque plus de la moitié des enfants et adolescents étaient des « primo-partants » .

Les colonies de vacances et, plus généralement les séjours collectifs, ont un avenir, à condition d'être soutenus.

C'est la raison pour laquelle, le rapporteur appelle à la création d'un « pass colo » à destination des enfants de 9 à 11 ans, soit de CM1/CM2, afin de soutenir financièrement au départ dans des séjours d'une semaine ou de classes transplantées. Au-delà de ce « coup de pouce » financier, un accompagnement des familles doit être envisagé pour lever les obstacles culturels ou sociaux au départ.

La commission de la culture, de l'éducation et de la communication a émis, lors de sa réunion plénière du 17 novembre 2021, un avis de sagesse à l'adoption des crédits du programme 163 « jeunesse et vie associative » au sein de la mission « sport, jeunesse et vie associative » du projet de loi de finances pour 2022.

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