III. LES COLONIES DE VACANCES : UN MODE DE DÉPART EN VACANCES EN DÉCLIN DEPUIS 10 ANS

A. UN RECUL DE 10 % DES DÉPARTS EN 5 ANS

Force est de constater le déclin constant, ces dernières années, du nombre de mineurs qui partent en colonie de vacances, hors scoutisme.

Alors qu'ils étaient 1,61 million en 2013-2014, ils n'étaient plus que 1,45 million en 2018-2019. Ce sont ainsi chaque année 160 000 enfants de moins qui partent en colonie de vacances, soit un recul de 10 % en cinq ans .

chaque année en colonies de vacances

L'année 2019 a connu un sursaut d'intérêt, avec une légère remontée des chiffres (+ 1%) laissant penser à une stabilisation des chiffres de départ.

B. UN SECTEUR FRAGILISÉ PAR LA CRISE DE LA COVID

La pandémie que connaît la France depuis 18 mois a touché de plein fouet le secteur des colonies de vacances et de manière générale l'accueil collectif de mineurs. Les chiffres se sont effondrés en 2020, avec une baisse de 44 % des départs en séjours de vacances.

Les pertes pour le secteur s'élèvent à 277 millions d'euros en 2020.

de départs en 2022

L'année 2022 verra l'arrivée de plusieurs échéances aux conséquences financières potentiellement lourdes : remboursement aux familles des avoirs pour les séjours annulés en 2020 ou encore arrivée à terme du prêt garanti par l'État.

• Des difficultés dans l'organisation des séjours renforcées par la pandémie

L'organisation des séjours s'est révélée particulièrement difficile en 2021. De nombreux dirigeants de séjours de vacances sont des bénévoles . Considérés en 2020 comme vulnérables en raison de leurs âges, ils ont dû prendre de la distance par rapport à leurs activités, ce qui a contribué à fragiliser les petites structures.

De même, la constitution des équipes d'encadrement, d'accompagnement des jeunes et d'animation a été particulièrement difficile pour un secteur déjà en tension depuis plusieurs années . La covid a empêché la réalisation des formations aux BAFA (brevets d'aptitude aux fonctions d'animateur en accueils collectifs de mineurs) en 2020 et a fortement perturbé la session de printemps de 2021 : celle-ci ne pouvant se faire qu'en distanciel, plusieurs organisateurs de formation ont fait le choix de ne pas les organiser. Chaque année, environ 70 000 nouveaux candidats s'inscrivent et 45 000 brevets sont délivrés.

En 2020, un peu moins de 31 000 BAFA ont été délivrés, soit près d'un tiers en moins par rapport aux années précédentes.

Ce niveau particulièrement bas du nombre de BAFA délivrés en 2020 va se répercuter en 2021, mais aussi en 2022, ce diplôme se préparant généralement sur deux ans. D'ailleurs, le projet de loi de finances pour 2022 en tire les conséquences puisqu'il diminue les crédits consacrés à l'organisation des examens et certifications (logistique des épreuves, jurys) de 18 %.

Or, le secteur connaît déjà des problèmes de recrutement : selon une étude co-organisée par le Fonjep et Hexopée auprès de leurs adhérents et du réseau Fonjep, 80 % d'entre eux indiquent rencontrer des problèmes de recrutement, ce taux atteignant 90 % dans la région Grand Est 3 ( * ) .


* 3 Enquête sur les métiers en tension et les besoins de l'éducation populaire, Hexopée et Fonjep, réalisée du 4 au 15 octobre 2021, 1 367 réponses de structures et d'associations.

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