III. UN RENFORCEMENT BIENVENU DES MOYENS CONSACRÉS AUX ÉTUDES ET À LA DIPLOMATIE DE DÉFENSE

A. DES ÉTUDES STRATÉGIQUES INSUFFISAMMENT VALORISÉES EN INTERNE COMME EN EXTERNE

Le PLF 2024 prévoit une progression des crédits consacrés à l'analyse stratégique de 26 % en AE et de 11 % en CP. Cette augmentation permettra en particulier de renforcer le soutien à la recherche stratégique et l'innovation, le développement des mesures de soutien direct à la recherche universitaire, la consolidation du modèle économique des think tanks, l'internationalisation et la mobilisation des acteurs français de la recherche.

Si l'analyse stratégique joue un rôle majeur dans la connaissance et l'anticipation des évolutions de l'environnement international, les rapporteurs ne peuvent que constater qu'en dépit d'un potentiel très important, les études stratégiques financées par la Direction générale des relations internationales et de la stratégie (DGRIS) demeurent insuffisamment exploitées tant au sein du ministère des armées qu'à l'extérieur. En audition, la DGRIS a notamment cité l'exemple de recherches portant sur l'influence, qui demeurent, dans une large mesure, méconnues, alors que celle-ci a été érigée en fonction stratégique par la revue nationale stratégique (RNS) de 2022.

Il conviendrait par conséquent que la DGRIS s'attache à mieux valoriser ces travaux en interne comme en externe.

B. UN RENFORCEMENT DU RÉSEAU ET DES MOYENS DES MISSIONS DE DÉFENSE RENDU NÉCESSAIRE PAR LA DÉGRADATION DU CONTEXTE GÉOSTRATÉGIQUE

Après une contraction du réseau des missions de défense (MDD), les moyens qui leur sont consacrés devraient progresser dans les années à venir. Leurs effectifs devraient ainsi passer de 343 ETP en 2023 à 373 en 2026. Le réseau comporte actuellement 91 MDD, 3 représentations militaires (auprès de l'OTAN, de l'Union européenne et de l'ONU) et couvre 167 pays.

Les rapporteurs saluent cette évolution qu'ils estiment nécessaire au regard de la dégradation de l'environnement stratégique. Les attachés de défense (AD) sont en effet le pivot de la diplomatie de défense (cf. encadré ci-après).

Les missions des attachés de défense

Sous l'autorité de l'ambassadeur, l'attaché de défense relève du ministre des Armées et, à ce titre, assure la représentation des différentes autorités du ministère dans son ou ses pays d'accréditation.

L'attaché de défense est chef de la mission de défense, laquelle est composée au minimum d'un officier et d'un sous-officier.

La mission de défense contribue dans son ou ses pays d'accréditation, à la préservation, au développement et à la promotion des intérêts français du domaine de la défense, tant auprès des autorités locales que des représentations des pays tiers ou organisations agissant localement.

De manière générale, elle couvre les trois grands domaines d'une relation de défense que sont:

- les échanges en matière de politique de défense ;

- la coopération militaire ;

- les relations en matière d'armement.

Source : ministère des armées

L'introduction de l'influence en tant que fonction stratégique par la RNS s'est en outre traduite par une évolution de leur rôle. Les AD sont ainsi appelés à devenir des relais de l'action de la France dans les pays où ils sont en poste en multipliant les contacts avec des leaders d'opinion : think tanks, élus locaux comme nationaux, etc. et, plus généralement, en prenant davantage en compte le champ des perceptions dans les actions menées à l'international.

Au regard du rôle clé joué par les attachés de défense, la création d'une véritable « filière » internationale au sein du ministère des armées s'impose afin de mieux valoriser cette étape de carrière au sein des parcours militaires.

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