III. LA SITUATION DES OPÉRATEURS FRANÇAIS

A. LA PROGRESSION EN « TROMPE-L'OEIL » DES AGENCES DE VOYAGES ET TOURS OPÉRATEURS, À QUELQUES MOIS DE L OUVERTURE DU MARCHÉ FRANÇAIS ET EUROPÉEN

Les agences distributrices de voyages ont enregistré un volume d'activité supérieur de 1,4 % à celui de 1994 (57,3 milliards de francs de chiffre d'affaires), mais essentiellement en raison du dynamisme du secteur de la billetterie.

Certes, l'engouement croissant des Français pour les destinations étrangères ne peut que participer mécaniquement à accroître le chiffre d'affaires des agences de voyages ; il ne permet cependant pas d'enrayer les difficultés structurelles rencontrées par la profession. On constate, depuis plusieurs années, que la part de la billetterie dans le chiffre d'affaires des agences de voyages ne cesse de s'accroître (72,3 % en 1995). En outre, le taux de faillite d'entreprises chez les petits prestataires reste élevé.

De plus, la concurrence entre les voyagistes va s'accentuer du fait de l'ouverture totale du secteur à la concurrence, à compter du 1 er avril 1997. Ceci va, en effet, encourager l'arrivée sur le marché français des grands tours-opérateurs européens, tels que TUI (allemand) ou Thomson (britannique) via les compagnies aériennes, car la plupart de ces groupes ont des participations dans une compagnie aérienne, afin de maîtriser les aléas liés à ce poste qui représente 40 % des coûts pour un voyagiste.

Dans les mois qui viennent, les tours opérateurs vont devoir se restructurer et vont, sans doute, chercher à prendre des participations dans des compagnies aériennes.

B. LES DIFFICULTÉS CHRONIQUES DE L'INDUSTRIE HÔTELIÈRE

Le secteur de l'hôtellerie, en 1995, recouvre des situations contrastées

Les chaînes intégrées ont bénéficié en 1995 d'une reprise de la fréquentation sur le premier semestre, mais d'une dégradation partielle ensuite. Ce sont les établissements parisiens et l'hôtellerie de luxe qui ont le Plus souffert (+ 2,4 points de taux d'occupation en province, + 2,1 points en Ile-de-France, mais - 4,9 points à Paris et - 3,2 points dans les 4 étoiles). Le chiffre d'affaires des chaînes intégrées aurait diminué d'environ 5 % en 1995 Par rapport à 1994.

L'hôtellerie indépendante, de son côté, a traversé une nouvelle année difficile (- 1,2 point de taux d'occupation en moyenne), surtout sur le segment des 2 étoiles.

La même évolution contrastée se constate sur le premier semestre 1996, où le chiffre d'affaires des chaînes hôtelières (2.621 hôtels de chaîne en France) a diminué de 0,9 % et le taux d'occupation a baissé de 0,72 point pour s'établir à 59,89 %.

Néanmoins, l'offre globale des chaînes hôtelières a progressé de + 4,1 % sur la même époque.

La baisse du taux d'occupation s'est accompagnée d'une chute du Prix moyen de la chambre 2 ( * ) .

Ce sont principalement les hôtels de catégories supérieures (trois et quatre étoiles) qui ont enregistré les résultats les plus médiocres. En revanche, en 1996, comme en 1995, l'hôtellerie économique (sans et une étoile) enregistre une progression satisfaisante de ses taux d'occupation.

* 2 D'après le bilan semestriel des chaînes hôtelières en France, publié en août 1996 par le cabinet MGK Conseil.

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