CHAPITRE II QUELLES PERSPECTIVES POUR LE TOURISME EN FRANCE ?

Ayant présenté les éléments caractéristiques de la situation du tourisme français, il est intéressant de mettre en perspective l'analyse du Conseil économique et social sur les atouts et les faiblesses du tourisme en France (I) et de s'interroger sur l'efficacité d'une action communautaire dans ce secteur (II).

En outre, avant de faire le point sur le projet de budget du tourisme pour 1997 (V), il convient de mettre l'accent sur les actions de régulation menées par l'État (III) et sur le rôle du tourisme comme instrument de la Politique d'aménagement du territoire (IV).

I. LES PROPOSITIONS DU CONSEIL ÉCONOMIQUE ET SOCIAL POUR UNE POLITIQUE DU TOURISME AMBITIEUSE

Le rapport du Conseil économique et social, présenté en juin 1996 par M. Fernand Chaussebourg, fait un constat tout en nuances sur la « bonne santé » du secteur tourisme. Rappelant ses atouts culturels, géographiques et climatiques, le rapport en souligne également les faiblesses en matière d'accueil, de respect de l'environnement, et de qualité insuffisante dans les Prestations.

Sont alors analysés les éléments qui pèsent sur la position dominante de la France, menacée par la concurrence de nouveaux pays d'accueil (Asie, Pacifique. Europe de l'Est...) et par les nouvelles tendances d'une clientèle moins fidèle et plus exigeante sur la qualité des produits offerts.

Rappelant les perspectives importantes de développement du tourisme mondial, avancées par l'Organisation mondiale du tourisme (OMT) qui prévoit que le nombre de touristes mondiaux est appelé à doubler, en vingt ans, passant de 457 millions en 1990 à 937 millions de personnes en 2010, et que les recettes générées passeraient sur la même période de 260 milliards de dollars à 1.350 milliards de dollars, l'accent est mis également sur l'analyse de l'OMT qui montre que ce surcoût de touristes et de recettes ne bénéficiera pas aux continents ou aux pays les mieux placés actuellement sur le secteur du tourisme, notamment l'Europe qui verrait ses parts de marché régresser de 17,3 % par rapport à 1970.

Le rapport insiste sur la nécessité de ne pas se reposer sur des acquis mais de valoriser des atouts réels pour bâtir une stratégie de conquête, voire de reconquête d'un marché dont les perspectives de développement sont considérables et dont les retombées en termes d'emploi seront importantes. Il suggère alors d'articuler cette action autour de cinq axes prioritaires, dont certains sont, d'ores et déjà, intégrés dans la politique du ministère du tourisme :

- adapter le cadre administratif et politique en rattachant le tourisme au Premier ministre, en élaborant un contrat national de cinq ans dont le suivi serait assuré par une « conférence annuelle du tourisme » et en doublant sur quatre ans le budget du ministère du tourisme ;

- développer une politique globale et ambitieuse de l'accueil par le lancement d'une campagne de sensibilisation sur ce thème, l'amélioration de la qualité du premier contact, une plus grande vigilance dans l'application des réglementations en matière d'environnement et, enfin, une meilleure protection du consommateur ;

- promouvoir une politique grâce à l'amélioration des conditions d'emploi et de formation et à la définition d'une politique sociale des vacances et des loisirs en faveur des familles à faibles ressources, des jeunes et des handicapés ;

- dynamiser le secteur en aidant l'hôtellerie à surmonter ses fragilités économiques et financières, en soumettant aux mêmes règles fiscales en matière de TVA le secteur de la restauration et les installations locatives de l'hôtellerie de plein air et en améliorant les conditions de développement du tourisme en milieu rural ;

- développer des synergies avec le sport et la culture grâce à la signature d'une convention nationale pour la coopération « tourisme-sport-jeunesse » associant l'ensemble des acteurs concernés et l'élaboration d'un plan « tourisme-culture ».

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