II. DES DIPLÔMES QUI CONDITIONNENT L'ACCÈS À L'EMPLOI

L'examen des taux d'insertion professionnelle par type de formation confirme que le diplôme reste le meilleur passeport pour l'emploi et que les formations professionnalisées sont à cet égard plus efficaces que les formations générales du second degré dans l'hypothèse où ces dernières sont considérées comme étant un terme de formation.

Cependant, les sorties sans diplôme ou qualification restent encore trop élevées et l'enseignement professionnel a une vocation particulière, notamment par la voie de l'alternance, à mettre en place des formations adaptées afin de réduire encore le taux de ces sorties.

1. L'évolution des sorties de formation

a) Les sorties sans qualification

Il convient d'abord de noter que les sortants sans diplôme ne représentent plus que 13 % des sortants en 1996 alors que ce taux était de 28 % en 1977 : le nombre de ces sorties s'est réduit de 202 000 à 93 000 entre 1980 et 1996.

S'il convient de saluer les progrès enregistrés en quinze ans, qui sont à porter notamment au crédit de l'enseignement professionnel, il reste que ces sorties sans diplôme ni qualification du système éducatif restent encore trop élevées.

La réactivation du dispositif d'insertion de l'éducation nationale au sein d'une mission plus générale et le développement de l'école de la deuxième chance pourraient réduire encore le nombre de ces sortants qui constituent le vivier naturel de l'exclusion sociale.

b) La ventilation des sortants de formation initiale

Contrepartie au phénomène précédent, depuis le début des années 90, le nombre de sortants de formation initiale augmente d'année en année, bien que l'effectif des générations en âge de quitter le système éducatif soit, pour des raisons démographiques, de plus en plus restreint (870 000 en 1990, 800 000 en 1996).

Les tableaux ci-après retracent l'évolution des sortants du système éducatif par niveaux de formation et selon le plus haut diplôme obtenu, et mettent en évidence l'élévation du niveau de formation par l'allongement de la durée des études.

LES SORTANTS DU SYSTÈME ÉDUCATIF PAR NIVEAUX DE FORMATION

(Sorties en milliers)

 

1990

1996

Non qualifiés (VI x V bis)

76

58

Niveau CAP BEP (V)

195

166

Niveau bac (IV)

160

213

Diplômés de l'enseignement supérieur court (III)

97

127

Diplômés de l'enseignement supérieur long (I-II)

87

160

Total sortants de formation initiale

615

724

Niveau inférieur (primaire, sans études)

7

2

Total sortants

622

726

LES SORTANTS DU SYSTÈME ÉDUCATIF
SELON LE PLUS HAUT DIPLÔME OBTENU

(Sorties en milliers)

Diplôme obtenu

1980

1990

1996

Aucun diplôme ou CEP

202

133

93

Brevet seul

80

61

55

CAP, BEP ou équivalent

220

129

120

Baccalauréat général

81

50

78

Baccalauréat technicien, professionnel et assimilé

32

65

93

BTS, DUT et équivalents

29

60

93

DEUG, Paramédical et social

36

37

34

Supérieur long

45

87

160

Total sortants

725

622

726

2. Le diplôme remède contre le chômage des jeunes

a) Les données générales

Depuis plus de vingt ans, le chômage et la précarité affectent fortement les jeunes durant les premières années qui suivent leur sortie du système éducatif.

Cependant, comme le montre une enquête de 1997, un diplôme élevé reste le meilleur passeport pour l'emploi.

Le tableau ci-après retrace la situation des diplômés cinq ans après la fin de leurs études au regard de l'emploi :


 

Emploi

Chômage

Aucune activité professionnelle

Diplômés de l'enseignement supérieur


85 %


8 %


7 %

Diplômés de l'enseignement secondaire

(CAP-BEP-Baccalauréats)


73 %


16 %


11 %

Brevet des collèges et en-dessous


50 %


30 %


20 %

Ainsi, en 1998, le taux de chômage des jeunes sans qualification est de 17,4 %, celui des titulaires du brevet des collèges de 12,6 %, celui des bacheliers de 11 % et celui des titulaires de BEP ou CAP de 10,7 %, celui des diplômés à bac + 2 de 7,5 % et celui des titulaires d'une licence et plus de 6,8 %.

Le CEREQ a enfin publié les résultats d'une enquête sur l'évolution de la répartition des diplômés dans la population active : si les " sans qualification " sont tombés de 57 à 26 %, les titulaires du seul brevet des collèges sont passés de 7 à 8 %, les titulaires d'un CAP ou BEP de 19 à 30 %, les bacheliers de 9 à 13 % et les titulaires d'un diplôme de l'enseignement supérieur de 8 à 23 %.

b) Les données par type de formation

Outre le niveau de diplôme qui reste déterminant pour l'accès à l'emploi, les conditions d'insertion des lycéens professionnels dépendent également du domaine de formation et, à cet égard, les formations qui relèvent du secteur industriel apparaissent les plus porteuses d'emploi.

Si dans l'industrie, la reconnaissance du niveau de diplôme et de la spécialité de formation demeure la règle, les spécialités de la plasturgie-génie climatique, de la mécanique ainsi que de l'électricité-électronique enregistrent les meilleurs résultats, tandis que les jeunes formés dans le secteur du textile et de l'habillement continuent à connaître les plus grandes difficultés d'insertion en rapport probablement avec la crise de ces secteurs.

Dans le domaine du tertiaire, l'insertion des diplômés demeure plus difficile. Des secteurs tels que les transports et l'accueil-hôtellerie-tourisme enregistrent cependant des résultats favorables quel que soit le diplôme.

Les jeunes issus des secteurs des services aux personnes (santé, travail social), titulaires d'un " bac pro " ou d'un BTS sont également favorisés, le développement des activités des services dans le tertiaire nécessitant des niveaux de formation plus élevés.

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