D. LE PROBLÈME DU FONDS NATIONAL DE GARANTIE CONTRE LES CALAMITÉS AGRICOLES

La loi du 10 juillet 1964 organisant un régime de garantie contre les calamités agricoles prévoit, en son article 3-1, que " les ressources du Fonds national de garantie des calamités agricoles affectées aux indemnisations sont les suivantes :

a) Une contribution additionnelle aux primes ou cotisations afférentes aux conventions d'assurance couvrant à titre exclusif ou principal les dommages aux biens.

b) Une subvention inscrite au budget de l'Etat et dont le montant sera au moins égal au produit de la contribution professionnelle.

Les termes utilisés par le législateur sont dépourvus de la moindre ambiguïté. Ils imposent l'obligation à l'Etat d'affecter chaque année au Fonds des calamités agricoles une somme déterminée égale à la contribution de la Profession.

Or, votre rapporteur constate avec surprise, cette année, que les crédits inscrits au chapitre 46-33 relatif à la participation de l'Etat à la garantie contre les calamités agricoles sont entièrement réduits à néant, et que la situation du Fonds risque à tout moment, lors de son prochain exercice, d'être mis en péril.

En outre, les arriérés de l'Etat en ce qui concerne ce fonds s'élèvent à plus de 830 millions de francs.

Votre rapporteur pour avis s'interroge enfin sur l'opportunité de supprimer les crédits relatifs à ce fonds alors que notre agriculture doit s'engager vers des mécanismes d'assurances récoltes et d'assurances revenus.

E. L'ACTION INTERNATIONALE DE LA FRANCE EN MATIÈRE AGRO-ALIMENTAIRE ET LE COMMERCE EXTÉRIEUR

1. L'aide alimentaire

La ligne " aide alimentaire et coopération technique " (chapitre 44-43) du ministère de l'agriculture et de la pêche permet la mobilisation des 200.000 tonnes d'équivalent-céréales que la France s'est engagée à fournir annuellement au titre de la Convention de l'aide-alimentaire (Convention de Londres).

Par ailleurs, l'augmentation du budget de l'aide alimentaire de 205 millions de francs à 274 millions de francs devrait permettre de couvrir, pour une grande partie au moins, le retard accumulé au cours de ces trois dernières années, suite à l'augmentation des cours des céréales au cours de la période.

Ainsi, la dotation 1999 permettra à la France qui défend, au plan international, un renforcement du rôle de la Convention de Londres et l'adoption d'un code de bonne conduite de l'aide alimentaire, de mieux couvrir ses engagements internationaux au titre de l'aide alimentaire.

Votre rapporteur se félicite d'une telle progression des crédits. Il regrette néanmoins que le projet de loi d'orientation agricole ne dégage pas, en cette matière, de véritables projets.

2. La promotion des produits agricoles et alimentaires

La promotion des produits agricoles et alimentaires par le biais des organismes d'appui au commerce extérieur français (SOPEXA, CFCE, ADEPTA, CEP) reste essentielle dans le contexte de concurrence accrue entre grands pays exportateurs. Compte tenu des enjeux pour la balance commerciale française, comme pour l'emploi, la dotation de base augmente de 10 millions de francs en 1999 pour atteindre 167,9 millions de francs.

Rappelons qu'une mission d'audit de la SOPEXA (chapitre 44-53, article 30) a été réalisée en 1997 conjointement par l'Inspection générale des finances et l'inspection générale de l'agriculture. Celle-ci dresse un bilan très positif des activités de SOPEXA, reconnaissant la qualité des actions menées et la performance de son réseau à l'étranger.

La légitimité du soutien financier de l'Etat est consolidée, en particulier en raison :

- des missions de service public rendues par l'Entreprise ;

- du caractère essentiel des exportations des produits agricoles et alimentaires ;

- du classement dans la " boîte verte " des aides à la promotion, dans le cadre des accords de Marrakech.

Les relations entre l'Etat et la SOPEXA doivent s'articuler, à l'avenir, autour d'un contrat de plan Etats-Entreprise, permettant de raisonner les programmes de promotion en faveur des filières sur plusieurs années.

Compte tenu des observations relatives aux CTE et aux orientations gouvernementales sur la POA et le fonds de calamités agricoles, et suivant les conclusions de son rapporteur pour avis, la Commission des affaires économiques a donné un avis défavorable à l'adoption des crédits du ministère de l'agriculture pour 1999.

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