II. L'ACTUALISATION DES BARÈMES MENÉE DEPUIS 1997 :UNE NÉCESSITÉ SOCIALE

•  Il convient de rappeler qu'en 1995 et 1996, les barèmes des aides personnelles n'ont pas été revalorisés, ce qui représentait une économie de 1 milliard de francs en année pleine, pour le budget de l'Etat.

De plus, en 1996, une modification est intervenue sur les barèmes et le mode de prise en compte des revenus, pour obtenir une égalité de traitement entre les salariés et les autres bénéficiaires. En définitive, un nouveau barème construit sur la notion de taux d'effort s'est appliqué à tous les locataires du parc conventionné et, s'agissant des seuls nouveaux bénéficiaires, certains abattements spécifiques ont été supprimés et certains revenus de transfert intégrés dans l'assiette des ressources prises en compte par le calcul des aides. Ces différentes mesures ont réduit la croissance des prestations de 2,3 milliards de francs en 1998, dont 1,17 milliard de francs d'économie pour la contribution budgétaire de l'Etat.



Au 1 er juillet 1997 , un montant de 2,5 milliards de francs a été consacré à une actualisation (pour 2 milliards), et à une revalorisation, tenant compte du " gel " de 1995 et 1996 (pour 500 millions de francs), des barèmes des aides personnelles au logement.

Ce montant a permis d'augmenter, d'une part, les loyers plafonds de manière différenciée selon la taille des familles d'un taux supérieur à l'évolution de l'indice du coût de la construction (1,8 %) -qui est normalement l'indice de référence retenu pour ce paramètre- et d'autre part, le forfait de charges a été actualisé de 2,5 %.

Cette revalorisation des barèmes s'est traduite par des gains d'aide importants pour les petits ménages ainsi que pour les familles dans le parc non conventionné, dont le taux d'effort est le plus élevé.

Par ailleurs, les étudiants dont le loyer dépassait le loyer plafond (70 % des cas) ont vu leur ALS augmenter de 2 à 2,5 %, soit un montant légèrement supérieur à la hausse des prix.



Au 1 er juillet 1998 , le barème des aides personnelles au logement a été actualisé pour un montant de 1,55 milliard de francs .

Ce montant a permis de revaloriser les paramètres de calcul conformément aux dispositions de l'article L.351-3 du code de la construction et de l'habitation concernant l'APL et d'augmenter, d'une part, les loyers plafonds d'un taux égal à l'évolution de l'indice du coût de la construction (2,4 %), d'autre part le forfait de charges, d'un montant supérieur à celui de l'indice des prix à la consommation hors tabac (1,5 %).

Comme en 1997, les étudiants dont le loyer dépassait le loyer plafond ont vu leur ALS augmenter de 2,1 %.



•  Outre l'actualisation proprement dite, diverses mesures concernant les accédants à la propriété ont été décidées :

- compte tenu du réaménagement des prêts à l'accession à la propriété (PAP) prévu par le décret n° 98-192 du 19 mars 1998 qui supprime la progressivité des mensualités de remboursement, la progression annuelle automatique des mensualités plafonds des titulaires de PAP à taux fixes et à mensualités progressives souscrits entre le 1 er juillet 1981 et le 31 décembre 1991 est " bloquée " au niveau atteint au 1 er juillet 1997 ;

- le taux d'effort minimal des nouveaux accédants en APL est fixé à 25 % ;

- le plancher de ressources n'est pas appliqué aux accédants à la propriété en APL et en AL lorsque, postérieurement à la signature du contrat de prêt et pendant la période d'accession en cours, le bénéficiaire ou son conjoint se trouve dans l'obligation de cesser son activité professionnelle et est admis au bénéfice d'une pension d'invalidité, d'une rente d'accident du travail, de l'allocation aux adultes handicapés ou de l'allocation compensatoire (mesure concernant les bénéficiaires ayant réalisé une opération d'accession avant le 1er juillet 1997).

•  En ce qui concerne les orientations retenues par le gouvernement en matière d'aides personnelles au logement, un groupe de travail constitué au sein de la CNAF depuis mai 1997 a pour objectif prioritaire la mise en oeuvre de la réforme des aides personnelles au logement pour aller vers plus de simplification et de justice sociale.

Plusieurs mesures récentes ont été adoptées pour harmoniser les barèmes, poursuivant en cela l'effort mené depuis plusieurs années.

- Ainsi, l'harmonisation des " bases ressources " servant au calcul des aides personnelles au logement est à ce jour quasiment réalisée ; ne subsistent plus que deux dispositions spécifiques, l'abattement forfaitaire pour familles monoparentales en AL et l'abattement forfaitaire en cas de résidence séparée pour des raisons professionnelles en APL, à propos desquelles le groupe de travail devrait prochainement émettre des propositions.

- Par ailleurs, la mesure annoncée par le Premier ministre lors de la Conférence de la famille du 12 juin 1998 consistant à aligner en trois ans les loyers plafonds de l'ALF sur ceux de l'APL constitue une deuxième étape importante de cette harmonisation. Cet alignement est déjà réalisé pour l'APL et l'ALS alors que des écarts pouvant varier de 4 à 50 % selon la zone géographique et la taille de la famille subsistent entre l'APL et l'ALF.

- Enfin, l'extension à l'AL locative du barème de l'APL locative est envisagée comme troisième étape de ce processus ; le groupe de travail, constitué au sein de la CNAF, s'est fixé comme objectif l'évaluation du coût ainsi que les modalités de sa réalisation.

Votre rapporteur souligne tout l'intérêt des efforts faits pour simplifier et harmoniser les différents régimes d'aide à la personne et souhaite que la mise en oeuvre de ces mesures soit la plus rapide possible. Il suggère également que soit évoquée la question de la prise en compte des charges locatives par les aides personnelles.

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