II. LA POLITIQUE AÉROPORTUAIRE

A. BILAN DE L'EXTENSION DES CAPACITÉS AÉROPORTUAIRES

Le Gouvernement a décidé, l'an dernier, de confirmer la décision de construction de deux pistes supplémentaires à l'aéroports de Roissy-Charles-de-Gaulle.

Votre commission pour avis a déjà eu l'occasion d'exprimer sa satisfaction de voir entrer dans les faits, comme elle l'avait appelé de ses voeux, une décision indispensable du fait de l'accroissement du trafic aéroportuaire et vitale pour le bon développement de nombreux secteurs de notre économie.

Pour financer cette opération, le programme d'investissement 1998 d'Aéroports de Paris comporte, au titre des opérations de capacité, une dépense en capital de 1,588 milliard de francs. Au total, les nouvelles pistes, l'allongement des pistes actuelles et la deuxième tour de contrôle représentent une enveloppe de 1,841 milliard de francs.

La mise en service de la piste 4
et de la nouvelle tour de contrôle devrait intervenir au printemps 1999. La mise en service de la piste 3 est actuellement envisagée fin 2000 en configuration " réduite " (c'est-à-dire comprenant la piste 3 avec un allongement de la piste 1 limité à 280 mètres au lieu de 600 mètres, sans pont au-dessus de la tranchée du TGV). La configuration définitive serait mise en service en 2001.

Parallèlement, ont été poursuivis en 1998 les travaux relatifs aux deux péninsules de l'aérogare Charles de Gaulle 2F , pour un montant global de 3,310 milliards de francs, permettant la mise en service de la première péninsule en avril 1998 (pour une capacité de 6 millions de passagers), celle du terminal F2 étant prévue au printemps 1999 (pour une capacité de 4 millions de passagers).

Compte tenu d'une prévision de croissance du trafic passagers de 4,5 % par an sur la moyenne période, les aéroports parisiens devraient accueillir 15 millions de passagers supplémentaires d'ici à 2002 , soit presque la moitié du trafic actuel de Roissy. Les installations existantes en matière d'aérogares et les réalisations en cours (aérogare 2F, satellite de Charles-de-Gaulle 2A, extension de l'aérogare T9) ne devraient permettre de faire face aux besoins que jusqu'en 2000-2002.

A partir de 2002, le besoin d'une nouvelle aérogare se fera sentir : aussi, la nouvelle aérogare 2E sera mise en service progressivement à compter de 2003, avec une capacité initiale de 9 millions de passagers. Cette aérogare devrait constituer à terme avec l'aérogare 2F l'aérogare de correspondance de la compagnie Air France, ce qui implique un système de tri de bagages performant et la présence d'un grand nombre d'aires au contact de l'aérogare pour permettre à la compagnie de respecter un temps maximum de correspondance de quarante-cinq minutes, délai standard respecté par les principaux concurrents d'Aéroports de Paris.

Pour autant, malgré cette extension des capacités aéroportuaires franciliennes, le débat sur la construction d'un troisième aéroport en région parisienne peut-il être évité ?

Rappelons qu'à la suite de la mission Douffiagues -à laquelle avait participé votre rapporteur pour avis- le Conseil des ministres du 5 juin 1996 avait décidé de réserver le site de Beauvilliers, en Eure-et-Loire, pour accueillir, le moment venu, une nouvelle plate-forme aéroportuaire en région parisienne.

L'actuel Gouvernement a décidé, en 1997, de suspendre les études relatives à la réservation du site de Beauvilliers. Votre commission pour avis avait alors vivement regretté cette décision, à son sens précipitée. Elle n'a pas changé de position. En effet, comme le ministre de l'équipement, des transports et du logement l'a lui-même admis devant le Parlement 16( * ) , le dossier du troisième aéroport ne peut être refermé.

Compte-tenu des perspectives de croissance du trafic aérien du bassin parisien, la limite de capacité des plates-formes actuelles devrait être atteinte à moyen terme. L'aéroport d'Orly, limité volontairement à 250.000 créneaux horaires, ne devrait pas à terme dépasser le seuil des 30 millions de passagers (25 millions aujourd'hui). L'accroissement de capacité de Roissy ne permettra d'atteindre qu'un trafic de 55 millions de passagers à terme, contre 35 aujourd'hui.

Dans ce contexte, une meilleure utilisation des aéroports de province, dans la ligne du rapport Douffiagues, s'avérerait très utile à l'aménagement du territoire. Ce desserrement, souhaitable, ne pourra cependant qu'apporter une réponse limitée. La réalisation d'un troisième aéroport dans le grand bassin parisien devra alors être envisagée.

Souhaitons qu'à cet horizon certaines décisions rapides, concernant notamment les réserves foncières, n'aient pas obéré l'avenir de la troisième plate-forme francilienne.

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