B. LES MOYENS JURIDIQUES ET MATÉRIELS DE LA SÉCURITÉ DES NAVIRES FRANÇAIS

En ce qui concerne la sécurité des navires à passagers , à la suite de l'accident de " l'Estonia " en 1994, une révision très importante des règles de sécurité a été établie en 1995 au niveau de l'Organisation Maritime Internationale (OMI), en particulier pour les navires transbordeurs. Toutes les mesures nouvelles, qui touchent aux domaines de la stabilité, de la protection de l'incendie, du sauvetage et des radiocommunications, ont été rendues applicables aux navires construits à partir du 1er juillet 1997.

De nouvelles dispositions en matière de sécurité des vraquiers, dont les pertes demeurent inquiétantes, devraient être adoptées en novembre prochain, lors d'une conférence internationale de l'OMI.

Le contrôle des navires est assuré par les inspecteurs des quinze Centres de Sécurité de Navires (CSN) répartis sur le littoral. Ils ont pour tâche principale la visite des navires français et étrangers en vue d'assurer le respect des conventions internationales ou des règlements nationaux applicables et la délivrance des titres de sécurité. Ces services ont effectué en 1997 quelque 15.000 visites de navires de pêche ou de commerce français.

Le contrôle des navires étrangers tient une place prépondérante dans le dispositif français dans le cadre d'un accord, le Mémorandum de Paris , entré en vigueur en 1982 et qui rassemble 18 pays d'Europe et le Canada. Avec des moyens limités, les centres de sécurité des navires ont visité 1.363 navires en 1997, dont 178 ont été immobilisés. Entrée en vigueur le 30 juin 1996, une directive du Conseil du 19 juin 1995, sur le contrôle par l'Etat du port, renforce encore les dispositions de cet accord.

Depuis le 1er janvier 1997, tous les pays diffusent régulièrement la liste des navires retenus dans leurs ports.

A la suite de graves accidents maritimes, l'Organisation Maritime Internationale et l'Union Européenne ont considérablement renforcé les règles de sécurité des navires. En conséquence, le contrôle du niveau de sécurité des navires français et étrangers nécessite un renforcement des effectifs des centres (actuellement 70 inspecteurs). Le comité interministériel de la mer, dans sa séance du 1er avril 1998, a décidé le renforcement et l'adaptation des effectifs des centres de sécurité. Un plan pluriannuel, établi pour la période 1998-2001, prévoit un renforcement des effectifs de 25 emplois.

Pour l'année 1998, 7 inspecteurs chargés de la sécurité ont été recrutés et entreront en formation. Un recrutement complémentaire exceptionnel sur titres de 8 inspecteurs devrait être effectué à la fin de l'année 1998.

Pour l'année 1999, 10 postes d'inspecteurs seront créés et il est envisagé d'engager un recrutement de 10 inspecteurs par an sur les années 2000 et 2001.

En ce qui concerne la sécurité de la navigation, l'OMI a adopté, à la fin de l'année 1996, de nouveaux systèmes de comptes rendus de navires proposés par les Etats membres, dont celui concernant la navigation au large d'Ouessant.

Par ailleurs, la France a saisi l'OMI d'un projet de normes techniques applicables aux radio-transpondeurs destinés à équiper les navires pour permettre leur identification automatique pour les stations de contrôle à terre. Le Comité de la sécurité maritime vient d'adopter ces normes au cours de sa session du mois de mai 1998.

La communication de la Commission européenne du 24 février 1993, intitulée " Pour une politique commune de la sécurité maritime ", fait suite à la compétence en matière de sécurité maritime accordée à l'Union Européenne par le traité de Maastricht.

Cette politique commune a pour but de faire progresser la sécurité maritime et la prévention de la pollution des mers en Europe :

- en favorisant la concertation entre Etats membres pour qu'ils mènent une action positive au sein de l'Organisation Maritime Internationale (OMI) et qu'ils appliquent tous les règles établies par cette organisation de manière harmonisée afin d'éviter des distorsions de concurrence entre Etats membres ;

- en renforçant leur lutte contre les navires sous normes de pays tiers qui n'appliquent pas correctement les règles de l'OMI, dans l'esprit du " Mémorandum de Paris ", et met en oeuvre un contrôle coordonné des navires étrangers faisant escale dans les ports des Etats signataires ;

- en définissant des normes communes pour les domaines non couverts par l'OMI.

Les mesures concrètes prises en application de cette politique commune se sont traduites, en 1997 et en 1998, par l'adoption de :

- la directive 97/70/CE du Conseil du 11 décembre 1997 instituant un régime harmonisé pour la sécurité des navires de pêche de longueur égale ou supérieure à 24 mètres. Cette directive, qui étend aux navires de longueur comprise entre 24 et 45 mètres les dispositions du Protocole de Torremolinos adopté par l'OMI en 1993, qui ne sont applicables qu'aux navires de longueur égale ou supérieure à 45 mètres, sera applicable à compter du 1er janvier 1999.

- la directive 98/18/CE du Conseil du 17 mars 1998 établissant des règles et normes de sécurité pour les navires à passagers. Cette directive concerne tous les navires à passagers qui sont affectés à une navigation strictement nationale et ne sont donc pas soumis aux règlements internationaux. Sa date officielle d'entrée en vigueur était le 1er juillet 1998.

- la directive 98/35/CE du Conseil du 25 mai 1998, modifiant la directive 94/58/CE concernant le niveau minimal de formation des gens de mer. Cette directive, qui est entrée en vigueur le 17 juin 1998, devra être transposée au plus tard le 1er juillet 1999. Elle incorpore des amendements apportés aux règles de l'OMI ;

- la directive relative à l'enregistrement des personnes voyageant à bord des navires à passagers, en juin 1998.

On relèvera enfin l'entrée en vigueur de la directive 96/98/CE du Conseil du 20 décembre 1996, " relative aux équipements marins " qui vise, d'une part à introduire une législation communautaire harmonisée pour la sécurité en mer et pour la prévention de la pollution marine par les navires, dans la mesure où tels équipements sont concernés, et, d'autre part, à éliminer les entraves aux échanges dues à la divergence des dispositions nationales en la matière. Elle est entrée en vigueur le 1er juillet 1998.

Les unités de terrain des affaires maritimes (patrouilleurs, vedettes régionales et ULAM) apportent leur concours au contrôle des navires et de la navigation.

Le dispositif regroupant ces unités, repose sur deux composantes :

- Une flottille d'unités hauturières comprenant sept vedettes régionales d'une trentaine de mètres et un patrouilleur de 46 mètres :

L'année 1998 sera marquée par l'entrée en flotte opérationnelle du patrouilleur IRIS au cours du mois d'octobre. Cet ancien démonstrateur de système d'armes, acquis auprès de la société Thomson-CSF, a subi d'importants travaux d'adaptation pour en faire un navire moderne de surveillance des pêches, utilisant les techniques avancées, notamment dans le domaine de l'information ; l'affectation de l'IRIS à Lorient s'est accompagnée du redéploiement sur Cherbourg d'une vedette régionale qui s'est substituée au dernier exemplaire d'une série de navires d'assistance et de surveillance acquis par les affaires maritimes au cours de la première moitié des années 1970 ; les perspectives futures de cet effort de modernisation au meilleur coût du patrimoine flottant des affaires maritimes concernent la sortie de flotte des deux vedettes régionales de Méditerranée âgées de plus de trente-cinq ans. Le coût prévisionnel de l'opération est d'environ 60 millions de francs. Les hypothèses de remplacement sont en cours d'évaluation.

- Les unités littorales des affaires maritimes (ULAM) :

Les ULAM ont été mises en place à compter de 1993, en regroupant les moyens et personnels répartis auparavant entre les vedettes côtières et les stations maritimes. Leur création a préfiguré la recomposition des services des affaires maritimes autour de l'échelon départemental qui a été consacrée par le décret du 19 février 1997 ; la généralisation des ULAM a été décidée par le Comité Interministériel de la Mer, tenu le 1er avril 1998 avec, pour objectif, l'achèvement de la couverture des départements littoraux au cours des trois prochaines années, ce qui nécessite une douzaine d'ULAM supplémentaires. La mise en oeuvre de cette mesure sera facilitée par le lancement d'un programme pluriannuel de construction de vedettes côtières -cinq navires ont fait l'objet d'un appel d'offres lancé au cours du mois d'août 1998 -et par le redéploiement d'un certain nombre d'emplois.

Les crédits au profit de la Société Nationale de Sauvetage en Mer (SNSM) sont inscrits sur chacun des chapitres 46-32, article 20 (subvention d'entretien), et 66-32 (subvention d'équipement).

Le premier tableau ci-après montre l'évolution des crédits de 1995 à 1999.

Le deuxième tableau ci-après présente la situation des moyens d'intervention de la SNSM entre 1994 et 1998.

La SNSM réalise, depuis plusieurs années, un effort important pour renouveler sa flotte. Elle a cherché à diversifier ses moyens de financement pour augmenter ses ressources. Ce renouvellement s'appuie sur un plan réactualisé chaque année pour tenir compte des besoins nouveaux.

En 1999, la SNSM prévoit, au titre de son plan de modernisation, la mise en service de deux canots " tout temps ", en remplacement d'unités de même type mais devenues obsolètes, ainsi que sept vedettes plus légères.

Le bilan d'activité de la société pour les années 1994 à 1997 est retracé dans le troisième tableau ci-après.

EVOLUTION DES CREDITS PREVUS DANS LES PROJETS DE LOI DE FINANCES (1994-1999, en francs courants)

 

1994

1995

1996

1997

1998

1999

TITRE IV

Chap; 46-32 - Art. 20

Subvention d'entretien

2 550 000

3 110 000

3 110 000

4 000 000

4 050 000

4 050 000

TITRE VI

 
 
 
 
 
 

Chapitre 66-32 - Art. 20

Subv. d'équipement

 
 
 
 
 
 

A.P.

7 310 000

7 310 000

6 700 000

9 600 000

9 700 000

9 700 000

C.P.

7 310 000

7 310 000

6 700 000

9 600 000

9 700 000

9 700 000

MOYENS DE LA SOCIETE NATIONALE DE SAUVETAGE EN MER

 

1994

au 1er janvier

1995

au 1er janvier

1996

au 1er janvier

1997

au 1er janvier

1998

au 1er janvier

Canot tous temps

39

38

39

38

42

Vedettes 1ère classe

28

30

30

29

29

Vedettes 2ème classe

46

47

49

47

50

Vedettes 3ème classe

23

23

23

23

22

BILAN D'ACTIVITE DE LA SOCIETE NATIONALE DE SAUVETAGE EN MER ANNEES 1994 A 1997

 

1994

1995

1996

1997

Navires assistés

2 626

2 851

2 543

2 316

Personnes assistées

10 120

9 616

9 897

7 498

Plus véliplanchistes

1 300

1 603

1 166

892

Personnes sauvées d'un danger certain

833

901

666

511

Pour chaque année, les chiffres sont pris en compte du 1er octobre de l'année antérieure au 30 septembre de l'année considérée.

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