CHAPITRE III -

LES PORTS

En 1997, près de la moitié du commerce extérieur de la France exprimé en tonnage (47,2 %) et un cinquième du commerce extérieur de la France exprimé en valeur (20,3 %) ont été acheminés en utilisant les services d'un port maritime français.

Cette différence entre les proportions en tonnage et en valeur s'explique par l'importance du tonnage de matières premières importées par voie maritime (pétrole brut, minerais, charbon, etc.) qui dissimule celui des marchandises diverses à forte valeur ajoutée.

Les ports et le transport maritimes jouent ainsi un rôle stratégique essentiel dans les échanges internationaux, non seulement pour les importations de produits de base vitaux pour notre économie (pétrole, minerais, charbon, engrais, produits agro-alimentaires), mais aussi pour les échanges de produits manufacturés à forte valeur ajoutée.

Le tableau ci-après montre l'évolution de la part du commerce extérieur acheminée par les ports français de 1981 à 1997, d'une part en tonnage, d'autre part en valeur.

En tonnage, la part de l'acheminement maritime par les ports français en 1997 est de 55,7 % à l'importation et de 32,8 % à l'exportation.

La différence entre importations et exportations est d'ordre structurel. Elle s'explique par le volume élevé des importations de matières premières, transportées par voie maritime en très grande majorité.

Par rapport à 1996, ces pourcentages sont en baisse à l'importation (57,2 % en 1996) et en légère hausse à l'exportation (31,5 % en 1996).

A l'importation, les ports maritimes français n'ont pas pleinement profité de l'évolution favorable de la répartition du commerce extérieur par pays d'origine constatée en 1997 ; les importations en provenance des pays non européens (acheminés principalement par voie maritime) ont progressé plus fortement que l'ensemble des importations (+ 7,4 % et + 5,7 % respectivement) ; par contre, pour les exportations, les ports maritimes français ont augmenté leur part de marché en s'appuyant, notamment, sur la progression importante des trafics avec les pays non européens.

En valeur, la part de l'acheminement maritime par les ports français dans les importations est resté stable (20,5 %) et a légèrement progressé à l'exportation (20,1 %) contre 19,7 % durant les trois précédentes années.

PART DU TRANSPORT MARITIME, ACHEMINE PAR LES PORTS FRANCAIS, DANS LE COMMERCE EXTERIEUR FRANCAIS

ANNEES

TONNAGE

VALEUR

 

IMPORT

EXPORT

TOTAL

IMPORT

EXPORT

TOTAL

1981

69,0 %

38,7 %

58,6 %

40,8 %

36,9 %

39,1 %

1982

67,8 %

36,2 %

57,1 %

39,6 %

34,1 %

37,1 %

1983

65,4 %

36,7 %

54,9 %

36,7 %

34,5 %

35,7 %

1984

65,1 %

35,4 %

54,1 %

36,2 %

32,6 %

34,4 %

1985

63,5 %

36,3 %

53;3 %

34,3 %

31,7 %

33,0 %

1986

62,7 %

35,9 %

52,9 %

26,5 %

29,0 %

27,7 %

1987

61,3 %

36,7 %

52,3 %

25,3 %

26,8 %

26,0 %

1988

60,6 %

34,4 %

50,8 %

23,5 %

25,6 %

24,5 %

1989

59,3 %

34,5 %

50,2 %

23,3 %

24,3 %

23,8 %

1990

59,2 %

33,7 %

49,9 %

23,5 %

23,0 %

23,3 %

1991

60,0 %

32,5 %

50,2 %

23,4 %

21,3 %

22,4 %

1992

59,4 %

33,4 %

49,9 %

21,6 %

20,1 %

20,8 %

1993

59,6 %

36,8 %

50,9 %

22,1 %

21,7 %

21,9 %

1994

57,6 %

31,1 %

48,0 %

20,4 %

19,7 %

20,1 %

1995

57,1 %

30,9 %

47,4 %

19,8 %

19,7 %

19,8 %

1996

57,2 %

31,5 %

47,6 %

20,6 %

19,7 %

20,1 %

1997

55,7 %

32,8 %

47,2 %

20,5 %

20,1 %

20,3 %

I. LA SITUATION DES PORTS FRANÇAIS

A. LES PORTS AUTONOMES

Le chiffre d'affaires des ports autonomes métropolitains, qui regroupe les prestations de services des ports (droits de port, taxes d'outillage, recettes des domaines et concessions, autres prestations de services) s'est établi à 3,08 milliards de francs.

Il est composé à hauteur de 51,2 % par les droits de port, à hauteur de 27,8 % par les taxes d'outillage, à hauteur de 13,6 % par les redevances du domaine et des concessions et à hauteur de 7,3 % par les autres recettes.

Après une longue période de déficit, le résultat net global des ports avait été positif de 1988 à 1992, puis était redevenu négatif en 1993 et 199, en raison de la conjoncture économique et de conflits sociaux (au Havre et à Marseille), ainsi que de la baisse des trafics de vracs solides rémunérateurs (à Rouen).

En 1995, les ports se sont engagés dans une réduction significative de certains de leurs postes de dépenses, afin de réduire le déficit d'exploitation.

En 1996, le résultat net global des ports autonomes s'est redressé pour redevenir positif grâce à la progression du chiffre d'affaires des ports du Havre et de Nantes Saint-Nazaire. Il a atteint 159,7 millions de francs. Il a poursuivi sa progression en 1997, sous l'effet du bon niveau des trafics pétroliers et de la progression régulière des trafics conteneurisés, en particulier au Havre.

DUNKERQUE

En 1997, grâce à la progression du trafic, le chiffre d'affaires du port de Dunkerque a atteint 441 millions de francs, enregistrant ainsi une progression de 3 % par rapport à l'année précédente. Le port poursuit son désendettement et sa situation financière se redresse. Mais sa situation géographique, qui l'expose à une vive concurrence, le contraint à une politique de réduction tarifaire pour rester compétitif.

LE HAVRE

En 1997, le chiffre d'affaires du port du Havre a atteint 850 millions de francs, en progression de 2 % par rapport à l'année précédente, grâce à l'augmentation du trafic, en particulier de conteneurs, dont la hausse a été de 17,8 % en 1997. L'amélioration significative de sa situation financière et la politique de désendettement qu'il mène depuis plusieurs années lui permettent d'assumer de nouveaux investissements pour le développement du trafic conteneurisé.

ROUEN

En 1997, le chiffre d'affaires du port de Rouen, qui a subi depuis plusieurs années la chute des exportations de céréales, s'est redressé pour atteindre 327 millions de francs, progressant ainsi de 7 % par rapport à l'année précédente.

La progression du chiffre d'affaires, les mesures de maîtrise des charges mises en oeuvre par l'établissement et la poursuite du désendettement permettent une amélioration de l'ensemble des indicateurs financiers.

NANTES SAINT-NAZAIRE

En 1997, bien que le trafic ait progressé, le chiffre d'affaires du port de Nantes Saint-Nazaire a diminué de près de 2 %, atteignant ainsi 360 millions de francs, en raison de la baisse des tarifs appliqués aux trafics pétroliers.

Toutefois, la situation financière du port reste saine, grâce à la maîtrise des charges et à la poursuite du désendettement.

BORDEAUX

En 1997, malgré la baisse du trafic, le chiffre d'affaires du port de Bordeaux a atteint 182 millions de francs, enregistrant une hausse de 3,3 % grâce à un produit exceptionnel de 37 millions de francs, provenant d'un transfert à la communauté urbaine de terrains appartenant au port.

Cette recette exceptionnelle ne peut toutefois pas dissimuler la dégradation persistante de la situation financière du port liée, largement, à la faiblesse de son hinterland industriel.

MARSEILLE

En 1997, le chiffre d'affaires du port de Marseille a atteint 919 millions de francs, restant stable par rapport à l'année précédente, mais la capacité d'autofinancement brute s'est redressée de plus de 10 %, passant de 143 à 157 millions de francs. Pour 1998, le port prévoit une diminution de ses produits, liée à une baisse de ses importations de pétrole brut.

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