C. LA CONSTRUCTION NAVALE

La demande mondiale de navires neufs a atteint en 1997 20,9 millions de tonneaux bruts compensés (TBC, unité représentative de l'activité des chantiers) après 17,5 MTBC en 1996, 18,4 MTBC en 1995 et 16,8 MTBC en 1994.

Le bas niveau des prix de vente explique le niveau record de commandes dans lesquelles les pétroliers ont représenté 19,2 % contre une moyenne de 8 % au cours des quatre années précédentes, les commandes ont été passées en quasi-totalité en Corée du Sud et au Japon.

Le Japon a ainsi obtenu 37,9 % des commandes mondiales en 1997.

La part de la Corée du Sud a été de 29,2 %, soit 80 % de plus que sa capacité annuelle. Avec une part de marché de 6,1 % (7,2 % en 1996), la Chine reste, pour sa part, au troisième rang mondial.

La part de marché détenue par l'Europe de l'Ouest a ainsi à nouveau chuté à 16,1 % en 1997 contre 21 % en 1996, soit l'une des plus basses jamais obtenue.

Au 31 décembre 1997, les principaux carnets de commandes étaient les suivants (pour un carnet mondial total de 35,3 MTBC) :

Japon 10,1 MTBC

Corée du Sud 8,9 MTBC

Chine 2,2 MTBC

Italie 1,9 MTBC

Allemagne 1,7 MTBC

Espagne 1,1 MTBC

Les commandes et la production sur les chantiers français

Neuf navires ont été commandés en 1997 :

- Chantiers de l'Atlantique (Saint-Nazaire) : un paquebot de croisières (Mistral) pour Auxiliaire Maritime, deux autres paquebots de croisières pour Renaissance et un navire de recherche géophysique pour Sismique SA ;

- GEC Alsthom Leroux Naval : un transbordeur rapide pour un armement suédois, Rederi AB Gotland (construit à Lorient) ; un paquebot de croisières (Le Levant) pour la Compagnie des Iles du Ponant et un sablier pour la Compagnie Armoricaine de Navigation (construits à St. Malo) ;

- Piriou (Concarneau) : un thonier senneur congélateur (Cap Sainte Marie) pour France Thon et un navire ravitailleur (Ulysse) pour Surf.

25 navires ont été commandés au cours du premier semestre 1998 :

- chantiers de l'Atlantique (Saint-Nazaire) : deux paquebots de croisières pour Renaissance et quatre autres paquebots de croisières pour RCCL ;

- GEC Alsthom Leroux Naval : trois remorqueurs pour la Tunisie et quatorze autres remorqueurs pour les Abeilles, société du groupe Chambon (dix remorqueurs de type tracteur de 40 tonnes et quatre de type pousseur de 60 tonnes). La construction se fera à Lorient et à Saint-Malo.

- Piriou (Concarneau) : deux navires ravitailleurs de plate-formes pour Surf.

Cinq navires ont été achevés en 1997 :

- chantiers de l'Atlantique (Saint-Nazaire) : un méthanier de 130.000 m3 pour l'armement malaisien Petronas (Puteri Firuz), un paquebot de croisières pour Royal Caribbean Cruises (Rhapsody of the Seas) et un autre paquebot de croisières pour Services et Transports (Paul Gauguin) ;

-GEC Alsthom Leroux Naval (Saint-Malo) : un sablier pour la Compagnie Armoricaine de navigation ;

- Piriou (Concarneau) : un thonier de 82 mètres pour Industria Armotoriale Tonniera (Italie).

Quatre navires ont été achevés au cours du premier semestre 1998 :

-
Chantiers de l'Atlantique (Saint-Nazaire) : un paquebot de croisières pour Royal Caribbean Cruises (Vision of the Seas) et un autre paquebot de croisières (R One) pour Renaissance ;

- CMN (Cherbourg) : un transbordeur à passagers de 48 mètres (Vindilis) pour la Compagnie Morbihannaise de Navigation ;

- Pirioui (Concarneau) : un thonier senneur congélateur pour France Thon (Cap Sainte-Marie).

La loi du 5 juillet 1996 sur les quirats a permis la commande dans les chantiers navals français de :

- 6 navires de commerce,

- 14 remorqueurs,

pour une valeur totale de 2,766 milliards de francs.

Les Chantiers de l'Atlantique , filiale du groupe GEC Alstom depuis 1989, constituent avec 3.980 personnes à Saint-Nazaire le seul grand chantier de construction navale en France.

Le groupe Leroux et Lotz a repris successivement les chantiers de Dieppe et Saint-Malo (ex filiales du groupe Manche SA), puis le chantier de Lorient (ex CAP) en 1990.

A la suite d'importantes difficultés apparues au sein de ce groupe, le groupe GEC Alstom a repris, en décembre 1997, les sites de Lorient et Saint-Malo ainsi que le bureau d'études de Saint-Denis.

Les Constructions Mécaniques de Normandie (CMN) à Cherbourg, ont été reprises en 1987 par le groupe Rosario, qui a réduit les effectifs à 500 personnes puis, en février 1992, par M. Safaa (homme d'affaires libanais).

Enfin, en l'absence de reprise jugée sérieuse, on sait que le Gouvernement a décidé la fermeture -sur deux ans- des Ateliers et Chantiers du Havre (ACH) qui employaient près de huit cents personnes.

Pour tenter de maintenir la part de marché actuelle des constructeurs européens de navires confrontés à la pression constante des pays d'Asie du Sud-Est, la Communauté Economique Européenne a autorisé la poursuite du régime d'aides à la production plafonnées ainsi que d' aides à la restructuration.

Pendant cinq ans, à l'instigation des Etats-Unis, des négociations ont eu lieu au sein du groupe de travail n° 6 " Construction Navale " du Conseil de l'OCDE en vue d'aboutir à un accord établissant des conditions normales de concurrence sur le marché de la construction navale. La Commission a participé à ces négociations en s'exprimant au nom des Etats membres de l'Union européenne.

L'accord du 17 juillet 1994 interdit les aides à la commande sous toutes ses formes (aides directes attribuées aux chantiers navals et aides indirectes accordées aux armateurs). Il autorise les aides à la restructuration liées à la fermeture partielle ou totale de chantiers navals ainsi que les aides à la recherche et au développement.

A la suite de la non-ratification par les Etats-Unis de l'accord OCDE, la Commission a adopté au mois de mai 1998 un nouveau règlement, applicable du 1er janvier 1999 au 31 décembre 2003, qui autorise les aides à la commande jusqu'au 31 décembre 2000. Il permet également les aides à la fermeture partielle ou totale. Il étend à la construction navale les dispositifs accessible aux autres secteurs industriels concernant les aides à la recherche et au développement, au sauvetage et la restructuration d'entreprises en difficulté, aux investissements pour innovation et à la protection de l'environnement.

Sur les bases de la VIIème Directive Communautaire, le Gouvernement français poursuit sa politique dans trois directions :

- l'aide à la prise de nouvelles commandes de constructions de navires neufs ou de transformations importantes de navires ;

- l'apport d'aides de restructuration pour les chantiers qui doivent réduire leurs effectifs ;

- des aides à la recherche en faveur d'une part des technologies nouvelles porteuses de produits nouveaux ou de gains de productivité et d'autre part du développement de navires à haute valeur ajoutée (méthaniers par exemple) ou de concepts d'avenir permettant aux chantiers de construire des navires en échappant au moins partiellement à la concurrence de l'Extrême-orient.

Les entreprises de construction navale emploient actuellement 5.500 personnes. On peut considérer que les emplois indirects chez les sous-traitants et fournisseurs dans le tissu industriel français sont de l'ordre du triple des effectifs des chantiers de construction navale. L'aide à la construction navale en France a donc un impact sur environ 22 000 emplois.

La loi de finances initiale pour 1999 prévoit une ouverture de 850 millions de francs en autorisations de programme et 800 millions de francs en crédits de paiement pour concourir aux besoins des entreprises de ce secteur.

Il convient de rappeler que ces crédits sont ouverts sur le chapitre 64-93 " Equipement naval - Interventions " du budget " industrie ". Le tableau ci-après résume l'évolution des aides sur ce chapitre depuis 1995 :


Autorisations de programme (en MF)

1994

1995

1996

1997

1998

Estimations 1999

Dotation

1 413,

1 647,4

1 499,5

1 289

1 823,7

850

Consommation

591,7

839,5

1 114,6

1 165

1 632,2

 

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