C. UNE INTERCOMMUNALITÉ A DEUX VITESSES ?

1. Un écart entre le monde urbain et le monde rural...

Lors de la discussion à l'Assemblée nationale, les députés ont estimés que l'écart entre la DGF moyenne de la nouvelle catégorie des communautés d'agglomération et la DGF des groupements ruraux à taxe professionnelle unique (123 francs en 1999) était excessif.

Par conséquent, ils ont adopté un amendement permettant de majorer, jusqu'à 150 francs, la dotation moyenne répartie entre les communautés de communes à taxe professionnelle unique de plus de 3.500 habitants exerçant les compétences prévues à l'article 11 du présent projet de loi.

Contrairement au système mis en place pour les communautés d'agglomération, cette majoration, dont le coût est estimé à 40 millions en de francs (en stock) est financée sur la masse des crédits de la DGF des groupements.

La majoration n'aura cependant pas pour conséquence de réduire le montant accordé l'année prochaine aux autres bénéficiaires de la DGF puisque, selon le ministère de l'intérieur, 150 à 200 millions de francs seront "libérés" par la transformation de communautés de communes existantes en communautés d'agglomération.

A la lumière de ces éléments, il convient de se poser une question de principe : les communautés d'agglomération et les communautés de communes à taxe professionnelle unique auront le même régime fiscal. Elles exerceront des compétences lourdes. Par conséquent, l'écart de 100 francs entre la DGF moyenne de ces deux catégories est-il justifié, sachant par ailleurs que le monde rural a fait preuve, jusqu'ici, de plus de résolution face à la taxe professionnelle unique que le monde urbain ?

En raison de la spécificité des problèmes auxquels sont confrontées les villes, il semble qu'un écart est justifié.

2. ... qu'il convient de réduire

La seule justification d'un écart aussi important que celui qui est actuellement prévu est son caractère puissamment incitatif sur un plan financier. Cet argument n'est pas convaincant car il relève moins d'une logique "de projet" que d'une "logique de guichet" : il revient à considérer que certains groupements n'adopteraient la taxe professionnelle unique que pour des raisons financières.

Pour ces raisons, votre rapporteur pour avis vous proposera de porter à 175 francs la dotation des communautés de communes à taxe professionnelle unique remplissant les critères démographique et de compétences.

Cette majoration ne remet pas en cause l'équilibre interne de la dotation globale de fonctionnement et, tout en respectant la volonté du Gouvernement d'accroître l'écart entre la DGF perçue par les groupements à taxe professionnelle unique urbains et celle des groupements à taxe professionnelle ruraux, évite que le dispositif issu du projet de loi ne s'apparente à une prime aux mauvais élèves et ne contribue à raviver une opposition stérile entre le monde urbain et le monde rural.

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