3. La question du financement

Les travaux d'attribution des fréquences numériques ont été engagés en veillant à perturber le moins possible la diffusion actuelle des services de télévision en mode analogique. Pour autant, près de 1.500 réaménagements de fréquences analogiques , actuellement utilisées par des réémetteurs, pourraient s'avérer nécessaires. Se pose alors la question du financement du réaménagement de ces fréquences analogiques.

Dix-sept réaménagements étaient achevés fin avril 2003. Cinq d'entre eux ont pu être opérés après que le juge administratif statuant en référé, saisi par le CSA, eut enjoint les sociétés TF1 et M6 d'y procéder. En effet, les décisions de réaménagement des fréquences décidées le 28 avril 2002 par le CSA n'avaient toujours pas fait l'objet d'un commencement d'exécution au terme imparti pour y procéder, fin février 2003. Le CSA a donc saisi le juge des référés pour obtenir l'exécution des décisions de réaménagement ; il y a été fait droit le 27 mars 2003, par une ordonnance assortissant l'injonction d'une astreinte par jour de retard de 30.000 euros pour TF1 et de 15.000 euros pour M6.

En 2003, le Conseil supérieur de l'audiovisuel a publié une liste de 250 fréquences à réaménager d'ici fin juin 2004, de façon à permettre le déploiement de la TNT dans les 25 premières zones.

Lors de la discussion de la loi de finances rectificative pour 2002, un article 30-1 a été introduit dans la loi du 30 septembre 1986 relative à la liberté de communication visant à préciser que les éditeurs numériques supporteront l'intégralité du coût des réaménagements de fréquences et que ce préfinancement pourrait être assuré par le Fonds de réaménagement du spectre géré par l'Agence nationale des fréquences.

Le décret n° 2003-620 du 4 juillet 2003, pris en application de ces dispositions, a précisé la répartition du coût des réaménagements de fréquence entre les éditeurs numériques et les modalités de préfinancement par l'Agence nationale des fréquences. Ces réaménagements seront préfinancés dans la limite de 32 millions d'euros, soit les coûts liés au démarrage du service, 40 % à 50 % de la population ayant alors accès à la TNT.

Pour les opérations ne faisant pas l'objet d'un préfinancement, le décret du 4 juillet 2003 précité prévoit la prise en charge des dépenses engagées et met en place un système d'avances trimestrielles, calculées à partir d'un programme annuel des opérations de réaménagement qui sera décidé par l'Agence, en concertation avec les éditeurs de services numériques.

L'implication des industriels concerne tout particulièrement la fourniture des appareils nécessaires à la réception des signaux de la télévision numérique . Les caractéristiques restent à préciser. En particulier, la réception par le téléspectateur des services interactifs implique que le terminal dispose d'un moteur d'interactivité, dont le coût se répercutera sur le terminal. Un groupe de travail, formé des éditeurs de services, des industriels et de fonctionnaires, étudie actuellement cette question. Les exemples de nos voisins européens montrent la possibilité de disposer de terminaux à partir d'un coût unitaire compris entre 100 et 150 euros, ce qui apparaît comme une garantie du succès de la TNT en France.

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