B. LES RELATIONS BILATÉRALES

1. Les relations politiques

a) Des liens resserrés

La France, du fait de ses rapports privilégiés avec l'Arménie, souffrait initialement d'une image assez mauvaise en Azerbaïdjan ; elle a notamment été exclue de ce qui a parfois été appelé le « contrat du siècle », signé en 1994, portant sur trois gisements géants off-shore . Cette image s'est progressivement améliorée grâce à la qualité des relations qu'entretiennent les deux Chefs d'Etat .

Aujourd'hui, la France co-préside le Groupe de Minsk et le groupe Total participe à trois gisements d'exploration dans la Caspienne, avec notamment le statut d'opérateur sur le gisement de Lenkoran-Deniz. Elle a également rejoint le consortium de l'oléoduc Bakou-Tbilissi-Cehyan à hauteur de 5 %.

b) Des échanges réguliers

M. Khalaf Khalafov, vice-ministre des affaires étrangères et M. Medjid Kerimov, ministre de l'énergie et des combustibles, se sont rendus en France en avril 2002. M. Farkhad Aliev, ministre de l'économie, s'est également rendu à Paris début décembre 2002 à l'occasion du colloque « l'Azerbaïdjan : la montée en puissance », organisé conjointement par le Centre français du commerce extérieur (CFCE) et le Sénat.

En novembre 2002, en marge du sommet de l'OTAN à Prague, le président de la République française s'est entretenu avec Heydar Aliev, alors président de la République, sur la question du Haut Karabagh. En mars 2003, il a reçu le fils du président, Ilham Aliev, de passage en France dans le cadre de ses activités de vice-président du Conseil de l'Europe. Ce dernier, devenu président de la République, a effectué une visite officielle en France en janvier 2004.

Cependant, en dépit des visites en Azerbaïdjan de M. François Loos, ministre délégué au commerce extérieur, à l'occasion de la troisième commission mixte en mai 2003 et de M. Renaud Muselier, secrétaire d'Etat aux affaires étrangères, en octobre 2003, les relations franco-azerbaïdjanaises restent marquées par le faible nombre des visites françaises à Bakou.

Les liens parlementaires sont en revanche étroits . Le président du Sénat s'est rendu en Azerbaïdjan en juillet 1999 et le président du groupe sénatorial d'amitié, notre collègue Ambroise Dupont y a effectué de nombreuses visites. M. Murtuz Aleskerov, président du Parlement azerbaïdjanais, est venu en France en décembre 1999, puis en novembre 2004, dans le cadre du sommet organisé par le Président du Sénat avec ses homologues des trois pays du Sud-Caucase

2. Les relations économiques

a) Les investissements

Les investissements de la France, cinquième investisseur étranger en Azerbaïdjan, se concentrent principalement dans les secteurs agroalimentaires Castel, dans les brasseries de Bakou et de Ganja) et parapétrolier. Dans le domaine pétrolier et gazier, Total est présent dans trois accords de partage de production (PSA) et participe aux consortia de deux pipelines.

b) Les échanges commerciaux

En 2003, les échanges franco-azerbaïdjanais ont atteint 198 millions d'euros (49 millions d'euros d'exportations et 149 millions d'euros d'importations), faisant de la France le troisième partenaire commercial de l'Azerbaïdjan, derrière l'Allemagne et la Russie .

Les exportations françaises concernent essentiellement les biens intermédiaires et les biens d'équipement et correspondent principalement aux contrats liés aux projets de British Petroleum (BP) en Azerbaïdjan. En dépit d'une diminution des ventes françaises de produits alimentaires, du fait de la concurrence américaine et d'Europe de l'Est, la part de marché de la France a triplé, passant à 7 % alors qu'elle oscillait auparavant entre 1,5 et 3 %. La France est le sixième fournisseur de l'Azerbaïdjan.

Selon le ministère des affaires étrangères, les exportations françaises se maintiennent grâce aux contrats signés par les sociétés parapétrolières françaises (Chamfort, Eiffel, Entrepose, Saipem/Bouygues Offshore, Spie-Capag). D'autres projets sont en cours - marquant ainsi un mouvement de diversification - dans le domaine de l'eau (Vivendi, pour un projet de traitement d'eaux usées) et des transports (Eurocopter, Renault Véhicules Industriels, mais aussi Airbus, qui a fait part de son intérêt pour la modernisation de la flotte d'Azal).

Le niveau des importations françaises, qui demeurent dominées par le pétrole, reste stable.

3. Les relations culturelles, scientifiques et techniques

Le montant global de notre coopération culturelle, scientifique et technique reste stable et s'élève à 560.000 euros. Les principaux projets réalisés concernent les filières francophones dans les domaines de l'audiovisuel, de l'énergie et des sciences politiques, la formation de spécialistes des questions énergétiques, la lutte contre la criminalité financière, la modernisation de l'enseignement du français.

Une coopération universitaire a été mise en place afin de soutenir l'instauration de filières francophones au sein des établissements d'enseignement supérieur azerbaïdjanais. Un accord inter-universitaire a ainsi été signé entre l'Institut universitaire de formation des maîtres (IUFM) de l'Académie de Versailles et l'INFM de Bakou à la fin de l'année 2000.

Enfin, le centre culturel français George-Sand de Bakou a été ouvert en 2003.

4. La coopération policière et militaire

La France dispose depuis septembre 2002 à Tbilissi d'une attachée de sécurité intérieure ayant compétence sur l'Arménie et l'Azerbaïdjan.

En raison du conflit du Haut-Karabagh, qui lui impose retenue et équilibre, la France n'assure quasiment pas de coopération militaire et de défense en Azerbaïdjan. Elle dispose néanmoins, depuis l'été 2000, d'un attaché de Défense basé à Tbilissi et compétent pour l'ensemble du Caucase.

5. La présence française

En 2002, 84 Français étaient immatriculés en Azerbaïdjan.

Cette petite communauté française se compose essentiellement de salariés (majoritairement célibataires ou hommes mariés venus seuls) et de cadres et leur famille (conjoint et enfants en bas âge) de compagnies travaillant pour l'industrie pétrolière : études géodésiques, forages, infrastructures et plates-formes. Elle est très fluctuante : nos compatriotes qui la composent demeurent peu de temps en Azerbaïdjan du fait des changements d'équipe et des rotations souvent propres à ce genre d'activité. Les projets de « sédentarisation » des agents de Bouygues offshore ont été rendus caducs du fait de son rachat par une compagnie italienne.

Les autres Français travaillent dans des organismes internationaux ou des organisations non gouvernementales (ONG), le secteur bancaire, ou sont commerçants (photocopieurs, cosmétiques, brasserie, manufacture de tabac, mobilier de bureau).

24 sociétés françaises seraient actuellement représentées à Bakou : sept en rapport avec le pétrole, une en rapport avec le traitement de l'eau et une en rapport avec le gaz naturel, trois représentant l'industrie pharmaceutique, deux sociétés d'études et de conseils aux entreprises, deux entreprises de matériels électriques, une entreprise de télécommunication, une agence de voyage, une compagnie de transport international, un cabinet juridique, une brasserie, une société de cosmétiques, une représentation bancaire, une société de mobilier de bureau.

En 2002, 1.083 Azerbaïdjanais résidaient en France, soit une augmentation de 45 % par rapport à 2001.

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