B. UN « PARI » QUE LE GOUVERNEMENT POURRAIT GAGNER

1. Un écart dû aux différences de prévision pour la fin de l'année 2005

Paradoxalement, la divergence du gouvernement par rapport aux conjoncturistes au sujet de la croissance du PIB en 2006 résulte des différences de prévision relatives à la fin de l'année 2005.

En effet, lorsqu'on parle de la croissance du PIB une année donnée, il s'agit de la croissance par rapport au PIB de l'année précédente. Ainsi, pour une croissance du PIB de trimestre à trimestre de l'année 2006 donnée, la croissance du PIB de l'année 2006 par rapport à celui de l'année 2005 sera d'autant plus élevée que le PIB du dernier trimestre 2005 aura été élevé.

Si l'on raisonne en croissance de trimestre à trimestre, la prévision de croissance du gouvernement pour l'année 2006 est analogue à celle du consensus des conjoncturistes , soit environ 0,5 % ou 0,6 %.

En revanche, pour atteindre une croissance du PIB de 1,8 % en 2005 par rapport au PIB de l'année 2004, le gouvernement prévoit implicitement une croissance de 0,7 % ou 0,8 % aux deux derniers trimestres de l'année 2005, contre seulement 0,4 % selon le consensus.

La question est donc de savoir si la prévision de croissance du PIB aux troisième et quatrième trimestres de l'année 2005 se vérifiera. Le gouvernement, en présentant ses prévisions de croissance pour 2005 et 2006, faisait implicitement le « pari » d'une forte reprise dès le second semestre de l'année 2005.

2. Les derniers chiffres disponibles suggèrent que le gouvernement pourrait avoir raison contre les conjoncturistes

Selon l' « estimation précoce » de l'Insee, rendue publique le 10 novembre 2005 - soit le lendemain de l'examen des grands équilibres budgétaires pour 2006 par votre commission des finances -, la croissance du PIB au troisième trimestre de l'année 2005 aurait été de 0,7 %.

Il en découle tout d'abord que la croissance du PIB en 2005 sera forcément plus forte que le prévoit le consensus , l'acquis de croissance pour 2005 étant désormais de 1,5 %.

Il en découle ensuite que la prévision de croissance du PIB présentée par le gouvernement pour 2006 est désormais tout à fait vraisemblable.

Le gouvernement - de même que certains conjoncturistes, comme l'OFCE - semble donc avoir eu raison de faire le « pari » d'une reprise économique dès le second semestre 2006.

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