2. La lutte contre le dopage, une oeuvre de long terme qui pâtit encore du manque de coordination internationale

Le LNDD a développé son activité et ce sont ainsi pas moins de 9.319  échantillons qui ont été analysés en 2004 (soit un nombre supérieur à l'objectif de 9.000 échantillons), dont 8.944 pour le compte du ministère 15 ( * ) . Les fédérations de cyclisme, d'athlétisme et de football ont représenté 40 % des analyses 16 ( * ) . Les contrôles inopinés sont opportunément privilégiés et représentaient 58 % des contrôles en 2004, l'objectif étant d'approcher les deux tiers en 2006. L'évolution des contrôles positifs depuis 2000 est la suivante :

2000

2001

2002

2003

2004

Nombre total de prélèvements

7.966

7.235

7.262

8.104

8.915

Nombre de prélèvements positifs

344

378

494

514

425

Part des prélèvements positifs

4,02 %

5,23 %

6,8 %

6,3 %

4,8 %

Recours devant le Conseil d'Etat

3

2

1

5

2

N.B : la diminution du pourcentage de cas positifs en 2004 est notamment liée aux faits que :

- la liste des substances et procédés évolue tous les ans et certaines substances n'étaient plus interdites en 2004, contrairement aux années précédentes (anesthésiques locaux, certains stimulants comme la caféine et la pseudoéphédrine) ;

- l'augmentation du nombre de contrôles hors compétition réduit mécaniquement le nombre de substances détectées dès lors que la liste des substances et procédés interdits hors compétition est moins complète que la liste applicable en compétition.

Source : ministère des sports, de la jeunesse et de la vie associative

Les principales substances détectées en 2004 ont été les corticoïdes (45,6 %), le cannabis (28,1 %), le salbutamol (20,4 %), les stimulants (7,5 %) et les stéroïdes anabolisants (7 %). La répartition du nombre d'analyses positives par discipline confirme les tendances déjà observées les années précédentes, le cyclisme arrivant en tête (38,9 % du nombre total de cas positifs), suivi de l'halthérophilie (7,2 %), de l'athlétisme (6,7 %) et du football (4,9%).

Le volet préventif se manifeste en outre par des dispositifs tels que le numéro vert, les actions de la Fondation sport santé du CNOSF, la collaboration entre la mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie (MILDT) pour la prévention des conduites dopantes et des consommations de substances psychoactives, l'action des 24 médecins conseillers placés auprès des directions régionales, et surtout par la surveillance et le suivi de la santé des sportifs. Le suivi médical longitudinal a ainsi été élargi en 2004 à la filière « Espoirs », et près de 88 % des sportifs de haut niveau ont fait l'objet d'un tel suivi, total ou partiel. Il pourrait être en 2005 de 95 %, et de 88 % pour les sportifs classés « Espoirs ».

La lutte contre le dopage revêt une dimension nécessairement internationale. Les moyens et la coordination ont connu des avancées, telles que l'adoption du code mondial antidopage le 5 mars 2003 et l'élaboration, sous l'égide de l'UNESCO, d'une convention internationale contre le dopage dans le sport , dont l'adoption sera proposée aux 191 Etats membres lors de leur 33 eme conférence générale en octobre 2005, afin de pouvoir reconnaître en droit interne les principales dispositions du code mondial antidopage et les missions de l'AMA d'ici les Jeux olympiques de Turin en 2006. Des divergences d'appréciation persistent néanmoins entre certaines fédérations internationales et l'AMA 17 ( * ) , de même que sur les listes de produits dopants et les modalités de contrôle. Dans ce contexte, la France continue de se positionner « en pointe » dans la lutte contre le dopage, mais se heurte encore aux résistances de fédérations internationales qui ne sont pas toujours enclines à de réelles remises en cause.

* 15 Il convient de rappeler la différence entre un contrôle et un prélèvement : un médecin diligenté pour effectuer un contrôle antidopage peut effectuer plusieurs prélèvements (en moyenne entre quatre et huit).

Les contrôles peuvent se dérouler à l'occasion soit de compétitions (internationales, nationales, voire régionales), soit d'entraînements. Ils peuvent être inopinés aussi bien en compétition (assez rarement à l'occasion de compétitions internationales) qu'à l'entraînement, dès lors que seuls le ministère donneur d'ordres et le médecin préleveur en sont informés.

* 16 Suite à une politique très volontariste des instances internationales du rugby, celui-ci reste en quatrième position des disciplines les plus contrôlées par le ministère avec 4,7 % du total des prélèvements en 2004. La même remarque peut être faite pour le tennis qui se situe en cinquième position avec 3,7 % de l'ensemble.

* 17 Dont les contrôles doivent être réalisés hors compétition et en conformité avec les règlements des fédérations concernées, qui sont responsables de la gestion des résultats.

Les thèmes associés à ce dossier

Page mise à jour le

Partager cette page