e) Une insuffisante attractivité des carrières

Au-delà des problèmes de recrutement relatifs aux méthodes et aux moyens, le renforcement de l'attractivité des carrières des chercheurs et des enseignants-chercheurs constitue une urgence absolue.

Le problème est connu et votre commission spéciale n'en rappellera que quelques aspects :

- les doctorants et post-doctorants souffrent du manque de reconnaissance de leur participation à l'effort de recherche, de la faiblesse de leur rémunération. Les difficultés liées au retour pour ceux qui ont vécu à l'étranger constituent un problème essentiel ;

- le système des obligations de service d'enseignement des enseignants-chercheurs (qui fixe ce niveau national à 192 heures) permet peu de modulation au sein de l'université, en particulier en vue d'alléger les obligations d'enseignement des jeunes enseignants-chercheurs afin de leur permettre de se consacrer à la recherche ;

- plus généralement, la prise en compte des différentes activités est insuffisante, de même que les possibilités d'évolution et de modulation au cours de la carrière ; or tous les chercheurs ne peuvent maintenir l'excellence scientifique pendant l'intégralité de leur carrière ;

- les carrières sont lentes et les possibilités de promotion limitées ;

- la mobilité reste insuffisante et trop peu valorisée ; elle souffre également des disparités de statut entre établissements.

f) L'enjeu des moyens

L'activité de recherche et développement est par nature consommatrice de capitaux ; l'ambition d'un pays en la matière est donc aussi une affaire de moyens financiers.

Le Conseil européen l'a d'ailleurs lui-même souligné. Réuni les 15 et 16 mars 2002 à Barcelone afin de discuter de la « stratégie de Lisbonne » (visant à faire de l'Europe « l'économie de la connaissance la plus compétitive du monde » en 2010), il a considéré que, pour y parvenir, l'ensemble des dépenses en matière de recherche, de développement et d'innovation dans l'Union européenne devait augmenter, pour atteindre 3 % du PIB d'ici 2010. Les deux tiers de ce nouvel investissement devraient provenir du secteur privé.

A cette aune, l'effort français de recherche et développement reste assez loin de l'objectif fixé : en 2003, il ne représentait que 2,2 % du PIB national 31 ( * ) , la part du secteur privé (1,2 %) se montrant particulièrement faible.

Un effort financier vigoureux en faveur de la recherche et du développement reste donc à mener en France : nécessairement impulsé par l'Etat, il devra comporter des encouragements au développement des dépenses du secteur privé.

* 31 Source : OCDE

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