3. L'écologie, source de la croissance de demain ?

Le Grenelle a conduit à la prise de conscience du potentiel de croissance de l'écologie, la « croissance verte » , dont l'intérêt est particulièrement mis en avant dans le contexte actuel de crise économique.

Alors que pendant longtemps, croissance économique et respect de l'environnement apparaissaient inconciliables, le Grenelle a marqué un changement radical des mentalités. Lors de la discussion en première lecture de ce projet de loi à l'Assemblée nationale, M. Jean-Louis Borloo a ainsi souligné que la mise en oeuvre des engagements du Grenelle pourra constituer une source de croissance , « celle de l'efficacité, de la sobriété, de l'autonomie énergétique ; celle de l'indépendance par rapport à des cours mondiaux qu'on ne maîtrise pas ; celle de l'indépendance par rapport à des rentes de situation énergétiques et financières, responsables d'une partie des déséquilibres actuels » .

Au niveau international, le rapport publié par le Programme des Nations Unies pour l'Environnement (PNUE) en octobre 2008, « Travail décent pour un développement durable » , indique que le marché des produits et services écologiques pourrait doubler d'ici 2020, pour atteindre 2 740 milliards de dollars. 20 millions d'emplois supplémentaires seraient également créés dans le secteur des énergies renouvelables d'ici 2030.

En France, les mesures proposées dans le cadre du Grenelle pourraient constituer un facteur de croissance à court et à moyen terme.

A court terme, elles devraient aboutir à des investissements générateurs de croissance, dans des secteurs à forte intensité de main d'oeuvre et peu délocalisables . C'est notamment le cas pour les trois grands chantiers que sont le bâtiment, les transports et l'énergie. Le Grenelle devrait ainsi aboutir à des investissements de 35 milliards d'euros par an en moyenne et l'étude d'impact réalisée en novembre 2008 a estimé que près de 500.000 emplois devraient être créés. L'étude de l'ADEME publiée à l'été 2008 montre quant à elle que le potentiel du marché de la maîtrise de l'énergie et des énergies renouvelables serait de 220.000 emplois et celui de l'amélioration énergétique de 320.000. Dans le cadre du Grenelle de l'environnement, l'agence table sur un doublement des emplois d'ici à 2012, concentrés dans ces secteurs.

A moyen terme, la mise en oeuvre des engagements du Grenelle pourrait également agir sur la croissance en diminuant la facture énergétique des entreprises et en les spécialisant sur des marchés d'avenir, en consolidant la position des champions français et en favorisant la recherche dans le domaine du développement durable.

Les études montrent en effet que les marchés liés au développement durable sont des marchés d'avenir : l'étude précitée de l'ADEME a souligné que le marché des énergies renouvelables et ceux liés à l'efficacité énergétique dans les logements existants et dans les transports collectifs ont dépassé en 2007 30 milliards d'euros, soit une croissance de 17 % par rapport à 2006 . Le marché des énergies renouvelables (ENR) a par exemple augmenté de 21 % pour atteindre 1,6 milliard d'euros. Le photovoltaïque a doublé pour atteindre 430 millions d'euros d'équipements vendus en 2007. Les perspectives d'évolution à l'horizon 2012, sur la base des objectifs du Grenelle, prévoient une croissance globale annuelle moyenne de ces marchés de 21 % par an et pour les ENR, de 130 % par rapport à 2007 . L'Assemblée des chambres françaises de commerce et d'industrie (ACFCI), relève pour sa part que « la protection de l'environnement représente un immense marché (...) dont la croissance est estimée à 30 % d'ici 2010 » .

Dans la situation économique actuelle, il apparaît donc que la mise en oeuvre des engagements du Grenelle pourrait constituer une arme contre la crise .

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