2. Le Qatar, garant d'un équilibre régional fragile

La préservation de l'équilibre régional est considérée comme la meilleure garantie de sa sécurité . Cet objectif a conduit le Qatar à ménager l'Irak et l'Iran. L'Irak constitue l'une des inquiétudes majeures de Doha. Les autorités qataries plaident pour un retour à la stabilité et à la sécurité dans ce pays.

Tout en s'efforçant de maintenir de bonnes relations avec son voisin iranien, le Qatar, comme les autres pays de la région, suit avec intérêt l'évolution de la situation dans ce pays. Le Qatar est le seul Etat membre du conseil de sécurité à avoir voté contre la résolution 1696 demandant la suspension par l'Iran de ses activités d'enrichissement d'uranium , estimant alors que davantage de temps devait être accordé à la diplomatie.

Un accord sur l'exploitation en commun du gisement gazier « North Dome », commun aux deux pays, a été conclu en 1991. Il semble encore difficile de déterminer quelle est la répartition exacte du gisement entre les deux pays. Le gisement n'est pour l'instant exploité que du côté qatari. Or, le Qatar est conscient de la nécessité, non seulement de préserver la durée d'exploitation de celui-ci, mais également de ne pas léser son voisin. En mai 2006, l'émir du Qatar a effectué sa troisième visite officielle en Iran depuis son arrivée au pouvoir. Plusieurs accords de coopération ont alors été signés.

Les autorités qataries, préoccupées par la situation au Proche-Orient, expriment régulièrement leur soutien à l'Autorité palestinienne et à sa présidence.

La diplomatie qatarie a activement soutenu un règlement du conflit libanais de l'été 2006 ainsi que la reconstruction économique du Liban. L'émirat est le seul pays arabe à avoir proposé, le 4 septembre 2006, de participer à la FINUL, renforcée à hauteur de 180 militaires.

L'accord de Doha, signé le 21 mai 2008 entre les différentes parties libanaises, sous l'égide du Premier ministre qatari, a constitué un succès indéniable pour la diplomatie qatarie en permettant d'envisager une issue à la grave crise politique que connaissait le Liban depuis un an et demi.

Au Yémen, le Qatar s'est impliqué en faveur de la conclusion, le 16 juin 2007, d'un cessez-le-feu entre les autorités de Sanaa et la rébellion zaydite de la région de Saada, au nord du Yémen.

S'agissant de la Corne de l'Afrique, le Qatar est à l'initiative d'un sommet tripartite, tenu à Doha le 6 mars 2007, réunissant l'Erythrée et le Soudan, jusqu'alors en conflit. En Somalie, le Qatar s'est prononcé, en septembre 2007, en faveur de l'évacuation des troupes étrangères, la mise en oeuvre d'un véritable processus de réconciliation nationale. Il a tenté de se positionner comme intermédiaire entre le gouvernement national de transition et le mouvement des tribunaux islamiques.

Longtemps épargné par le terrorisme, le Qatar a connu, le 19 mars 2005, un attentat qui visait un théâtre à Doha. Le Qatar a ratifié neuf des douze instruments juridiques internationaux de lutte contre le terrorisme. Il n'a pas encore adhéré à la convention internationale pour la répression du financement du terrorisme de 1999.

La chaîne télévisée par satellite Al Jazira, dont la naissance, en novembre 1996, résulte d'une volonté de l'émir, a offert une visibilité exceptionnelle à l'émirat et à sa politique étrangère tout en fragilisant parfois, par sa liberté de ton, les relations du Qatar avec plusieurs pays arabes.

La place prise par Al Jazira, dont une version anglophone a été lancée le 15 novembre 2006, a suscité la naissance de chaînes concurrentes telles que Al Arabiyya, basée à Dubaï, et Al Hurra, basée aux Etats-Unis, avec des succès variables. Il n'en demeure pas moins que la chaîne qatarie a révolutionné la scène médiatique arabe, transformé les mentalités et représenté un formidable vecteur de projection extérieure du Qatar.

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