III. LE NOUVEAU TRAITÉ DE COOPÉRATION EN MATIÈRE DE DÉFENSE

Le présent traité de défense, signé par la France et par le Mali, doit permettre de renforcer la sécurité juridique de la coopération militaire entre les deux pays, celle-ci étant déjà très active.

A. UNE COOPÉRATION MILITAIRE DÉJÀ DYNAMIQUE

La coopération de défense conduite au Mali par la direction de la coopération de sécurité et de défense (DCSD) du ministère des affaires étrangères et du développement international existait bien avant les événements de 2012-2013. Elle se décline actuellement en sept projets, dont une école nationale à vocation régionale (ENVR) 3 ( * ) et une école à statut international, pour un budget global de 4,6 millions d'euros .

- l'école de maintien de la paix (EMP) de Bamako , ancienne ENVR, dispose désormais d'un statut original d'école internationale avec un conseil d'administration. Ainsi, six pays (Allemagne, Canada, États-Unis, Japon, Pays-Bas et Suisse) sont associés à ce projet et ont rejoint le Mali et la France pour participer à sa construction, son équipement et son fonctionnement. Malgré le caractère récent de sa création, l'EMP bénéficie d'une notoriété continentale et forme des officiers de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO, 44 %), de la Communauté économique des États d'Afrique centrale (CEEAC, 32 %), de l'Intergovernmental Authority on Development in Eastern Africal (IGAD, 15 %), de l'Union du Maghreb arabe (UMA, 4 %) et de la Southern African Development Community (SADC, 5 %). Un coopérant y est placé comme directeur des études ;

- l'école militaire d'administration (EMA) de Koulikoro est une ENVR qui forme des officiers et sous-officiers aux techniques d'administration. Deux coopérants y assurent la direction des études et la direction des stages des sous-officiers ;

- le projet « appui au commandement et à l'organisation des armées » apporte conseil et expertise au ministère de la Défense et à l'état-major général des armées ;

- le projet « appui à la formation des cadres » est positionné auprès du directeur des écoles militaires à Bamako. Le coopérant travaille en liaison étroite avec l'Advisery Task Force d'EUTM. Il est assisté d'un officier chargé de l'appui aux écoles de formation initiale des officiers et sous-officiers ;

- le projet « appui à la chaîne logistique et de maintenance » apporte une aide à la formation des techniciens et à la mise en place des structures nécessaires au fonctionnement de la chaine logistique, au niveau de la direction du matériel, des hydrocarbures et des transports des armées (DMHTA). Ce projet est porté par un officier ;

- le projet « appui à l'aviation légère d'observation » est composé de deux coopérants. Le chef de projet est conseiller du chef d'état-major de l'armée de l'air. Un sous-officier mécanicien spécialiste ULM Tétras apporte son appui dans le domaine de la formation et de maintien en condition de la flotte d'ULM. Le poste de sous-officier sera fermé à l'été 2016. Le projet évoluera progressivement pour se concentrer exclusivement, à cette échéance, sur le conseil de haut niveau auprès du chef d'état-major de l'armée de l'air ;

- le projet « appui à la garde nationale malienne » consiste à conseiller le commandant de la Garde.

En outre, en 2015, la DCSD a assuré la mise en formation de 28 stagiaires maliens en France . Les formations suivies en France comprennent 1 place à l'institut des hautes études de la défense nationale (IHEDN) dans le cadre du Forum international pour le continent africain (FICA), 1 place à l'École de guerre, 4 places en formation initiale des officiers (2 à l'École spéciale militaire de Saint-Cyr et 2 au Cours spécial de l'École de l'air), 11 places en école d'application (6 division d'application, 4 cours de formation des commandants d'unité, 1 officier maintenance et 11 places pour des stages dans le domaine du renseignement.


* 3 Il existe 17 ENVR situées dans 10 pays africains. Écoles nationales thématiques à vocation régionale et, au-delà, continentale, elles sont soutenues par la France (DCSD) et d'autres partenaires. Les formations proposées abordent un large éventail de domaines, tous liés à la sécurité globale : santé, déminage, maintien de l'ordre, police judiciaire, génie-travaux, formation des cadres, protection civile ou sécurité maritime. Plus de 60 formations différentes sont ainsi assurées.

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